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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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d’être formé à Berlin. Il fallait qu’en
vingt-quatre heures la révolte fût terminée et le gouvernement solidement
installé. Sinon, les généraux hésitants pourraient réfléchir, Gœring et Himmler
seraient capables de les rallier et il en résulterait une guerre civile. Dans
ce cas, les divers fronts céderaient, et le chaos, l’effondrement que les
conjurés désiraient tant éviter deviendraient inévitables.
    Après l’assassinat d’Hitler – Stauffenberg veillerait
personnellement à cette partie de l’action – tout le succès dépendrait de l’habileté
des conspirateurs à utiliser avec le maximum de rapidité et d’énergie les
troupes disponibles stationnées à Berlin et aux alentours. Ce n’était pas
facile.
    Seul le général Fritz Fromm, commandant en chef de l’armée de l’intérieur
( Volksturm ), pouvait normalement donner l’ordre d’exécuter l’Opération Walkyrie . Or, jusqu’à la dernière minute, on se demanda s’il le ferait. Tout
au long de l’année 1943, les conspirateurs s’étaient efforcés de le rallier à
leur cause, et ils en étaient finalement arrivés à la conclusion que l’on ne
pourrait compter sur cet homme prudent que lorsqu’il aurait constaté le succès
de la révolte. Comme, pour eux, ce succès ne faisait pas de doute, ils se
mirent à rédiger une série d’ordres au nom de Fromm, sans que celui-ci en eût
connaissance. Au cas où il hésiterait au moment crucial, on le remplacerait par
le général Hœpner, le brillant commandant en chef des chars, qui avait été
cassé par Hitler après la bataille de Moscou, en 1941, avec interdiction de
porter l’uniforme.
    Un autre général occupant une position clef à Berlin posait un
problème difficile aux conjurés. Il s’agissait du général von Kortzfleisch, nazi
convaincu, qui commandait le IIIe Région militaire, englobant Berlin et le
Brandebourg. On décida de l’arrêter et de le remplacer par le général Freiherr
von Thuengen. Le général Paul von Hase, commandant de la place de Berlin, était
du complot et on pouvait compter sur lui pour exécuter la première action très
importante : prendre possession de la ville.
    Non seulement Stauffenberg et Tresckow, en collaboration avec Gœrdeler,
Beck, Witzleben et d’autres encore établissaient en détail les plans pour s’assurer
le contrôle de Berlin, mais ils rédigeaient aussi des instructions à l’adresse
des commandants des différentes régions militaires pour leur expliquer comment
ils devraient s’emparer du pouvoir exécutif dans leurs secteurs, réduire les S.
S. à l’impuissance, arrêter les chefs nazis et occuper les camps de
concentration. De plus, plusieurs proclamations vibrantes furent rédigées pour
être lancées au moment voulu aux forces armées, au peuple allemand, à la presse,
à la radio.
    Certaines étaient signées par Beck, en qualité de nouveau chef
de l’État, d’autres par le maréchal von Witzleben, en qualité de commandant en
chef de la Wehrmacht, et par Gœrdeler, en qualité de nouveau chancelier. Deux
femmes courageuses, membres de la conspiration, dactylographièrent en grand
secret, tard dans la nuit, les copies de ces instructions et de ces appels. C’était
Frau Erika von Tresckow, la femme du général, qui avait tant fait pour la cause
de la conspiration, et Margarete von Oven, la fille d’un général en retraite, qui,
pendant des années, avait été la fidèle secrétaire de deux anciens commandants
en chef de l’armée, les généraux von Hammerstein et von Fritsch. Ensuite, on
cachait les papiers dans le coffre-fort du général Olbricht.
    Les plans étaient donc prêts. En fait, ils étaient au point
depuis la fin de 1943, et pendant des mois on n’avait pas tenté grand-chose
pour passer à l’exécution. Toutefois, les événements ne pouvaient attendre les
conspirateurs. A l’approche du mois de juin, ceux-ci comprirent que le temps
allait leur échapper. La Gestapo refermait déjà son filet. Chaque nouvelle
semaine amenait l’arrestation de quelques conjurés, parmi lesquels le comte von
Moltke et les membres du cercle Kreisau.
    On comptait de nombreuses exécutions. La police secrète d’Himmler
surveillait si étroitement Beck, Gœrdeler, Hassell, Witzleben et d’autres
membres importants du cercle qu’ils éprouvaient les plus grandes difficultés à
se> réunir. Au cours du printemps, Himmler lui-même avait averti l’amiral
Canaris, alors en

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