Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS
occidentaliste Franz Petri, qui a déjà étudié la population belge à la demande de Himmler, confirment que « le Nord et l’Est de la France, jusqu’au cœur du bassin parisien », ont accueilli « un patrimoine [génétique] germanique et nordique considérable ». Autrement dit, les Franc-Comtoises, Bourguignonnes, Picardes, Champenoises, Ardennaises, Nordistes, Normandes et autres Parisiennes sont dignes d’enfanter pour le Führer.
En attendant l’installation d’un véritable Heim du Lebensborn , les autorités allemandes ont ouvert quelques établissements spécialisés. À Rouen, une nursery accueille des enfants nés de père allemand et délaissés. À Saint-Germain, une pouponnière héberge des enfants illégitimes, sous réserve d’un examen médical et racial 2 .
Mais il faut ici s’attarder sur un autre fait, peu connu : les théories des « raciologues » nazis ont fait quelques émules en France. C’est le cas de Georges d’Heucqueville, un praticien eugéniste réputé dans les années 1930. Médecin-chef des asiles publics, l’homme est alors, entre autres, favorable à la stérilisation des alcooliques chroniques. En 1943, le professeur d’Heucqueville publie un livre au titre explicite : Plus d’enfants dégénérés . L’ouvrage « dédié au maréchal Pétain, restaurateur de la famille française », rend également « hommage aux puissants travaux des savants allemands ». On peut y lire ceci : « De nos jours, certaines nations ont recours au remède héroïque de détruire dans leur sein le germen [l’ensemble des cellules reproductrices d’un être vivant] taré, par stérilisation des porteurs de maladie héréditaire. » Certes, les États-Unis ou les pays scandinaves font partie de ces nations appliquant ce remède « héroïque ». Mais le livre, publié en 1943, sous la censure, salue ouvertement « le relèvement de la race allemande depuis l’avènement de Hitler ».
Entre-temps, en 1935, Georges d’Heucqueville a créé une fondation à son nom. Cette institution privée se situe au 81-88, boulevard de Montmorency, en bordure du bois de Boulogne, dans les quartiers chics du XVI e arrondissement de Paris. La fondation abrite à la fois un orphelinat et une école de puériculture où sont enseignés les préceptes eugénistes et raciaux du bon docteur d’Heucqueville. L’établissement, qui s’occupe aussi d’adoption, va se développer à la suite de la promulgation de la loi du 2 novembre 1941 autorisant l’accouchement sous X. L’orphelinat accueille notamment des nourrissons issus d’union entre femmes françaises et militaires allemands.
La fondation d’Heucqueville obéit à des règles très particulières… Elles nous sont rapportées par le journal Paris-Soir . Dans un article dithyrambique, du mardi 25 janvier 1944, ce quotidien collaborationniste s’inquiète : en plein hiver, l’orphelinat est menacé par des coupures de chauffage au gaz. Mais lisons plutôt : « Ils sont cinquante là, que leurs mères ont refusé de garder parce qu’ils sont la preuve vivante d’une imprudence, d’une erreur… Mais il n’y a jamais trop de monde : pour chaque bébé abandonné, sept demandes d’adoption sont formulées, sept foyers ouverts. C’est que la fondation a la réputation d’être une pouponnière modèle. Pour y entrer, il faut que l’enfant soit pourvu d’un bulletin de santé complet et d’une fiche raciale satisfaisante. Les origines, les tares de l’ascendance maternelle y sont consignées, et souvent, dans l’intérêt de l’enfant, la mère dévoile les caractères héréditaires paternels. […] Si le bébé est admis, on choisit pour le petit être le milieu le plus favorable à son épanouissement parmi les familles qui s’offrent et il est bientôt adopté légalement […]. Ainsi, la fondation entend-elle poursuivre en même temps que son but social, un but national : régénérer la race, renouveler les élites, en procédant à une sévère sélection biologique. » Le mot « national » fait ici référence à la « Révolution nationale » prônée par Vichy. Par contre, l’origine des règles appliquées par l’orphelinat ne fait guère de doute quant aux visées de l’établissement… La fondation d’Heucqueville eut-elle des contacts avec les représentants du Lebensborn en France ? Impossible de le savoir, car les archives de cette pouponnière modèle – qui eut
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