Le Troisième Reich, T2
juiverie mit sa bassesse diabolique à son service et Roosevelt lui
donna la main. Ainsi commencèrent à se manifester les efforts du président des
États-Unis dans le seps de la provocation à la guerre… Pendant des années, cet
homme nourrit un désir unique : le déchaînement d’un conflit quelque part
dans le monde. »
Suit une longue énumération des manœuvres de Roosevelt ; en
premier lieu son discours dit de la Quarantaine , prononcé à Chicago en
1937. Aujourd’hui, s’écria Hitler, Roosevelt est saisi de frayeur. Si la paix
revient en Europe, son gaspillage de millions de dollars apparaîtra sous son
vrai jour : une escroquerie. Il a donc résolu de provoquer une attaque
contre son propre pays.
« … Je crois que vous éprouverez tous du soulagement à
voir enfin un État prendre l’initiative d’une protestation contre cet insolent
mépris de la vérité et du droit, sans précédent dans l’Histoire. Qu’après des
années de négociations avec un tel homme, le gouvernement japonais se soit
finalement lassé de se voir bafoué d’aussi indigne manière, voilà qui remplit d’une
profonde satisfaction le peuple allemand et, je n’en doute pas, toutes les
autres nations honnêtes… Il se peut qu’en raison de son infériorité
intellectuelle Roosevelt ne comprenne pas mes paroles, mais nous connaissons, nous,
l’objet de son acharnement à détruire une nation après l’autre… Quant au peuple
allemand, il n’a besoin des aumônes ni de monsieur Roosevelt, ni de monsieur
Churchill et encore moins de monsieur Eden. Il ne revendique que le droit à l’existence,
et ce droit, il saura le conquérir en dépit des conjurations de milliers et
milliers de Roosevelt et de Churchill.
« Ainsi ai-je fait rendre aujourd’hui même son
passeport à l’ambassadeur des États-Unis (46). »
A ce stade de sa harangue, les députés du Reichstag se levèrent
pour applaudir, et les derniers mots du Führer furent
noyés dans le tumulte des ovations. Peu après, exactement à deux heures trente
de l’après-midi, Ribbentrop, affectant une attitude rigide, recevait le chargé
d’affaires américain à Berlin, Leland Morris et, sans l’inviter à s’asseoir ;
lui donnait lecture de la déclaration de guerre du Reich aux
États-Unis. II lui tendit ensuite un exemplaire du texte et le congédia d’un
geste glacial. Lisons le passage essentiel de ce texte :
« … Bien que, dans ses relations avec le gouvernement
des États-Unis, l’Allemagne se soit toujours strictement conformée aux lois
internationales en vigueur en temps de guerre, le gouvernement des États-Unis s’est
rendu coupable d’actes caractérisés d’hostilité à l’endroit du Reich et a créé, de facto , l’état de guerre… En conséquence le gouvernement du Reich
rompt aujourd’hui les relations diplomatiques avec les États-Unis et, en raison
des circonstances provoquées par l’attitude du président Roosevelt, décrète qu’à
partir de ce jour, 11 décembre 1941, l’Allemagne se considère en guerre
avec les États-Unis (47). »
Le dernier acte de ce drame du 11 décembre se termina par
la signature d’un accord tripartite entre l’Allemagne, l’Italie et le Japon, exposant
l’inébranlable résolution des trois nations de ne déposer les armes qu’après l’achèvement
victorieux de leur lutte commune contre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Les
trois puissances s’engageaient en outre à ne pas négocier de paix séparée. Adolf Hitler qui, six mois auparavant, n’avait eu affaire qu’à
un ennemi prétendument vaincu – l’Angleterre – voyait se coaliser contre le Reich les trois plus grandes puissances industrielles du monde
dans un combat où la force militaire dépendait dans une large mesure du
potentiel économique. Pas plus le Führer que ses généraux
et ses amiraux ne semblent avoir pesé à temps ces réalités.
Dans ses notes du 11 décembre, Halder ne
mentionne même pas la déclaration de guerre allemande ! Il dit simplement
avoir assisté à la conférence d’un officier de marine sur le « Panorama de
la guerre américano-nippone ! » La suite ne concerne, cela se conçoit,
que les nouvelles invariablement accablantes reçues de la plupart des secteurs
du front russe. Oubliait-il que les divisions allemandes harassées allaient
bientôt devoir confronter les armées toutes fraîches du nouveau monde ?
Quant à l’amiral Raeder, il se montra
Weitere Kostenlose Bücher