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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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armées ne fussent pas tentées de se reposer sur
leurs lauriers après les brillantes victoires de l’été, Hitler communiqua le 12 novembre
1940 à ses généraux un document ultrasecret dans lequel il exposait ses
prochains et vastes plans de conquêtes militaires en Europe et au-delà. Nous y
reviendrons plus loin. Occupons-nous pour l’instant de ceux qui regardent
directement la Russie.
    « Des entretiens politiques vont avoir lieu dans le
but de tirer au clair l’attitude de l’Union Soviétique, disait le Führer. Indépendamment
de leurs résultats, les décisions que j’ai arrêtées à l’endroit de la Russie et
déjà communiquées verbalement seront exécutées. Aussitôt que l’O. K. W. m’aura
soumis l’ensemble de ses plans opérationnels et que je les aurai approuvés, je
ferai connaître mes instructions (15). »
    Ce même 12 novembre, Molotov arrivait à Berlin pour
poursuivre avec le Führer en personne les entretiens
politiques dont il s’agissait.

MOLOTOV A BERLIN
    A vrai dire, depuis quelques mois, les relations entre Berlin et
Moscou s’étaient singulièrement refroidies. Que deux larrons jouent un double
jeu destiné à en filouter un troisième est une chose. Le jouer entre soi en est
une autre. Hitler, impuissant à empêcher la Russie de s’emparer des États
Baltes et des provinces roumaines de Bessarabie et de Bukovine, éprouvait un
sentiment de frustration, auquel s’ajoutait une rancune personnelle à l’endroit
de Staline. Là pénétration soviétique dans les Balkans devait être jugulée, et
tout d’abord en Roumanie.
    En raison du blocus britannique, l’Allemagne ne pouvait plus
recevoir de pétrole par mer. Les puits roumains devenaient des lors d’une
importance vitale. Autre problème : la Hongrie et la Bulgarie
revendiquaient, elles aussi, leur part de territoire roumain. A la fin de l’été
1940, la première s’apprêtait à faire la guerre à la Roumanie dans l’espoir de
reprendre la Transylvanie, que celle-ci lui avait arrachée, en 1918. Hitler
prévoyait qu’une telle guerre amènerait presque inévitablement les Russes à
occuper la totalité du territoire roumain et à dépouiller une fois pour toutes
l’Allemagne de l’irremplaçable pétrole.
    Le 28 août, la situation paraissait si menaçante que le Führer donna ordre à 5 divisions blindées, 3 divisions
motorisées, plus quelques unités de parachutistes et de troupes aéroportées de
se tenir sur le qui-vive, prêtes à s’emparer le 1er septembre de la zone
pétrolifère de Roumanie (16).
    Ce même 28 août, à la suite d’une conférence tenue au
Berghof avec Ribbentrop et Ciano, Hitler dépêchait ceux-ci à Vienne avec
mission de faire accepter aux délégués de Hongrie et de Roumanie l’arbitrage de
l’Axe dans la question qui les divisait. La mission réussit sans trop de peine,
grâce à Ribbentrop, dont les procédés d’intimidation réduisirent à merci ses
deux adversaires. Le 30 août, au Palais du Belvédère, la Hongrie et la
Roumanie se soumettaient aux décisions de l’Axe. Lorsque Michel Manolesco, ministre
des Affaires étrangères de Roumanie, vit sur la carte le tracé qui attribuait
la moitié de la Transylvanie à la Hongrie, il s’évanouit sur la table où l’accord
allait être signé et ne reprit connaissance qu’après administration de piqûres
d’huile camphrée (17) [93] .
    Soi-disant
en retour de son attitude raisonnable, mais, en réalité, pour procurer à Hitler
une excuse légale à ses manœuvres futures, la Roumanie reçut de l’Axe une
signature lui garantissant la protection de ce qui subsistait de son territoire,
moins la Dobroudja méridionale, qu’elle dut céder à la Bulgarie.
    Trois
semaines plus tard, les confidents du dictateur furent édifiés sur ses
intentions. Le 20 septembre, Hitler commença par décréter l’envoi de « missions
militaires » en Roumanie.
    « Aux yeux du monde, commenta-t-il, elles auront pour
tâche d’apporter une aide amicale aux Roumains dans l’organisation et l’instruction
de leur armée. En fait, leur véritable mission, qui devra n’être suspectée ni
des Roumains ni même de nos propres troupes, sera de défendre la zone pétrolifère
et ses installations… de préparer, à partir de bases roumaines, le déploiement
des forces armées allemandes au cas où une guerre avec l’U. R. S. S. nous
serait imposée (18). »
    Voilà qui réglait le problème du flanc méridional

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