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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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commencé.

LIVRE IV
LA GUERRE
DES PREMIÈRES VICTOIRES
AU MOMENT DÉCISIF

18 -
CHUTE DE LA POLOGNE
    Dans la matinée du 5  septembre 1939, à dix heures, le général Halder
eut un entretien avec le général von Brauchitsch, commandant en chef de l’armée
allemande, et le général von Bock, qui était à la tête du groupe d’armées nord.
Après avoir examiné la situation telle qu’elle se présentait au début du
cinquième jour de l’attaque allemande contre la Pologne, ils convinrent, comme
Halder l’écrivit dans son journal, que « l’ennemi est pratiquement battu ».
    La veille au soir, la bataille pour le Corridor avait pris fin
avec la jonction de la IVe armée du général von Kluge, qui de Poméranie
avançait vers l’est, et de la IIIe armée du général von Kuchler, qui venant de
Prusse-Orientale marchait vers l’ouest. C’est au cours de cette bataille que le
général Heinz Guderian et ses chars firent parler d’eux pour la première fois. Fonçant
vers l’est à travers le Corridor, ils avaient été contre-attaqués par la
brigade de cavalerie Pomorska. L’auteur, arrivant sur les lieux quelques jours
plus tard, eut la vision de l’écœurant carnage, symbole de la brève campagne
polonaise…
    Chevaux contre chars ! La longue lance du cavalier contre
le long canon du tank ! Malgré leur courage, leur vaillance et leur
témérité, les Polonais furent tout simplement écrasés par l’assaut allemand. Ce
fut leur première expérience – et celle du monde – de la guerre-éclair : la
brutale attaque-surprise, le ronflement des chasseurs et des bombardiers dans
le ciel, effectuant des reconnaissances, attaquant, lançant feu et terreur ;
le hurlement des Stukas en piqué ; les chars, par divisions entières, opérant
leur trouée à la cadence de 50 ou 60 km par jour ; des canons lourds
auto-tractés, à tir rapide, roulant à 50 km-heure, même sur les routes
polonaises creusées d’ornières ; l’incroyable mobilité de l’infanterie
même, de toute cette vaste armée de 1 500 000 hommes sur des engins
motorisés, dirigés et coordonnés à travers un labyrinthe de liaisons par radio,
téléphone et télégraphe. C’était un monstrueux dragon mécanisé tel que le monde
n’en avait jamais vu.
    En quarante-huit heures l’aviation polonaise était anéantie, la
plus grande partie des 500 appareils de première ligne ayant été détruits au
sol, avant de pouvoir décoller, par le bombardement allemand qui avait
également incendié les installations et tué ou blessé presque tous les
équipages. Cracovie, la seconde ville de Pologne, tomba le 6 septembre. Ce
même soir, le gouvernement polonais quitta Varsovie pour se réfugier à Lublin.
    Dès le lendemain, Halder put préparer certains transferts de
troupes sur le front ouest, bien qu’on n’y détectât aucune activité. L’après-midi
du 8 septembre, la IVe Panzer-Division atteignait les faubourgs de la
capitale polonaise, tandis que, juste au sud de la ville, remontant de Silésie
et de Slovaquie, la Xe armée de Reichenau s’emparait de Kielce et que la XIVe
armée de List arrivait à Sandomir, au confluent de la Vistule et du San.
    En une semaine, l’armée polonaise avait été vaincue. La plupart
de ses 35 divisions – tout ce qu’on avait eu le temps de mobiliser – avaient
été soit dispersées, soit prises dans un vaste mouvement d’encerclement qui
entourait étroitement Varsovie. Restait maintenant aux Allemands la « seconde
phase » : resserrer le nœud autour des unités polonaises désorientées
et désorganisées afin de les détruire, puis constituer une seconde tenaille, plus
large, 100 km plus à l’est, qui prendrait au piège le restant des formations
polonaises à l’ouest de Brest-Litovsk et du Bug.
    Cette phase débuta le 9 septembre et se termina le 17. L’aile
gauche du groupe d’armées Nord de Bock se dirigea vers Brest-Litovsk, que le
19e corps de Guderian atteignit le 14 et prit deux jours plus tard. Le 17 septembre,
le corps fit sa jonction avec les patrouilles de la XIVe armée de List à
Wlodawa, à 80 km au sud de Brest-Litovsk, refermant ici les griffes de la
seconde grande tenaille. « La contre-attaque », observa plus tard
Guderian, parvint à une « conclusion, définitive » le 17 septembre.
    Toutes les forces polonaises, à l’exception d’une poignée à la
frontière russe, étaient encerclées. Des éléments isolés dans le triangle

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