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Le Troisième Reich, T2

Le Troisième Reich, T2

Titel: Le Troisième Reich, T2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: William Shirer
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minutieusement…
    Pour prévenir un mouvement britannique, Quisling proposait de
mettre « les bases nécessaires à la disposition des forces armées
allemandes. Dans toute la zone côtière des hommes occupant des positions
importantes (chemins de fer, bureaux de poste, voies de communication) ont déjà
été achetés à cet effet. Lui et Hagelin étaient venus à Berlin pour établir « des
relations nettement définies avec l’Allemagne dans l’avenir… Des conférences
seraient désirables pour discuter d’actions combinées, de transports de troupes
à Oslo, etc (7). »
    Raeder, comme il le déclara plus tard à Nuremberg, fut
impressionné. Il promit à ses deux visiteurs d’en référer au Führer et de les
informer des résultats. Il le fit le jour suivant, au cours d’une réunion à
laquelle Keitel et Jodl étaient également présents. Le commandant en chef de la
marine (dont le rapport sur cette conférence est parmi les documents saisis) dit
à Hitler que Quisling lui avait donné l’impression d’être un homme sûr. Il
esquissa alors les points principaux des Norvégiens, mettant l’accent sur « les
bonnes relations entre les officiers de l’armée norvégienne et Quisling »,
affirmant que celui-ci était prêt « à renverser le gouvernement et à
demander l’aide de l’Allemagne ».
    Tous furent d’accord qu’une occupation de la Norvège par l’Angleterre
ne pouvait être tolérée, mais Raeder, devenu subitement prudent, démontra qu’une
occupation allemande « provoquerait naturellement un renforcement des
contre-mesures britanniques… et que la marine allemande n’est pas prête et ne
le sera pas de longtemps à les affronter. En cas d’occupation, ceci est un
point faible ». D’autre part, Raeder suggéra que l’O. K. W.
    … soit autorisé à établir des plans avec Quisling pour
préparer et exécuter l’occupation, soit :
    a – par des méthodes amicales : les forces armées
allemandes sont appelées par la Norvège, ou
    b – par la force.
    A l’époque, Hitler n’était pas tout à fait prêt à aller si loin.
Il répliqua qu’il voulait d’abord parler à Quisling « de façon à se faire
de lui une opinion personnelle (8) ».
    Ce qu’il fit le lendemain même, 14 décembre, Raeder
escortant les deux traîtres norvégiens à la Chancellerie. Bien qu’aucun rapport
sur cette rencontre n’ait été trouvé, Quisling, de toute évidence, fit
impression sur le dictateur allemand [38] comme sur le chef de la marine, car, le soir même, Hitler donna l’ordre à l’O. K.
W. de dresser un plan en accord avec Quisling. Halder
apprit que le projet comprendrait aussi une action contre le Danemark (10).
    Hitler revit Quisling les 16 et 18 décembre,
malgré ses préoccupations consécutives aux mauvaises nouvelles au sujet du Graf
Spee . Ce revers naval, cependant, semble avoir augmenté sa prudence en ce
qui concernait une aventure Scandinave qui devait dépendre avant tout de la
marine. Selon Rosenberg, le Führer fit ressortir à
son visiteur que « l’attitude qui serait préférable pour la Norvège serait…
une complète neutralité ».
    Cependant, si les Britanniques se préparaient à entrer en
Norvège, les Allemands devraient les devancer. En attendant, il fournirait à Quisling des fonds pour combattre la propagande anglaise et
consolider son mouvement pro-allemand. Une somme initiale de 200 000 marks-or
fut allouée en janvier avec la promesse de 10 000 livres sterling par mois
pendant trois mois à partir du 15 mars (11).
    Peu avant Noël, Rosenberg envoya en Norvège un agent spécial, Hans
Wilhelm Scheidt, pour travailler avec Quisling, et
après les vacances, la poignée d’officiers de l’O. K. W. qui étaient dans le
secret commencèrent à travailler sur « Étude Nord », premier nom-code
de l’opération. Dans la marine, les opinions étaient divisées. Raeder était
convaincu que l’Angleterre avait l’intention de pénétrer en Norvège dans un
proche avenir. L’état-major de la division opérationnelle de la guerre sur mer
n’était pas du même avis, et dans son journal de guerre confidentiel du 13 janvier
1940, ces divergences étaient exposées (12).
    La division opérationnelle ne croit pas qu’une occupation
imminente de la Norvège par les Anglais soit probable… (Elle) considère, cependant,
qu’une occupation de la Norvège par l’Allemagne, du moment qu’aucune agression
britannique n’est à

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