Le Troisième Reich, T2
selon les termes du ministre Bräuer, « devraient être fusillés
en cas de résistance poursuivie ou de tentatives de sabotage (44) ».
[52] Les Suédois, pris entre la Russie, en Finlande et dans les Pays Baltes, et
l'Allemagne, en possession du Danemark et de la Norvège contigus, méditèrent et
décidèrent qu'il n'y avait d'autre choix que de s'accrocher à leur précaire
neutralité et se battre s'ils étaient attaqués. Ils avaient apaisé l'Union
Soviétique en refusant la permission aux troupes alliées de transiter vers la
Finlande, et à présent, sous une forte pression, ils apaisaient l'Allemagne.
Bien que la Suède ait envoyé un stock impressionnant d'armes en Finlande, elle
refusa de vendre à la Norvège armes ou essence quand elle fut attaquée. Pendant
tout le mois d'avril, les Allemands demandèrent à la Suède de permettre le
transit des troupes vers Narvik pour relever Dietl, mais cela fut refusé
jusqu'à la fin des hostilités, bien qu'un train de personnel médical et de
ravitaillement fût autorisé à transiter. Le 19 juin, craignant une attaque
directe de l'Allemagne, la Suède céda à la pression d'Hitler et accepta de
permettre le transport par les chemins de fer suédois de troupes nazies et de
matériel de guerre en Norvège, à condition que le nombre de troupes se
déplaçant dans chaque direction s'équilibrerait de façon que les garnisons
allemandes en Norvège ne soient pas renforcées par cet arrangement.
C'était une aide immense à l'Allemagne. En transportant des
troupes fraîches et du matériel de guerre par terre à travers la Suède, Hitler
évitait le risque de les voir coulés en mer par les Anglais. Dans les six
premiers mois de l'accord, quelque 140 000 soldats allemands en Norvège furent
échangés et les troupes allemandes qui s'y trouvaient, fortement soutenues par
le ravitaillement. Plus tard, juste avant l'attaque de la Russie par
l'Allemagne, la Suède permit au haut commandement allemand de transporter une
division entière tout équipée, de Norvège en Finlande par la Suède, pour être
utilisée lors de l'attaque de l'Union Soviétique. Ce qui avait été refusé aux
Alliés l'année précédente était accordé à l'Allemagne nazie. Pour les détails
sur la pression allemande exercée sur la Suède et pour le texte des lettres
échangées entre le roi Gustave V et Hitler, voir Documents on German Foreign
Policy, IX. L'auteur a traité le sujet plus à fond dans The Challenge of
Scandinavia.
[53] On annonça d'abord, et on le crut longtemps, que 25 000 à 30 000 Hollandais
avaient été tués, et c'est le chiffre donné dans l'édition de 1953 de
l'Encyclopaedia Britannica. Cependant, à Nuremberg, le gouvernement hollandais
donna le chiffre de 814 tués (9).
[54] Aucune inculpation de crime ne fut retenue à Nuremberg pour le bombardement de
Rotterdam.
[55] Les deux corps blindés de Reinhardt et de Guderian
formaient le Panzer-Group du général Ewald von Kleist, qui
consistait en 5 divisions de chars et 3 divisions d'infanterie motorisée.
[56] Après la guerre, Gamelin déclara que sa réponse n'avait pas été : « Il n'y en a
aucune », mais : « Il n'y en a plus. » (L'Aurore, Paris, 21 nov. 1949.)
[57] Entre autres, le général Sir Alan Brooke qui commandait le IIe corps
britannique et devint plus tard Field Marshal Lord Alan Brooke, chef
d'État-major impérial. Voir Sir Arthur Bryant, The Turn of the
Tide, basé sur le journal d'Alan Brooke.
[58] Ce fait, établi d'après les rapports du Q.G. de Rundstedt, n'empêcha pas le
général de faire après la guerre plusieurs déclarations qui rejetaient
entièrement la faute sur Hitler. « Si j'avais été libre, dit-il au major Milton
Shulman, un officier canadien des renseignements, les Anglais ne s'en seraient
pas tirés si facilement à Dunkerque. Mais j'avais les mains liées par des
ordres directs d'Hitler lui-même. Pendant que les Anglais s'embarquaient au
large des plages, je restais inutilement en dehors du port, incapable de
bouger... J'étais assis en dehors de la ville, regardant fuir les Anglais,
tandis que mes tanks et mon infanterie n'étaient pas autorisés à bouger. Cette
incroyable bêtise était due à l'idée personnelle d'Hitler sur la tactique. »
(Shulman, Defeat in the West, pp. 42-43.)
A une commission du tribunal militaire international de
Nuremberg, le 20 juin 1946 (transcription ronéotypée p. 1490), Brauchitsch
ajouta : « Ce fut une très grosse faute
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