Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
Vom Netzwerk:
– sur la rébellion du ghetto de Varsovie que le hautain officier S. S. qui
la réprima [208] .
Cet individu, un Allemand du nom de Juergen Stroop, était Brigadeführer S. S. et major-général de la Police. Son rapport officiel, relié en cuir, abondamment
illustré et dactylographié sur 75 pages d’un beau papier épais, a subsisté [209] .
Il est intitulé Le Ghetto de Varsovie n’est plus (69).
    Vers la fin de l’automne 1940, soit un an après la conquête
de la Pologne par les nazis, les S. S. avaient rassemblé environ 400 000
Juifs, qu’ils coupèrent du reste de Varsovie en élevant un haut mur autour d’un
espace mesurant approximativement 3 kilomètres de long sur 1,5 de large, et
dans lequel se trouvait l’ancien ghetto datant du Moyen Age. Le quartier
pouvait normalement abriter 160 000 personnes, donc il était surpeuplé, mais
ceci n’était encore rien. Le gouverneur Frank refusa de leur attribuer
suffisamment de denrées alimentaires pour maintenir en vie ne fût-ce que la
moitié de ces 400 000 êtres.
    Interdiction leur étant faite de sortir de l’enceinte sous peine
d’être abattus à vue, les Juifs ne pouvaient travailler sinon pour les quelques
fabriques d’armement se trouvant à l’intérieur et dirigées par la Wehrmacht ou
par de rapaces hommes d’affaires allemands habiles à réaliser de gros profits
en utilisant ces forçats. 100 000 Juifs au moins tentèrent de survivre
avec pour toute nourriture un bol de soupe par jour, souvent un simple brouet
de paille dû à la charité des autres. C’était une lutte pour la vie, mais une
lutte perdue d’avance.
    Mais, au gré d’Himmler, la population du ghetto ne mourait pas
assez vite de faim et de maladie. Au cours de l’été 1942, il ordonna que tous
les Juifs du ghetto de Varsovie fussent transférés ailleurs « pour raisons
de sécurité ». Le 22 juillet, une vaste action de « regroupement »
fut entreprise. Selon Stroop, entre cette date et le 3 octobre, un total
de 310 322 Juifs furent « déplacés », c’est-à-dire transportés
dans les camps d’extermination, la plus grande partie à Treblinka, où on les
fit passer dans les chambres à gaz.
    Himmler ne fut pas encore satisfait. Quand, à l’occasion d’une
visite à Varsovie en janvier 1943, il découvrit que 60 000 Juifs y
vivaient encore, il donna l’ordre que le « regroupement » fût terminé
à la date du 15 février. La tâche se révéla difficile. L’hiver rude, les
besoins de l’armée qui, en raison du désastre de Stalingrad et des mouvements
de retraite dans le sud de la Russie qui en résultaient avait priorité pour les
transports, firent que les S. S. ne purent obtenir les trains nécessaires pour
mener à bien le dernier « regroupement ». De plus, dit Stroop, les
Juifs refusaient de se laisser liquider et s’y opposaient par « tous les
moyens possibles ». Ce fut seulement au printemps que l’on put exécuter l’ordre
d’Himmler. On décida de nettoyer le ghetto et, pour cela, d’entreprendre une « action
spéciale » s’étendant sur trois jours. En fait, elle devait durer quatre
semaines.
    La déportation de plus de 300 000 Juifs avait permis aux
Allemands de réduire l’étendue du ghetto. Le 19 avril 1943, quand le
général S. S. Stroop lança contre l’enceinte ses chars, son artillerie, ses
lance-flammes et ses équipes de dynamiteurs, le terrain clôturé ne mesurait
plus que 1 000 mètres sur 300. Mais il était sillonné d’égouts, de caves, de
souterrains, que les Juifs désespérés avaient convertis en points fortifiés. Leurs
armes étaient peu nombreuses : quelques pistolets et quelques fusils, une
ou deux douzaines de mitraillettes qui avaient été apportées en cachette, des
grenades de fortune. Mais en ce matin d’avril, ils étaient fermement décidés à
les utiliser – ce fut la première fois et la dernière fois dans l’histoire du
Troisième Reich que les Juifs résistèrent par les armes à leurs oppresseurs
nazis.
    Stroop disposait de 2 090 hommes dont la moitié environ
appartenait à l’armée régulière des Waffen S. S. et le reste à la police S. S. renforcée
par 335 miliciens lithuaniens et par quelques policiers et pompiers polonais. Le
premier jour, ils rencontrèrent une résistance inattendue.
    « L’opération venait à peine de commencer (écrivait
Stroop dans le premier de ses nombreux rapports) quand nous nous trouvâmes sous
un feu nourri et

Weitere Kostenlose Bücher