Le vétéran

homme, on va être obligés de le suivre. H n'y a pas de route carrossable, ce qui explique la présence des chevaux.
    - La végétation est très dense ?
    - Oui, extrêmement, répondit le garde forestier. ¿ cause du beau temps, les arbres n'ont pas perdu leurs feuilles. Viennent ensuite la forêt de pins et le plateau rocheux qui mène vers les sommets. Vous croyez que votre homme peut survivre dans ce
    milieu?
    - D'après ce que j'ai entendu, il a grandi en pleine nature, soupira le shérif.
    - Pas de problème, on a la technologie moderne, répliqua le 552
    second garde forestier. Des hélicoptères, des avions d'observation, des talkies-walkies. On va vous le retrouver.
    Le groupe s'apprêtait à abandonner les voitures pour se mettre en route lorsqu'un message leur parvint du bureau du shérif. H provenait du contrôleur aérien de l'aérodrome de Billings.
    - Il y a deux gros hélicos qui attendent pour décoller, annonça-t-il depuis la tour de contrôle.
    H connaissait le shérif Lewis depuis des années. Us péchaient la truite ensemble, et il existe peu de liens plus solides.
    - Je les aurais bien laissés partir, mais c'est Bill Braddock qui les a engagés. Ils ont remis des plans de vol pour Bridger. Jerry me dit que vous avez un problème. «a a un rapport avec le Bar-T Ranch ? C'est dans tous les journaux du matin.
    - Retiens-les au sol. Donne-moi dix minutes.
    - C'est d'accord.
    H dit aux pilotes qui attendaient de décoller :
    - Autorisation retardée. Un nouvel appareil veut se poser sur l'aérodrome.
    Le shérif Lewis se souvint que Jerry lui avait parlé d'une poignée de cavaliers armés qui avaient quitté le ranch en direction du sud pour rattraper les fuyards. Logiquement, ils avaient d˚ être arrêtés par l'obscurité et passer la nuit dans la prairie ou à Bridger. Mais si on les avait rappelés au ranch, pourquoi n'y retournaient-ils pas sur leurs montures rafraîchies ? Il demanda à contacter un autre de ses amis, responsable de la Fédéral Aero-nautics Administration de Helena. Il entendit enfin le fonctionnaire au bout du fil, après qu'on l'eut réveillé
    à son domicile.
    - Paul, tu as intérêt à avoir une bonne excuse. Je tiens à mes dimanches, moi.
    - J'ai un petit problème avec deux fugitifs qui se sont mis dans la tête d'aller vers l'Absaroka Wilderness. Je vais les chercher là-bas avec quelques-uns de mes hommes et deux gardes forestiers. H y a dans le coin quelques personnes directement concernées qui veulent transformer cette affaire en chasse à courre. Est-ce que tu pourrais interdire l'accès à
    l'Absaroka pour la journée ?
    - Bien s˚r.
    - Il y a deux hélicos qui attendent de décoller à Billings.
    - qui se trouve dans la tour de contrôle ?
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    - Chip Andersen.
    - Bon, je m'en charge.
    Dix minutes plus tard, les hélicoptères reçurent un message de la tour de contrôle.
    - Désolé pour le retard. Le nouvel arrivant est reparti. Vous avez l'autorisation de décoller, pourvu que vous n'entriez pas dans la zone interdite par la FAA.
    - La zone interdite ?
    - L'Absaroka Wilderness jusqu'à mille cinq cents mètres d'altitude.
    En matière de déplacements aériens et de sécurité, les décisions de la FAA ont force de loi. Les pilotes engagés par Brad-dock n'avaient pas la moindre envie de se voir retirer leur licence. Ils coupèrent les moteurs et les hélices s'immobilisèrent petit à
    petit.
    Big Bill Braddock et les dix hommes qui restaient étaient arrivés peu avant l'aube sur la voie secondaire qui aboutit à Red Lodge par le nord-ouest.
    ¿ cinq miles de la ville, en bordure de la forêt, ils firent descendre les chevaux des camions, vérifièrent le bon fonctionnement de leurs armes et s'enfoncèrent au milieu des arbres. Braddock avait emporté aussi des émetteurs-récepteurs qui lui permettraient de rester en contact avec le local radio du ranch. Alors que les premières lueurs de l'aube éclairaient le faîte des arbres au-dessus des cavaliers, il apprit qu'on emportait dix de ses hommes en civière sur la 212 au niveau de Rock Creek, et que dix autres étaient cloués au sol à Bridger, sans hélicoptère pour rattraper les fugitifs sur le plateau rocheux. Les plans un et deux du major avaient fait long feu.
    - On va attraper ces salauds par nos propres moyens, grommela l'éleveur.
    Son fils, mal à l'aise sur sa selle, avala une lampée d'alcool à même sa flasque. La petite troupe se déploya sur un quart de mile pour pénétrer dans la