Le Troisième Reich, T1
n'étaient pas présentes à la séance du Berghof. Pour reconstituer
les propos d'Hitler, je me suis servi des procès-verbaux de Boehm et d'Halder,
ainsi que du mémorandum non signé utilisé comme témoignage à Nuremberg.
[199] Sale chien.
[200] Selon la relation de Nuremberg, Documents C-3, Gœring bondit sur la table et
exprima « des remerciements sanguinaires et de sanglantes promesses. Il se
livra à une danse frénétique. Les rares sceptiques demeurèrent silencieux ».
Cette description irrita beaucoup Gœring au cours des interrogatoires du 28 et
du 29 août 1945 à Nuremberg. « Je conteste que je sois monté sur la table, dit
Gœring. Je tiens à ce que vous sachiez que l'allocution a été prononcée dans le
grand hall du domicile personnel d'Hitler. Je n'ai pas pour habitude de sauter
sur les tables quand je suis reçu chez quelqu'un. Une telle habitude ne serait
pas compatible avec la dignité d'un officier allemand.
— Mais vous reconnaissez, dit à ce moment le colonel
Ame, le juge américain, que c'est bien vous qui avez donné le signal des
applaudissements ?
— Oui, mais pas du haut d'une table », répliqua
Gœring.
[201] Dans une dépêche qu'il adressa le 20 juin au Foreign Office, Strang avait
qualifié sa tentative d' « humiliante expérience (28) ».
[202] La chronologie des faits est importante. Molotov ne reçut la proposition nazie
concernant la venue de Ribbentrop à Moscou que le soir du 15 août. Et, bien
qu'il ne lui ait pas donné son acceptation définitive, il laissa entendre, en
fait, que la Russie serait intéressée par un pacte de non-agression avec
l'Allemagne, ce qui rendrait superflue toute négociation d'une alliance
militaire avec la France et la Grande-Bretagne. La meilleure conclusion que
l'auteur puisse tirer c'est que, lorsque, le 14 août, Vorochilov exigea « une
réponse positive » à la question du passage des troupes russes à travers la
Pologne, le Kremlin n'avait pas encore pris sa décision. Malheureusement, les
documents russes qui pourraient éclairer cette question cruciale n'ont pas
encore été publiés. En tout cas. Staline ne semble pas avoir pris d'ultime
décision avant l'après-midi du 19 août. (Cf. ci-dessus p, 699.)
[203] Dans un discours qu'il fit à la Chambre des Communes le 3 avril, quatre Jours
après l'annonce de la garantie unilatérale qu'il avait accordée à la Pologne,
Lloyd George avait instamment demandé au gouvernement britannique d'exiger
cette condition : « Si nous nous engageons sans le soutien de la Russie, nous
nous dirigeons droit vers un piège. C'est le seul pays dont les armées puissent
parvenir en Pologne... Je ne comprends pas pourquoi, avant de nous engager dans
une aussi formidable entreprise, nous ne nous sommes pas assuré au préalable
l'adhésion de la Russie... Si la Russie a été maintenue à l'écart parce que les
Polonais ont le sentiment qu'ils ne veulent pas des Russes chez eux, c'est à
nous de poser nos conditions, et, à moins que les Polonais n'acceptent les
seules conditions qui nous-permettront de leur apporter une aide efficace,
c'est sur eux que retombera la responsabilité. »
[204] Les délégués militaires s'étaient réunis dans la matinée du 21 août,
c'est-à-dire la veille, et Vorochilov avait demandé l'ajournement indéterminé
des conversations, sous le prétexte que ses collègues et lui allaient être pris
par les manœuvres d'automne. Aux protestations franco-britanniques devant un
tel délai, le maréchal avait répondu : « Les intentions de la délégation
soviétique étaient et sont encore de parvenir à un accord sur l'organisation de
la coopération militaire des forces armées des trois puissances... L'U.R.S.S.
n'ayant aucune frontière commune avec l'Allemagne ne peut aider la France, la
Grande-Bretagne, la Pologne et la Roumanie qu'à condition que ses troupes
obtiennent le droit de passage à travers les territoires polonais et roumain...
Les forces soviétiques ne peuvent coopérer avec les forces armées de la
Grande-Bretagne et de la France que si on leur permet l'accès aux territoires
polonais et roumain... La délégation militaire soviétique ne comprend pas
comment les gouvernements et les états-majors de la Grande-Bretagne et de la
France ont pu envoyer des missions en U.R.S.S. sans leur donner de directives
sur un problème aussi élémentaire... Cette carence est peut-être simplement le
signe que leur désir d'aboutir à une
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