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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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peine d’être entreprise,
mais à une condition : notre résolution formelle d’annihiler la
nation soviétique en un seul coup de massue. La conquête de son territoire ne
suffit pas. Il s’agit d’anéantir ses possibilités mêmes d’existence. Tel est
notre objectif ! répéta-t-il avec emphase. Pour l’atteindre, nous
déclencherons deux offensives simultanées : l’une au sud vers Kiev et le
Dnieper, l’autre au nord, à travers les États Baltes, jusqu’à Moscou. Là, les
deux armées opéreront leur jonction. Après cela, si besoin est, une opération
spéciale aura lieu, qui nous livrera les gisements de pétrole de Bakou. »
    La perspective de ces nouvelles conquêtes mettait Hitler en
transe. Déjà il échafaudait leur exploitation, annexait séance tenante l’Ukraine,
la Russie Blanche, les États Balkaniques et prolongeait le territoire
finlandais jusqu’à la mer Blanche. Cent vingt divisions seraient affectées à l’ensemble
des opérations. Soixante autres, maintenues sur le front occidental, assureraient
sa défense. Engagée en mars 1941, l’offensive serait achevée en cinq mois, avec
plein succès cela va sans dire, et tout serait fini avant l’hiver. Il aurait
assurément préféré agir dès l’automne 1940, mais cela se révélait impossible.
    Le lendemain, 1er août, Halder s’attela à la besogne avec
son état-major. Bien qu’il ait prétendu plus tard s’être posé en adversaire de
cette attaque et l’avoir qualifiée de démentielle, les notes relevées sur ses
carnets à cette date trahissent son enthousiasme devant sa nouvelle tâche. L’ensemble
des plans fut aussitôt établi avec la méticuleuse rigueur caractéristique des
Allemands. Y participèrent à trois échelons : l’état-major général de l’armée ;
le G. Q. G. d’opérations de Warlimont à l’O. K. W. ; la section économique
et des armements, dirigée par le général Thomas.
    Le 14 août, le Führer faisait savoir à celui-ci, par le
truchement de Gœring, que les envois de matières premières et autres
marchandises fournies par la Russie à l’Allemagne devraient cesser à partir du
printemps. Dans un rapport à ce sujet, Thomas constate la ponctualité de ces
expéditions. En fait, écrit-il, elles continuèrent jusqu’à la veille de l’attaque,
y compris, souligne-t-il non sans ironie, une cargaison de caoutchouc, en
provenance d’Extrême-Orient, qui fut complétée par les Russes et acheminée par
convoi express de transit, probablement le Transsibérien (12). Entre-temps, ses
services reçurent l’ordre d’établir un relevé détaillé des industries
soviétiques, des voies de communication, nœuds ferroviaires, etc., et des
centres pétroliers. Relevé destiné à guider les attaques de la Luftwaffe contre ces objectifs vitaux et à préparer pour plus tard l’administration
de la Russie occupée.
    Un peu avant, le 9 août, Warlimont avait reçu, de son côté,
les premières directives du Führer concernant la préparation,
en Europe orientale, des zones de déploiement d’où l’attaque serait lancée. L’opération
fut baptisée Aufbau Ost (Construction
de l’Est). Le 26 août enfin, Hitler donna l’ordre de transférer en Pologne
10 divisions d’infanterie et 2 divisions blindées se trouvant sur le front
occidental. Ces dernières unités, stipulait-il, seront placées à la frontière
sud-est, à pied d’œuvre pour défendre les gisements pétrolifères roumains (13).
Le déplacement d’ouest en est de forces armées aussi importantes ne pouvait
avoir lieu sans éveiller la méfiance de Staline s’il en avait connaissance [92]  ;
aussi les Allemands se donnèrent-ils grand mal pour qu’il l’ignorât.
    C’était là chose impossible. Prenant alors les devants, le
général Ernst Kœstring, attaché militaire allemand à
Moscou, informa l’état-major soviétique qu’il s’agissait simplement d’un
chassé-croisé, c’est-à-dire du remplacement par de jeunes soldats de quelques
milliers d’hommes d’un certain âge dont l’industrie allemande avait besoin. En
même temps, Jodl recevait des directives particulières exposant jusque dans les
plus infimes détails les moyens de camoufler l’opération et de dissimuler son
ampleur. « Il importe, précisait Kœstring, d’éviter que ces mouvements et
concentrations de troupes ne donnent aux Russes l’impression que l’Allemagne
prépare une offensive à l’est (14). »
    Afin que ses

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