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Le Troisième Reich, T1

Le Troisième Reich, T1

Titel: Le Troisième Reich, T1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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fonctions, tandis que Ludendorff et Lossow
établiraient le plan de la marche sur Berlin. Mais presque rien n'avait été
fait. Munich n'était même pas occupé par les forces révolutionnaires. Rœhm, à
la tête d'un détachement de troupes d'assaut d'une autre ligue ( Reichskriegsflagge ),
s'était emparé des bureaux de l'armée au ministère de la Guerre, situé
Schœnfeldstrasse; mais les autres centres stratégiques restaient libres, y
compris même le télégraphe, dont les fils transmirent à Berlin la nouvelle du
coup tenté par Hitler à la brasserie; en retour, le général von Seeckt ordonna
à l'armée stationnée en Bavière de réduire complètement les rebelles.
    En dépit de quelques défections parmi les officiers subalternes
et chez quelques soldats dont les sympathies allaient à Hitler et Rœhm, les
officiers supérieurs, à la suite du général von Danner, commandant la garnison
de Munich, étaient non seulement dis posés à exécuter les ordres de Seeckt,
mais encore très émus et très mécontents du traitement infligé par Hitler au
général von Lossow. Selon le code de l'armée, tout civil coupable d'avoir
dirigé son revolver contre un général méritait d'être abattu par un officier
usant de ses armes individuelles. De l'état-major, installé à la caserne du 19e
régiment d'infanterie, où Lossow avait rejoint Danner, des messages adressés à
d'autres garnisons prescrivirent d'envoyer en toute hâte des renforts sur
Munich. A l'aube, des troupes régulières avaient encerclé celles de Rœhm,
établie au ministère de la Guerre.
    Auparavant, Hitler et Ludendorff y étaient allés passer quelques
instants avec Rœhm pour envisager la situation. Ce dernier fut choqué
d'apprendre que personne d'autre n'avait effectué d'opération militaire, ni
occupé d'autre centre-clef. Hitler tenta désespérément de reprendre contact
avec Lossow. Des messages lui furent adressés au 19e d'infanterie au nom de
Ludendorff, sans provoquer de réponse. Pœhner, partisan d'Hitler, partit, avec
le major Huehnlein et un détachement de S.A., occuper les bureaux qui étaient
les siens quand il dirigeait la police munichoise; ils y furent arrêtés
sur-le-champ.
    Quant à Gustav von Kahr, chef du gouvernement bavarois, il
n'avait pas tardé à reprendre ses sens et son courage après avoir quitté le Buergerbräukeller .
Se refusant à risquer de nouveau d'être prisonnier d'Hitler et de ses hommes de
main, il partit avec se ministres pour Regensburg (Ratisbonne); mais il avait
auparavant fait afficher dans tout Munich la proclamation suivante:
    Les mensonges et la perfidie de camarades ambitieux ont
transformé une démonstration visant au relèvement national en une scène de
répugnante violence. Les déclarations qui nous ont été arrachées sous la menace
d'un revolver, au général von Lossow, au colonel Seisser et à moi-même, sont
nulles et sans valeur. Le Parti national socialiste ouvrier allemand, ainsi que
les ligues combattantes Oberland et Reichskriegsflagge, sont dissous.
    Von Kahr,
    Commissaire-Général d'État.
    Le triomphe qui, au début de la soirée, semblait à Hitler si
proche et si facile s'éloignait de lui à mesure que s'écoulait le temps. Il
voyait s'écrouler la base qu'il avait toujours prétendue indispensable au
succès de toute révolution, c'est-à-dire l'appui des institutions existantes :
armée, police, groupe politique au pouvoir. Même le nom prestigieux de
Ludendorff — il s'en apercevait maintenant — était impuissant à s'imposer aux
forces armées de l'État. Il suggéra qu'un moyen de rétablir la situation
consisterait peut-être à ce que le général et lui gagnent la province dans le
voisinage de Rosenheim et rallient les paysans autour de leurs bandes armées en
vue d'une attaque sur Munich; mais Ludendorff rejeta aussitôt ce projet.
    Une autre façon de faire, pensa-t-il, aurait peut-être du moins
l'avantage d'éviter un désastre. Dès les premières nouvelles qui lui étaient
parvenues sur le putsch, le prince Rupprecht, personnellement très hostile à
Ludendorff, avait réclamé par une brève déclaration qu'on mît fin à ce
mouvement. Hitler résolut alors de demander au prince qu'il intervînt auprès de
Lossow et de Kahr afin que la situation fût réglée honorablement. Un
lieutenant, Neunzert, ami d'Hitler et de Rupprecht, fut envoyé à l'aube au
château des Wittelsbach pour mener à bien cette mission délicate. Ne
réussissant

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