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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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en retira rapidement.
    Reinberger informa tout de suite le quartier général de la
Luftwaffe à Berlin, par son ambassade à Bruxelles, qu’il avait réussi à brûler
les papiers en « fragments insignifiants de la grandeur de la paume de sa
main ». Mais, à Berlin, ce fut la consternation dans les hautes sphères. Jodl
rendit compte immédiatement à Hitler de « ce que l’ennemi peut ou ne peut
pas savoir. » A vrai dire, il n’en savait rien lui-même.
    « Si l’ennemi est en possession de tous les dossiers »,
confiait-il à son journal le 12 janvier, après en avoir saisi le Führer,
« la situation est catastrophique ». Ce soir-là, Ribbentrop envoya un
télégramme « ultra-secret » à l’ambassade d’Allemagne de Bruxelles, demandant
un rapport immédiat sur la « destruction des bagages du courrier ». Le
matin du 13 janvier, nous apprend le journal de Jodl, il y eut une
conférence de Gœring avec son attaché de l’Air à Bruxelles, qui avait pris l’avion
en toute hâte pour Berlin, et l’officier supérieur de la Luftwaffe. « Résultat :
la serviette brûlée en toute certitude », consigne Jodl.
    Une tentative puérile de se rassurer soi-même. Car, quelques
heures plus tard, Jodl notait : « Ordre du général Halder par
téléphone. Stopper tous mouvements. »
    Le même jour, 13 janvier, l’ambassadeur allemand à
Bruxelles informait Berlin de considérables mouvements de troupes belges,
« à la suite de nouvelles alarmantes reçues par l’état-major belge ».
Le lendemain, l’ambassadeur expédia un autre message « des plus urgents »
à Berlin : les Belges décrétaient la « Phase D », l’avant-dernier
pas avant la mobilisation, et rappelaient deux autres classes. La raison, pensait-il,
en était « les nouvelles de mouvements de troupes allemandes sur les
frontières aussi bien que le contenu du courrier en partie brûlé trouvé sur l’officier
aviateur allemand ».
    Dans la soirée du 15 janvier, l’état-major, à Berlin, commença
à douter que le major Reinberger eût réellement détruit les documents
compromettants. Ils étaient « présumés brûlés », remarqua Jodl après
une autre conférence à ce sujet. Mais le 17 janvier, le ministre des
Affaires étrangères belge, Paul-Henri Spaak, convoqua l’ambassadeur allemand et
lui dit, sans ambages, comme ce dernier le rapporta sans tarder à Berlin,
    … que l’avion qui avait fait un atterrissage forcé le 10 janvier
avait mis entre les mains des Belges un document des plus extraordinaires et
des plus graves, qui contenait la preuve évidente d’une intention agressive.
    Ce n’était pas seulement un plan d’opérations, mais un
ordre d’attaque établi dans les moindres détails, dans lequel seule la date
restait à inscrire.
    Les Allemands ne furent jamais tout à fait sûrs que Spaak ne
bluffait pas. Du côté allié – les états-majors anglais et français avaient reçu
copies des plans allemands – on avait tendance à considérer les papiers
allemands comme un « coup monté ». Churchill dit qu’il s’est
vigoureusement opposé à cette interprétation et se désole qu’on ne fît rien
après ce grave avertissement. Deux points sont acquis : le 13 janvier,
le lendemain du jour où il fut informé de l’affaire, Hitler retarda l’attaque ;
lorsqu’elle fut à nouveau décidée, au printemps, le plan tout entier avait été
modifié de fond en comble (58).
    Mais l’atterrissage forcé en Belgique – et le mauvais temps – n’étaient
pas les seules raisons pour remettre l’attaque. Des plans pour une audacieuse
agression contre deux autres petits États neutres plus au nord avaient
entre-temps mûri à Berlin. Hitler allait leur donner la priorité. La drôle de
guerre, en ce qui concernait les Allemands tout au moins, arrivait à sa fin
avec l’approche du printemps.

20 -
LA CONQUÊTE DU DANEMARK
ET DE LA NORVÈGE
    Le mot-code, à la résonance innocente, pour le dernier plan de l’agression
allemande, était Weserübung , ou « Exercice Weser ». Ses
origines et son développement furent uniques, tout à fait différents de ceux de
l’attaque sans provocation qui a pris une si large part dans ce récit. Il n’était
pas enfanté par le cerveau d’Hitler, comme le furent tous les autres, mais par un
amiral ambitieux et un mercenaire brouillon du Parti nazi. Ce fut le seul acte
d’agression militaire allemande dans lequel la marine joua le

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