Le Troisième Reich, T2
du commandant... Notre colère, à nous
chefs, à ce moment-là fut indescriptible. » Rundstedt fit des déclarations
analogues à Liddell Hart (The German Generals Talk, pp. 112-113) et au tribunal
militaire de Nuremberg dans le procès de United States v. Leeb (pp. 3350-53,
3931-32, de la transcription ronéotypée).
Telford Taylor, dans The March of Conquest, et le major LF.
Ellis, dans The War in France and Flanders, 1939-1940, ont analysé les rapports
de l'armée allemande et en ont tiré des conclusions quelque peu différentes. Le
livre d'Ellis est le compte rendu officiel anglais de la campagne et contient à
la fois des documents anglais et allemands. Taylor, qui passa quatre ans aux
Procès de Nuremberg en qualité de procureur américain, fait autorité pour les
documents allemands.
[59] Sur les plages, un grand nombre de Tommies épuisés, qui avaient dû supporter de
sévères bombardements, ignoraient cela, car les chocs aériens avaient souvent
lieu au-dessus des nuages. Ils savaient seulement qu'ils avaient été bombardés
tout le long du chemin de retour, depuis l'est de la Belgique jusqu'à Dunkerque, et ils avaient l'impression que l'Air Force les
avait laissé tomber. Quand ils parvinrent aux ports de leur patrie,
quelques-uns insultèrent des hommes en uniforme bleu de la R.A.F. Churchill en
fut très affecté et sortit de sa réserve pour mettre les choses au point quand
il parla aux Communes le 4 juin. « Le sauvetage de Dunkerque, dit-il, a été effectué par l'Air Force. »
[60] Ce jour-là, 17 juin 1940, le Kaiser exilé envoya de Doorn, en Hollande occupée,
un télégramme de félicitations à Hitler, qu'il avait jusqu'alors méprisé et
tenu pour un vulgaire parvenu :
« Sous l'impression profondément émouvante de la capitulation de
la France, je vous félicite, vous et toute la Wehrmacht allemande, pour la
grande victoire accordée par Dieu, selon les termes de l'empereur Guillaume le
Grand en 1870 : « C'est un retour des événements dispensé par la grâce divine.
»
« Dans tous les cœurs allemands résonne le choral de Luther
chanté par les soldats du Grand Roi : « Remercions tous notre Dieu! »
Hitler, qui croyait que cette grande victoire était due plus à
lui-même qu'à Dieu, rédigea une réponse évasive, mais les documents n'indiquent
pas si elle fut jamais envoyée (21).
Un peu plus tôt, le Führer avait été furieux en apprenant qu'une
unité allemande qui occupait Doorn avait posté une garde d'honneur autour de la
résidence de l'Empereur exilé. Hitler ordonna de retirer la garde et d'apposer
une affiche interdisant l'accès de Doorn à tous les soldats allemands.
Guillaume II mourut à Doorn le 4 juin 1941 et y fut enterré. Sa mort, note
Hassell dans son journal (p. 200), « passa presque inaperçue » en Allemagne;
Hitler et Gœbbels y veillèrent.
[61] Le Haut-Commandement français défaitiste interdit toute action offensive contre
l'Italie. Le 14 Juin, une escadre française bombarda des usines, des réservoirs
de pétrole et des raffineries près de Gênes, mais l'amiral Darlan interdit de
poursuivre toute action de cette sorte. Quand la R.A.F. essaya d'envoyer de
Marseille des bombardiers pour attaquer Milan et Turin, les Français amenèrent
des camions sur le terrain et empêchèrent les avions de décoller.
[62] On effaça cette inscription trois jours plus tard, sur l'ordre personnel
d'Hitler.
[63] Il était stipulé qu'il prendrait effet aussitôt que l'armistice franco-italien
serait signé, et que les hostilités cesseraient six heures après.
[64] Il y arriva le 8 juillet. II fut, par une ironie du sort, détruit plus tard par
un bombardement allié.
[65] Il en parut un dans le New York Times, le 25 juin 1940.
[66] Le 5 juillet 1940, Thomsen avait tant d'appréhension au sujet de ses paiements
qu'il câbla à Berlin pour demander la permission de détruire tous les reçus et
tous les comptes.
« Les paiements... sont faits aux destinataires par
intermédiaires dignes de confiance, mais dans ce cas il est évident qu'on ne
peut demander aucun reçu... Reçus ou mémorandums tomberaient entre les mains du
Service Secret américain si les autorités américaines s'emparaient subitement
de l'ambassade; et en dépit de tout camouflage, par le seul fait de leur
existence, ils signifieraient ruine politique et entraîneraient graves
conséquences pour nos amis politiques, probablement connus de nos ennemis...
« En
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