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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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Hitler adressa une nouvelle
lettre à Mussolini. Elle fut transmise par télégramme à vingt et une heures
cinquante, soit neuf minutes avant que le train spécial du Führer ne s’ébranlât. Tout en n’étant pas entièrement sincère ni dénuée d’artifice,
c’est elle qui donne la meilleure idée que nous aurons jamais de l’état d’esprit
d’Adolf Hitler, alors qu’il quittait pour la première fois la capitale
obscurcie du Troisième Reich pour aller jouer son rôle de Suprême Seigneur de
la guerre. Elle figure parmi les documents nazis saisis par les troupes alliées.
    Duce,
    Je dois d’abord vous remercier pour votre dernière
tentative de médiation. J’aurais été tout disposé à l’accepter, mais à la seule
condition d’obtenir des garanties que la conférence avait des chances d’aboutir.
Car, depuis deux jours, les troupes allemandes étaient engagées dans une avance
extraordinairement rapide en Pologne. Il eût été impossible de permettre que le
sang qu’on sacrifiait là fût gaspillé pour des intrigues diplomatiques.
    Toutefois, je crois qu’il eût été possible de trouver un
terrain d’entente si l’Angleterre n’avait pas été, dès le départ, décidée à
provoquer une guerre, quelles que fussent les circonstances. Je n’ai pas cédé à
ses menaces, Duce, parce que je ne crois pas qu’il eût été possible de
préserver la paix plus de six mois, un an tout au plus. Dans ces conditions, j’ai
jugé que le moment présent était, en dépit de tout, le plus propice à la
résistance
    L’armée polonaise va s’effondrer dans un délai très bref. Qu’il
eût été ou non possible d’obtenir un succès aussi rapide dans un an ou deux est,
à mon avis, très douteux. L’Angleterre et la France auraient continué d’armer
leurs alliés dans de telles proportions que la supériorité technique décisive
de la Wehrmacht n’aurait pu s’affirmer de la même façon. Je sais, Duce, que la
lutte dans laquelle je m’engage est une lutte à mort… Mais je sais aussi qu’une
telle lutte est, en définitive, inévitable et que c’est avec une volonté froide
qu’il faut choisir le moment de la résistance Si l’on veut mettre de son côté
toutes les chances de succès. Et ce succès, Duce, j’y crois, avec une foi aussi
ferme que le roc.
    Venaient ensuite quelques mots d’avertissement à Mussolini.
    Vous m’avez aimablement assuré, récemment, que vous croyiez
pouvoir m’aider en certains domaines. J’accepte votre aide par anticipation et
vous en remercie sincèrement. Mais je crois aussi que, même si nous suivons
désormais des routes séparées, la destinée nous liera toujours l’un à l’autre. Si
l’Allemagne nationale socialiste devait être anéantie par les démocraties
occidentales, l’Italie fasciste aurait devant elle un dur avenir. Personnellement,
j’ai toujours eu conscience que l’avenir de nos deux régimes était lié, et je
sais, Duce, que vous êtes personnellement de mon avis.
    Après avoir récapitulé les victoires initiales allemandes en
Pologne, Hitler concluait :
    A l’Ouest, je resterai sur la défensive. A la France d’y
verser son sang la première. Le moment viendra alors où nous pourrons nous
opposer, là aussi, à l’ennemi avec toutes les forces de la nation.
    Acceptez, encore une fois, je vous prie, Duce, mes
remerciements pour toute l’aide que vous m’avez apportée dans le passé et que
je vous demande de bien vouloir ne pas me refuser dans l’avenir.
    Adolf Hitler (37).
    Hitler prenait grand soin de dissimuler la déception qu’il
devait éprouver en constatant que l’Italie ne tenait pas sa parole alors que la
Grande-Bretagne et la France avaient démontré ce jour-là en déclarant la guerre
qu’elles tenaient la leur. Une Italie bienveillante bien que non belligérante
pouvait encore avoir son utilité. Plus utile encore pouvait être la Russie.
    Dès le premier jour de l’attaque allemande contre la Pologne, les
documents secrets nazis l’ont révélé plus tard, le gouvernement russe avait
rendu à la Luftwaffe un signalé service. De très bonne heure le matin même, le
général Hans Jeschonnek, chef d’état-major de l’armée de l’air, avait appelé l’ambassade
d’Allemagne à Moscou : afin de faciliter à ses pilotes leurs vols de
bombardement au-dessus de la Pologne, il serait heureux, dit-il, que la station
de radio de Minsk, située en territoire russe, fasse entendre son

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