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Le Voleur de vent

Le Voleur de vent

Titel: Le Voleur de vent Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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l’avait
souhaité rencontrer, croyant qu’il était loup-garou, mais disait qu’il ne
connaissait point son nom. Il fallut donc bousculer quelque peu le « tâteur »
qui cependant maintint qu’il ne connaissait pas son interlocuteur d’alors mais
que celui-ci s’était troublé en apprenant que moine qui cachait son visage, et
possédait petite voix désagréable, l’était venu rencontrer.
    Questionné cette fois sur le moine, le « tâteur »
précisa que la rencontre fut des plus brèves, le moine, de grande finesse, l’ayant
très rapidement percé à jour en sa qualité d’imposteur si bien qu’il ne pouvait
rien ajouter à ce qu’il avait déjà dit.
    Le comte de Nissac se trouvait en certain
embarras, ayant la conviction que le « tâteur » ne mentait point et
qu’ainsi s’étaient déroulées ses rencontres avec d’Épernon et cet étrange moine
apparemment craint par le puissant duc.
    Il avait tout raconté, certes, de leurs conversations.
    Mais avait-il tout dit de ses actions ?… L’homme,
hors son vice de martyriser les femmes en grande férocité, ne semblait point un
imbécile et paraissait tenir ses propres intérêts très à cœur.
    L’amiral pensait qu’il n’était plus très
éloigné d’une vérité dissimulée mais qu’il se trouvait en une ornière dont il
ne pouvait sortir qu’en brusquant les choses.
    — Mais ce n’est point tout. Vous le savez,
je le sais, et vous savez que je le sais.
    Nissac aperçut très léger sourire du « tâteur ».
Il insista :
    — Nous vous pouvons tuer à l’instant. Qui
s’en inquiétera ?… Nous l’allons d’ailleurs faire, sans doute. Nous
pouvons aussi vous acheter.
    Il fit signe à Fey des Étangs qui vida
lentement contenu d’une bourse sur le sol. Les pièces d’or roulèrent en plusieurs
directions, affolant le « tâteur » qui voyait là insoutenable
spectacle. Profitant de cet état de choses, Nissac lança :
    — Vous les avez suivis l’un et l’autre en
ces jours différents où ils rencontrèrent le magicien. Dites-nous cela et cet
or est à vous.
    Avidement, le « tâteur » se mit à
genoux, à quatre pattes, fouillant, ramassant de sa main valide, accumulant les
pièces sans même prendre conscience du dégoût qu’il inspirait.
    Puis, Sousseyrac lui ayant envoyé coup de pied
en les côtes, il leva sur les loyalistes un regard un instant perdu avant de
dire très vite :
    — J’ai suivi monsieur le duc d’Épernon
jusqu’en la rue du Petit Lion où il s’entretint avec un homme dont j’appris qu’il
est le vicomte de Château-Meslay et celui-là a fait préparer son hôtel
particulier et donné congé aux domestiques car réunion sans doute secrète aura
lieu demain à minuit.
    Nissac ne douta point qu’il entendait là, et
pour la première fois, confidence qui le pouvait mener droit à ceux qui
voulaient attenter à la vie du roi.
    Il observa le « tâteur » rampant
sous un buffet pour y chercher des pièces. Cet homme était précieux et son
avidité telle, qu’il se trouvait alors inspiré en grande intelligence faisant
mieux que la police secrète ou les espions des ordres catholiques pourtant de
grande habileté, étant parvenu à découvrir lieu où se tiendrait prochaine
réunion des conjurés.
    L’amiral ordonna à Fey des Étangs :
    — Une autre bourse.
    Le jeune baron hésita un instant mais fut
comme crucifié par les yeux gris de Nissac. Il obéit et jeta la bourse près de
l’homme assis par terre qui en vérifia aussitôt le contenu en disant :
    — Ah merci, merci à vous !… Grand
merci !…
    Nissac s’accroupit, tendit la main comme pour reprendre
la bourse, feignit d’hésiter.
    — Le moine !… Le moine, à présent !…
    Le tâteur hocha la tête.
    — Le moine était habile. Le suivre ne fut
point chose aisée. Il rencontra un spadassin, Leonetti, qui commande à Meunier,
habile au couteau et que je connais. Je le retrouvai en taverne de la rue du
Temple et, l’ayant fait boire, j’appris qu’on cherchait des hommes sachant
tenir l’épée. Je me doutais que ceux-là allaient œuvrer pour le moine qui cache
son visage. Meunier me proposa d’en être. Ainsi, j’appris le lieu où ils se
tiennent.
    Nissac regarda le « tâteur » avec stupéfaction
puis, se reprenant :
    — Une troisième bourse !
    Fey des Étangs obéit sur l’instant. Le « tâteur »
hésita mais c’est à l’oreille du comte de Nissac qu’il murmura

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