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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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disgrâce, qu’il savait qu’une rébellion avait été organisée
par les généraux et des civils de leurs amis. Il lui glissa même qu’il
surveillait Beck et Gœrdeler. Canaris fit passer l’avertissement à Olbricht (17).
    La situation militaire était, elle aussi, menaçante pour les
conspirateurs. On pensait que les Russes allaient lancer une vaste offensive à
l’Est. Les forces alliées s’apprêtaient à investir Rome (qui devait tomber le 4 juin).
A l’Ouest, l’invasion anglo-américaine était imminente. Dans un avenir très
proche, l’Allemagne allait connaître la défaite militaire, avant que le régime
nazi ait pu être renversé. En fait, un nombre croissant de conspirateurs, influencés
peut-être par les idées du cercle Kreisau, commençaient à penser qu’il valait
mieux annuler les plans et laisser la responsabilité de la catastrophe à Hitler
et aux nazis. Les renverser signifierait peut-être simplement accréditer la
légende du « coup de poignard dans le dos », qui avait dupé tant d’Allemands
après la première guerre mondiale…

6 JUIN 1944 : L’INVASION
ANGLO-AMERICAINE
    Stauffenberg, lui, ne croyait pas que les Occidentaux
tenteraient de débarquer en France pendant l’été. Il persista dans cette
opinion même après que le colonel Georg Hansen, qui était passé de l’Abwehr au
Service de renseignements militaires d’Himmler, l’eut averti au début de mai
que l’invasion pouvait avoir lieu n’importe quel jour en juin.
    L’armée allemande était en proie au doute, du moins quant à la
date et au lieu du débarquement. En mai, le temps, la mer et les marées avaient
été pendant dix-huit jours favorables à un débarquement, et les Allemands
avaient remarqué que le général Eisenhower n’en avait pas profité. Le 30 mai,
Rundstedt, commandant en chef des forces armées de l’Ouest, avait fait
connaître à Hitler que rien n’indiquait que l’invasion fût imminente. Le 4 juin,
le chef du service de météorologie de la Luftwaffe à Paris fit savoir qu’en
raison des mauvaises conditions atmosphériques on ne pouvait prévoir une action
alliée avant une quinzaine au moins.
    Se fiant à cette information et à celles qu’il pouvait
recueillir ailleurs (la Luftwaffe ayant été empêchée de se livrer à des
reconnaissances aériennes au-dessus des ports de la côte sud de l’Angleterre, où
les troupes d’Eisenhower s’entassaient dans les navires en partance pour la
France, et la Marine ayant rappelé ses bâtiments de reconnaissance de la Manche,
en raison du mauvais temps), Rommel rédigea, le matin du 5 juin, un
rapport dans lequel il disait à Rundstedt que l’invasion n’était pas imminente,
puis il monta aussitôt dans sa voiture et prit la route de Herrlingen pour
passer la nuit avec sa famille, et, de là, gagner Berchtesgaden pour conférer
avec Hitler.
    Le général Speidel, chef d’état-major de Rommel, raconta plus
tard que le 5 juin fut « un jour très calme ». Rien ne semblait
vraiment s’opposer à ce que Rommel fît sans hâte ce voyage qui le ramenait en
Allemagne. Certes, il y avait les habituels rapports des agents allemands
parlant d’une possibilité de débarquement allié – cette fois entre le 6 juin
et le 16 – mais il y en avait eu des centaines du même genre depuis avril et on
ne les prenait pas au sérieux.
    En fait, le 6 juin, le général Friedrich Dollmann, qui
commandait la VIIe armée en Normandie – sur les plages mêmes où les Alliés s’apprêtaient
à débarquer – fit temporairement relâcher l’état d’alerte et convoqua ses chefs
de corps pour des exercices dans la région de Rennes, à quelque 200 kilomètres
de ces plages.
    Si les Allemands étaient dans le doute au sujet de la date de l’invasion,
ils ignoraient également où elle aurait lieu. Rundstedt et Rommel étaient
certains que les Alliés choisiraient le secteur du Pas de Calais, la Manche y
étant plus étroite qu’ailleurs. Ils avaient en conséquence concentré en cet
endroit le gros de leurs forces : la XVe armée qui, au cours du printemps,
était passée de 10 à 15 divisions d’infanterie.
    Mais, vers la fin de mars, l’étrange intuition d’Hitler lui fit
penser que le Schwerpunkt , le centre de gravité de l’invasion, serait
sans doute en Normandie, et pendant les quelques semaines qui suivirent il
ordonna de renforcer considérablement la région située entre la Seine et la
Loire. « Surveillez

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