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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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nouveau débarquement allié quelque
part sur la côte ouest, put saisir le mot-code « Axe », signifiant qu’il
fallait mettre en œuvre les plans prévoyant le désarmement de l’Italie et l’occupation
du pays.
    Pendant un jour ou deux, la situation des forces allemandes dans
le centre et le sud de l’Italie fut extrêmement critique. A proximité de Rome, 5
divisions italiennes faisaient face à deux divisions allemandes. Si la
puissante flotte d’invasion alliée qui avait fait son apparition au large de
Naples le 8 septembre s’était déplacée vers le nord et avait abordé près
de la capitale, renforcée par des parachutistes qui auraient pris possession
des terrains d’aviation – ainsi que Kesselring et son état-major s’y
attendaient – le cours de la guerre en Italie en aurait été changé, et le
Troisième Reich aurait pu connaître le désastre un an plus tôt. Kesselring
devait raconter par la suite que, le 8 au soir, Hitler et l’O. K. W. avaient « rayé »
ses 8 divisions, les considérants comme irrémédiablement perdues (5). Deux
jours après l’abandon de son allié, Hitler déclarait à Gœbbels que le sud de l’Italie
était perdu et qu’il allait falloir établir une nouvelle ligne de front au nord
de Rome dans les Apennins.
    Mais le commandement allié ne profita pas de sa complète
maîtrise de la mer, qui lui eût permis d’opérer des débarquements presque en n’importe
quel point des deux côtes de l’Italie, et il n’exploita pas non plus son
écrasante supériorité aérienne, comme les Allemands l’avaient redouté. En outre,
il ne semble pas que l’état-major d’Eisenhower ait tenté d’utiliser les forces
italiennes avec les siennes, en particulier les 5 divisions italiennes proches
de Rome. Si Eisenhower l’avait fait – du moins c’est ce que devait soutenir
plus tard Kesselring et son chef d’état-major le général Siegfried Westphal – la
situation fâcheuse dans laquelle se trouvaient les Allemands aurait été sans
espoir. Il était au-delà de leurs moyens, devaient-ils déclarer, de repousser l’armée
de Montgomery, qui remontait la péninsule, venant de la « botte », de
rejeter les forces d’invasion du général Mark Clark, quel que fût l’endroit où
il aurait débarqué, et de régler leur affaire aux importantes formations
italiennes qui se trouvaient derrière eux et au milieu d’eux (6) [223] .
    Les deux généraux poussèrent un soupir de soulagement quand
la Ve armée américaine débarqua non pas dans le voisinage de Rome mais au sud
de Naples, à Salerne, et quand les parachutistes alliés ne firent pas leur
apparition sur les terrains d’aviation romains. Leur soulagement fut plus grand
encore lorsque les divisions italiennes se rendirent presque sans coup férir et
furent désarmées. Cela signifiait que les Allemands pouvaient aisément tenir
Rome et, pour le moment du moins, Naples. Ainsi les deux tiers de l’Italie se
trouvaient dans leurs mains, y compris la région industrielle du Nord – dont
les usines durent fabriquer des armes pour l’Allemagne. Presque miraculeusement,
la vie avait accordé un nouveau bail à Hitler [224] .
    L’abandon de l’Italie l’avait rendu amer. C’était, avait-il
confié à Gœbbels de nouveau convoqué à Rastenburg, « un gigantesque
exemple de saloperie ». En outre, la chute de Mussolini ne laissait pas de
lui donner des inquiétudes sur sa propre position. « Le Führer (notait
Gœbbels dans son journal à la date du 11 septembre) a fait allusion à des
mesures radicales pour écarter une fois pour toutes l’éventualité de semblables
événements chez nous. »
    Dans le message qu’il adressa à la nation allemande, dans la
soirée du 10 septembre – après que Gœbbels l’en eut longuement prié :
« Dans cette crise grave, le peuple allemand a droit à un mot d’encouragement
et de réconfort de son Führer », lui avait dit le ministre de la
Propagande – Hitler parla avec fanfaronnade :
    L’espoir de trouver des traîtres parmi nous repose sur une
complète ignorance du caractère de l’État national socialiste ; la
croyance que l’on peut susciter en Allemagne un 25 juillet repose sur une
méconnaissance absolue de ma position personnelle, ainsi que de l’attitude de
mes collaborateurs politiques et de mes maréchaux, amiraux et généraux.
    En fait, ainsi que nous le verrons, il y avait quelques généraux
allemands et une poignée

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