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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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« foyers [219]  ».
Lidice fut effacée de la surface de la terre. Lorsque les hommes eurent été
massacrés, les enfants enlevés, la Police de Sécurité mit le feu au village, dynamita
les ruines et nivela le tout.
    Bien que Lidice demeure l’exemple le plus célèbre de la
sauvagerie nazie, il ne fut pas le seul village des territoires occupés par les
nazis à connaître une fin aussi barbare. Il y en eut un autre en
Tchécoslovaquie : Lezhaky, et plusieurs en Pologne, en Russie, en Grèce et
en Yougoslavie. Même à l’Ouest, où l’Ordre nouveau se montrait relativement
moins meurtrier, l’exemple de Lidice fut répété par les Allemands ; toutefois,
dans la majorité des cas, comme à Televaag en Norvège, les hommes, les femmes
et les enfants furent simplement déportés dans des camps de concentration
différents et chaque village fut entièrement rasé.
    Le 10 juin 1944, cependant, deux ans après le massacre de
Lidice, le petit village français d’Oradour-sur-Glane, près de Limoges, dut
payer un terrible tribut en vies humaines. Un détachement de la division S. S. Das
Reich , qui avait acquis en Russie une réputation de férocité, encercla le
village et ordonna à ses habitants de se rassembler sur la grand-place. Là, le
commandant leur déclara que les Allemands avaient appris que des explosifs se
trouvaient cachés dans le village ; on allait en conséquence procéder à
une fouille et à la vérification des cartes d’identité. Sur quoi toute la
population, soit 652 personnes, fut enfermée.
    On parqua les hommes dans les granges, les femmes et les enfants
dans l’église. Puis les S. S. mirent le feu au village. Cela fait, les soldats
s’occupèrent des habitants. Dans les granges, les hommes qui n’avaient pas péri
dans les flammes furent tués à la mitraillette. Dans l’église, les femmes et
les enfants furent abattus et ceux qui n’avaient pas été tués furent brûlés
vifs, les soldats ayant mis le feu à l’église.
    Trois jours plus tard, l’évêque de Limoges retrouva les corps
calcinés de 15 enfants entassés derrière l’autel détruit par les flammes.
    Neuf ans plus tard, en 1953, un tribunal militaire français
constata que 642 habitants – 245 femmes, 207 enfants et 190 hommes – avaient
péri au cours du massacre d’Oradour. Dix seulement survécurent. Grièvement
blessés, ils avaient fait semblant d’être morts, sauvant ainsi leur vie [220] .
    De même que Lidice, Oradour ne devait jamais être reconstruit. Ses
ruines demeurent comme un monument pour rappeler l’avènement de l’Ordre nouveau
hitlérien en Europe. La carcasse brûlée de l’église se dresse au-dessus de la
campagne paisible comme un rappel de ce beau jour d’été où, soudain, le village
et ses habitants cessèrent de vivre. Là où se trouvait une fenêtre, une petite
pancarte indique : « Madame Rouffance, seule survivante de l’église, s’échappa
à travers cette fenêtre. » Devant, on voit un petit Christ cloué sur une
croix rouillée.
    Tels furent les débuts de l’Ordre nouveau d’Hitler, tel fut le
début de l’Empire des brigands nazis en Europe. Heureusement pour l’humanité, il
fut détruit au berceau non pas par une révolte du peuple allemand contre un
retour à la barbarie, mais par la défaite des armées allemandes et la chute du
Troisième Reich, dont il nous reste maintenant à retracer la fin.

28 -
LA CHUTE DE MUSSOLINI
    Pendant trois années de guerre consécutives, lorsque venait l’été,
c’étaient les Allemands qui lançaient les grandes offensives sur le Continent
européen. En cette année 1943, la situation se retourna.
    Après la défaite en Tunisie, au début de mai, des forces de l’Axe,
totalisant ce qui restait, en Afrique du Nord, d’une armée jadis puissante, il
devint évident que les armées anglo-américaines du général Eisenhower allaient
s’attaquer à l’Italie. Ce cauchemar avait hanté Mussolini en septembre 1939 et
avait retardé l’entrée en guerre de l’Italie jusqu’au moment où sa voisine, la
France, avait été vaincue par les Allemands, tandis que le corps
expéditionnaire anglais était repoussé au-delà de la Manche. Le cauchemar
recommençait, mais cette fois il prenait corps.
    Mussolini lui-même était malade et déçu ; il avait peur. Le
défaitisme sévissait parmi son peuple et parmi ses soldats. Milan et Turin
avaient été le théâtre de grèves massives, les travailleurs affamés

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