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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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voulons
éviter que Washington ne prenne les devants.
    Quels que fussent les mobiles qui poussèrent Hitler à retarder
de quarante-huit heures la séance du Reichstag, les documents saisis à la
Wilhelmstrasse nous apprennent que sa fâcheuse décision d’attaquer l’Amérique
avait été prise dès le 9 décembre, le jour même de son retour du front
russe. Il tenait vraisemblablement à élaborer à loisir le grand discours
destiné à impressionner le peuple allemand, qui ne manquerait pas de se
souvenir inopportunément du rôle décisif joué par l’Amérique dans la défaite
allemande de 1918… La partie était scabreuse.
    Hans Dieckhoff [152] ,
encore nanti du titre d’ambassadeur du Reich auprès des États-Unis, mais qui se
morfondait à la Wilhelmstrasse depuis 1938, lors du renvoi des représentants
respectifs des deux pays, Hans Dieckhoff, donc, fut chargé le 9 décembre
par Hitler de dresser, en vue de son adresse au Reichstag, le long inventaire
des activités antigermaniques du Président Roosevelt.
    A la requête de Ribbentrop, Hans Dieckhoff, « de
tempérament docile » (Hassell dixit ), avait rédigé la semaine
précédente un mémorandum faisant aujourd’hui partie des documents non publiés
de la Wilhelmstrasse, qui exposait les onze principes à observer pour
influencer l’opinion publique américaine. Relevons-en quelques paragraphes :
    — Le vrai danger que court l’Amérique s’appelle
Franklin D. Roosevelt ;
    — Mettre l’accent sur l’influence des Juifs à la
Maison Blanche.
    Nommément : Frankfurter, Baruch, Benjamin
Cohen, Samuel Rosenman, Harry Morgenthau, etc. ;
    — Le slogan de toutes les mères américaines doit être :
« Mourir pour l’Angleterre ? Non. Mon fils a mieux à faire. »
    Au matin du 9 décembre, Thomsen reçut à Washington l’ordre
de brûler tous les codes et tous les documents confidentiels de l’ambassade.
    « Instructions exécutées », télégraphia-t-il à onze
heures trente. A la longue, il prenait conscience de ce qui se passait à Berlin
et, dans la soirée, communiqua ses conclusions à la Wilhelmstrasse :
    « Washington s’attend à une déclaration de guerre à l’Allemagne
dans les vingt-quatre heures ou, sinon, à la rupture des relations
diplomatiques. »

11 DECEMBRE 1941
DISCOURS D’HITLETR AU REICHSTAG
    Le discours du Führer devant les robots du Reichstag consista, en majeure partie, en un torrent d’insultes
à l’adresse du président Roosevelt, « l’homme qui, pour
dissimuler l’échec du New Deal, a provoqué la guerre. L’homme
qui, soutenu par les Juifs et les milliardaires, porte la responsabilité de la
seconde guerre mondiale », etc. Tout son ressentiment à l’égard du grand
homme d’État qui, depuis la première heure, contrecarrait ses plans d’hégémonie
universelle et ne cessait de le couvrir de sarcasmes ; sa vindicte contre
celui qui, à l’heure où la Grande-Bretagne accablée paraissait condamnée à l’écrasement
final, lui avait apporté une aide massive ; le chef de la nation dont la
marine le défiait aujourd’hui dans l’Atlantique ; tout cela et plus encore
se traduisit en une explosion de fureur.
    « Permettez-moi, messieurs, commença-t-il, de définir
mon attitude en face de ce monde étranger incarné dans la personne d’un homme
qui, à l’heure où nos valeureux soldats combattent dans la neige et la glace, a
le tact de prononcer ce qu’il appelle ses « causeries au coin du feu » ;
un homme qui porte la première responsabilité de cette guerre… Je passerai sous
silence les attaques insultantes dont je suis l’objet de la part de ce
soi-disant président. Etre traité de gangster ne m’émeut pas.
    Après tout, cette épithète porte l’estampille américaine, sans
doute parce que notre continent ignore cette catégorie d’individus. Les
insultes de Roosevelt ne m’atteignent pas, car cet individu est fou, comme
Wilson avant lui… Tout d’abord, il incite les nations à la guerre, puis il en
falsifie les causes et, drapé dans un manteau d’hypocrisie chrétienne, il
conduit lentement et sûrement l’humanité à la guerre, non sans prendre Dieu à
témoin de la pureté de ses intentions, en bon franc-maçon qu’il est…
    « J’accuse Roosevelt de s’être rendu coupable d’une
série de crimes contre les lois internationales : saisies illégales de
navires allemands et italiens ; menaces contre les ressortissants de

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