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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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presque
semblablement. Ainsi, on attaquait le village et tuait les hommes. Puis, et là
on inversait parfois les choses, on violait les trois plus belles femmes avant
que de les tuer comme toutes les autres et les loups-garous se jetaient sur les
enfants.
    Tout cela fait, et les monstres repus de leurs
vils plaisirs, on attaquait l’église, le prêtre étant crucifié puis brûlé vif
sur la porte du saint lieu. Celui-ci pillé, on prenait de vive force le château
de l’endroit, ne faisant là encore point quartier et pillant à nouveau.
    Cette fois, cependant, il en fut différemment
en raison que le château, appartenant à très riche marquis autrefois partisan
de la Ligue et possédant parmi ses gens quelques hommes d’armes, risquait de
surprendre Aldomontano et ses hommes-loups en les attaquant à revers.
    Le marquis, ses soldats et ses gens exécutés
avant l’attaque du village, le moine défiguré ne regretta point d’être venu. En
effet, les loups-garous firent main basse sur missel couvert d’or, émaillé de
couleurs et enrichi de diamants à quoi il fallait ajouter bijoux de la marquise
et même aiguière en vermeil.
    L’attaque du village se déroula sans que les
assaillants rencontrent la moindre forme de résistance car les habitants se
trouvaient sans espérance en voyant le château en flammes, comprenant qu’ils ne
recevraient plus aucune aide du marquis et des siens.
    L’ambrosien regardait de loin ses loups-garous
à la besogne, les voyant ressortir des maisons où ils pillaient, violaient, tuaient…
    En les apparences, les choses allaient en leur
déroulement ainsi qu’il le souhaitait mais l’Ambrosien eût été très
désagréablement surpris si, abandonnant un instant les trésors volés, il avait
pris la peine de suivre « Rouge » qui, en proie au doute, ne se
comportait plus du tout comme un loup-garou.
    Ainsi n’avait-il point violé jeune fille
découverte en maison basse. Il n’en éprouvait nulle envie et la simple idée de
se jeter sur elle pour la prendre de force lui donnait la nausée. Sachant qu’elle
serait tuée de toute façon, il l’avait étranglée rapidement puis entièrement
dévêtue avant de la jeter en la rue sur un tas de cadavres… s’assurant
cependant que l’ambrosien l’avait vu, ce qui était le cas.
    Puis, sur un signe de « Bleu » lui
désignant maison de laquelle s’échappaient des cris d’enfants, il avait suivi l’autre
loup-garou en l’intérieur mais là encore, à la vue de deux petites filles de
dix et douze ans, le cœur, si l’on ose dire, lui manqua.
    Affolé, sachant qu’il risquait de devoir
rendre des comptes à l’homme sans visage, il s’était jeté sur une poule, lui
arrachant le cou et se barbouillant la bouche du sang de l’animal.
    « Bleu », stupéfait, avait regardé
son compagnon agir ainsi et les enfants eux-mêmes cessèrent de pleurer devant l’accablement
qui venait à « Rouge » après ce simulacre.
    Désespéré, il s’assit sur une chaise et
demeura pensif.
    Tout venait de « Jaune ». « Rouge »
ignorait comment la chose se développait mais il savait que « Jaune »
sauvant le petit garçon avec extrême gentillesse avait réveillé en lui des
choses qu’il pensait mortes.
    Tout ce qu’il avait été avant de devenir
loup-garou lui revenait en mémoire et en le cœur. Ses souvenirs allaient si
loin en le temps, pour la première fois depuis des années, qu’il en frissonna.
    Il se rappela ainsi l’année de ses sept ans. Il
avait un père brutal et cruel, seigneur d’un lieu retiré où il pouvait agir
comme bon lui semblait. Sa mère était morte en le mettant au monde et sans
doute, en ces circonstances, aurait-il grandi entre terreur en ennui si son
père n’avait repris femme.
    Elle avait dix-neuf ans, et son mari plus du
double, s’appelait Constance et était si belle que certains se signaient sur
son passage.
    En les premières années, il ne vit point comme
elle était malheureuse car elle s’occupait de lui en si grande gentillesse, si
tendrement, que « Rouge », alors enfant, ne songea point qu’elle pût
se trouver en si grand désarroi.
    Un mercredi des Cendres, sous un ciel gris et
bas, un voyageur aux longues boucles blondes et beau maintien s’arrêta au
château.
    Il n’était point noble, mais fort riche, ayant
bien réussi au service du duc de Lorraine dont il concevait avec goût raffiné
les parcs et les jardins. Et sa réussite, ainsi que sa

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