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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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resterons pour un temps sur la défensive… Le combat
germano-soviétique sera sûrement difficile, mais son épilogue ne fait pas pour
moi l’ombre d’un doute. J’espère par-dessus tout, Duce, me rendre maître de la
zone de production agricole de l’Ukraine. Elle assurera à l’Allemagne et à l’Italie
les ressources alimentaires de supplément dont elles pourront avoir besoin plus
tard.
    Pour quelle raison Hitler n’a-t-il pas averti plus tôt son
partenaire ? Il s’en explique :
    Si j’ai attendu jusqu’ici, Duce, pour vous informer de ma
décision, c’est parce qu’elle ne prendra effet que ce soir à sept heures. Quelles
qu’en soient les conséquences, les mesures que je viens de prendre ne sauraient
compromettre notre situation ; au contraire, celle-ci ne peut que s’améliorer…
Si toutefois l’Angleterre se refuse à tirer les conclusions réalistes qui s’imposent,
nous consacrerons alors toutes nos forces à sa mise à mort.
    Sa décision prise, Hitler exprime son soulagement :
    Laissez-moi vous dire encore une chose, Duce. Depuis qu’à
la suite d’un long débat intérieur j’ai pris la résolution d’agir, j’ai
reconquis ma liberté spirituelle. Malgré mes sincères et persévérants efforts
de conciliation, l’alliance germano-soviétique me fut souvent très irritante et,
par certains côtés, m’apparaissait comme un reniement de mes origines, de mes
conceptions et de mes devoirs antérieurs. Je suis heureux de m’être délivré de
cette torture mentale.
    Cordialement et amicalement vôtre
    Adolf Hitler (114).
    Le 22 juin, à trois heures du matin, à peine une demi-heure
avant le signal de l’assaut, l’ambassadeur du Reich à Rome,
von Bismarck, faisait réveiller Ciano pour lui remettre l’épître du Führer. Aussitôt, le ministre italien appela Mussolini au
téléphone. Ce n’était pas la première fois que le Duce était alerté en pleine
nuit par une dépêche ou un message quelconque de son associé de l’Axe. Or, cela
l’horripilait. « Moi, gronda-t-il à l’adresse de Ciano, je m’abstiens de
déranger mes propres domestiques quand ils dorment, mais cet Allemand me fait
sauter du lit à n’importe quelle heure sans la moindre considération (115). »
    En tout cas, dès qu’il fut tout à fait réveillé, le Duce donna
ordre de rédiger la déclaration de guerre de l’Italie à l’U. R. S. S.
    « Dans cette histoire, lança-t-il à son gendre et ministre,
je ne souhaite qu’une chose : que le Reich y laisse
beaucoup de plumes (116) ! »
    Il comprenait que l’avenir de l’Italie dépendait totalement de
la victoire allemande et cela l’humiliait au possible. Les Allemands seraient victorieux
en Russie comme ailleurs, il en était sûr, mais non sans avoir reçu une bonne
raclée. Ni lui ni personne, dans l’un comme dans l’autre des deux camps
occidentaux, ne se doutait que la raclée s’achèverait par knock-out.
    Ce clair dimanche du 22 juin, jour où cent vingt-neuf ans
plus tôt – en 1812 – Napoléon franchissait le Niémen en route vers Moscou, et
premier anniversaire, jour pour jour, de la capitulation de la France à
Compiègne, les armées hitlériennes blindées, motorisées, mécanisées, etc., et
jusque-là invincibles, franchissaient à leur tour le Niémen et d’autres fleuves
pour envahir la Russie.
    Malgré de multiples avertissements et symptômes avant-coureurs, l’agression
allemande prit l’Armée Rouge au dépourvu sur toute la longueur du front [124] .
Tous les ponts furent pris intacts et, presque tout le long de la frontière, l’ennemi
put pénétrer assez loin en territoire russe avant que la résistance s’organisât.
Des centaines d’avions soviétiques furent détruits au sol [125] .
En l’espace de quelques jours, des dizaines de milliers de soldats furent faits
prisonniers, des armées entières encerclées. La campagne-promenade de Pologne
paraissait devoir se répéter.
    « On peut affirmer sans exagération, écrit Halder le 3 juillet
après avoir pris connaissance du dernier rapport de l’état-major, que notre Feldzug russe sera virtuellement achevée en quatorze jours. D’ici quelques semaines, tout
sera dit. »

24 -
LE VENT TOURNE
    Au début de l’automne 1941, Hitler croit la Russie vaincue. En l’espace
de trois semaines, depuis l’ouverture de la campagne, le groupe d’armées du
maréchal von Bock, soit 30 divisions d’infanterie, 15 divisions blindées

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