Le Troisième Reich, T2
fut. dit-il à son
fidèle photographe Heinrich Hoffmann, le plus grand et le plus beau moment de
ma vie. »
[75] C'est Jodl qui a souligné.
[76] Jodl suggéra aussi la possibilité « d'étendre la guerre à la périphérie » —
c'est-à-dire d'attaquer l'Empire britannique avec l'aide non seulement de
l'Italie mais du Japon, de l'Espagne et de la Russie.
[77] Même un critique militaire aussi fin que Liddell Hart négligea toujours de le
faire, et cette négligence gâte son livre The German Generais Talk. Parler, ils
le firent, mais pas toujours avec une très bonne mémoire ni même très
sincèrement.
[78] Les services secrets allemands estimaient les forces britanniques au sol en
juillet, août et septembre, à environ 8 divisions. Au début de juillet,
l'état-major allemand estimait les forces britanniques de « valeur combattante
» à 15 ou 20 divisions. En réalité, il y avait 29 divisions en Angleterre à
l'époque, mais guère plus d'une demi-douzaine de « valeur combattante », car
elles n'avaient pratiquement ni blindés ni artillerie. Mais, contrairement à la
croyance largement répandue à ce moment, et qui a persisté jusqu'à ce jour,
l'armée britannique aurait été, à la mi-septembre, capable de rivaliser avec
les divisions allemandes alors destinées à la première vague d'invasion. A ce
moment, elle serait prête à opposer à une attaque sur la côte sud une force de
16 divisions bien entraînées, dont 3 blindées, et 4 divisions plus une brigade
blindée protégeant la côte est de la Tamise au Wash. Cela représentait un
remarquable rétablissement après la débâcle de Dunkerque, qui avait laissé
l'Angleterre virtuellement sans défense sur terre en juin.
[79] Ce soir-là, dans son Journal, Halder ne cita pas ses paroles comme ci-dessus.
Il déclara, cependant, que « la conversation aboutit seulement à la
confirmation d'un fossé infranchissable ». La marine, dit-il, « avait peur de
la flotte de haute mer anglaise et maintenait que la Luftwaffe était incapable
de parer à ce danger ». Il est clair qu'à cette époque la marine, sinon
l'armée, avait peu d'illusions sur la puissance combative de l'aviation de
Gœring.
[80] Churchill a dit que ni lui ni les chefs d'état-major n'étaient « prévenus » que
le mot-code « Cromwell » avait été donné. Il fut transmis par le Q.G. des Home
Forces Their Finest Hour, p. 312.) (L'Heure tragique, 1re partie, p. 328.)
Mais, quatre jours plus tard, le 11 septembre, le Premier Ministre radiodiffusa
un avertissement : si l'invasion devait se produire, elle ne pouvait « beaucoup
tarder ». C'est pourquoi, dit-il, nous devons considérer la semaine prochaine
ou les suivantes comme une période très importante de notre histoire. Elle
rappelle les jours où l'Armada espagnole approchait de la Manche, alors que
Drake terminait sa partie de boules ; ou encore l'époque où Nelson
s'interposait entre nous et la Grande Armée rassemblée par Napoléon au camp de
Boulogne.
[81] Les Allemands furent fortement impressionnés par les rapports de leur ambassade
à Washington, qui relayait les informations reçues de Londres et les
enjolivait. Ils prétendaient que l'état-major américain croyait que
l'Angleterre ne tiendrait plus longtemps. D'après le lieutenant-colonel von
Lossberg (Im Wehrmacht Führungsstab, p. 91), Hitler espérait sérieusement
qu'une révolution allait éclater en Angleterre (Lossberg était un représentant
de l'armée à l'O.K.W.).
[82] Le 16 septembre, selon une autorité allemande, les bombardiers de la R.A.F.
surprirent un vaste exercice d'entraînement pour l'invasion et infligèrent de
lourdes pertes en hommes et en navires de débarquement. Ce fut l'origine de
nombreuses nouvelles en Allemagne et ailleurs sur le continent, selon
lesquelles les Allemands avaient effectivement tenté un débarquement et avaient
été repoussés par les Anglais. (G eorg W. F euchter, Geschichte des Luftkriegs, p.
176). J'entendis cette « nouvelle » dans la nuit du 16 septembre, à Genève, où
je prenais quelques jours de repos. Le 18 septembre et le lendemain aussi, je
vis deux longs trains sanitaires déchargeant des soldats blessés dans les faubourgs
de Berlin. D'après les pansements je conclus que les blessures étaient pour la
plupart des brûlures. Or, depuis trois mois, il n'y avait de combat nulle part
sur terre.
Le 21 septembre, les papiers confidentiels de la marine
allemande rapportèrent que 21 transports
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