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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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chiffres d’après lesquels l’Allemagne
avait un déficit mensuel en acier de 600 000 t. Le général von Stuelpnagel,
Intendant général, rapporta qu’il n’y avait de munitions disponibles que « pour
environ un tiers de nos divisions et pour quinze jours de combats » – certainement
pas assez longtemps pour gagner une bataille contre les Français.
    Mais le Führer ne voulut écouter ni son
généralissime ni son chef d’état-major quand, le 7 octobre, ils lui
présentèrent un rapport formel sur les insuffisances de l’armée. Le général
Jodl, principal « monsieur oui » de l’O. K. W., après Keitel, avertit Halder « qu’une très grave crise était en gestation »
à cause de l’opposition de l’armée à une offensive à l’Ouest et que le Führer était « amer parce que les militait es ne lui
obéissaient pas ».
    C’est devant cette sombre toile de fond qu’Hitler convoqua les
généraux le 10 octobre, à onze heures. On ne leur demanda pas leur avis. La
directive n° 6, datée de la veille, leur disait ce qu’ils devaient faire.
    Ultra-secret.
    S’il devenait évident dans un proche avenir que l’Angleterre
et, sous son impulsion, la France ne veulent pas mettre fin à la guerre, je
serais résolu à agir vigoureusement et agressivement, sans grand délai…
    Je donne donc les ordres suivants :
    a. Des préparatifs doivent être faits pour une opération
offensive… par le Luxembourg, la Belgique et la Hollande. Cette attaque doit
être exécutée… à une date aussi rapprochée que possible.
    b. Il s’agira de défaire la plus grande partie possible de
l’armée opérationnelle française, aussi bien que les armées alliées luttant à
ses côtés, et en même temps de gagner un maximum de terrain en Hollande, en
Belgique et dans le Nord de la France pour servir de base à la conduite, contre
l’Angleterre, d’une guerre aérienne et navale efficace…
    Je demande aux commandants en chef de me fournir, dès que
possible, des rapports détaillés de leurs plans sur les bases de cette
directive et de me tenir au courant…
    Le mémorandum secret, daté également du 9 octobre, qu’Hitler
lut à ses chefs militaires avant de leur présenter la directive, est l’un des
documents les plus impressionnants que l’ex-caporal autrichien ait jamais
rédigés. Il montrait non seulement une compréhension remarquable de l’histoire,
du point de vue allemand, de la stratégie et de la tactique militaires, mais, comme
il le sera prouvé un peu plus tard, un sens prophétique de la façon dont la
guerre à l’Ouest devait se développer et avec quels résultats.
    La lutte entre l’Allemagne et les puissances occidentales, qui, disait-il,
se poursuivait depuis la dissolution du Premier Reich allemand par le traité de
Munster (Westphalie) en 1648, « devait être terminée par les armes d’une
façon ou d’une autre ». Cependant, après la grande victoire de Pologne,
« il n’y aurait aucune objection à mettre fin à la guerre immédiatement »
pourvu que les gains en Pologne ne fussent pas « compromis ».
    Ce mémorandum n’a pas pour objet l’étude des possibilités
dans ce sens, ni même leur prise en considération. Je me bornerai exclusivement
à l’autre éventualité : la nécessité de continuer le combat… Le but de
guerre allemand est l’écrasement définitif de l’Ouest, c’est-à-dire la
destruction, chez les puissances de l’Ouest, du pouvoir et de la capacité de s’opposer
à nouveau à la consolidation de l’État et au futur développement du peuple
allemand en Europe.
    Pour ce qui concerne le monde extérieur, ce but éternel
devra subir différentes adaptations à la propagande… Cela ne modifie pas notre
objectif de guerre, qui est et demeure la destruction de nos ennemis
occidentaux.
    Les généraux s’étaient opposés à une offensive précipitée à l’Ouest.
Le temps, pourtant, leur dit-il, travaillait pour l’ennemi. Les victoires
polonaises, leur rappela-t-il, avaient été possibles parce que l’Allemagne n’avait,
en réalité, qu’un seul front. Cette situation existait encore – mais pour
combien de temps ?
    Aucun traité, aucun pacte, ne permet de tenir pour certaine
une neutralité durable de la Russie soviétique. Pour le présent, toutes les
raisons parlent contre l’abandon de la neutralité par la Russie. Dans huit mois,
un an, ou même quelques années, cela peut changer. La fragilité des traités

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