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Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS

Titel: Lebensborn - la fabrique des enfants parfaits: Ces Français qui sont nés dans une maternité SS Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Boris Thiolay
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fiche de l’UNRRA, une déclaration de naissance, deux fiches de renseignements, une fiche médicale, une radio des poumons, deux certificats de vaccination. Toutes ces informations sont transmises au ministère de la Population, à Paris. Avec cet avis : « Peut être placée. »
    Durant ce même mois de juillet, quelques autres enfants d’Indersdorf – dont Walter Beausert –, sont acheminés à Gstadt am Chiemsee, une superbe villégiature au bord d’un lac, à l’extrême sud de la Bavière. Là, ces enfants dont l’identité est encore incertaine, vont prolonger leur convalescence pendant quelques semaines. Le nom de Walter, transcrit en Sütterlin – la vieille graphie allemande si difficile à déchiffrer – a, tour à tour, été changé en « Beasart », « Beusert » ou « Bemüssert »… Finalement, Walter Beausert, fils d’une jeune femme belge, sera considéré comme français et dirigé vers la pouponnière de Bad Durkheim, en Rhénanie Palatinat, dans la ZFO (zone française d’occupation).
    À la fin de l’été 1946, il ne reste plus que des jeunes juifs au couvent d’Indersdorf. Le lieu sera bientôt organisé en kibboutz. La Hagannah, l’organisation militaire sioniste, vient y donner des conférences afin de convaincre des volontaires d’émigrer en Palestine. En 1948, les derniers pensionnaires quittent la Babel des enfants perdus. Greta Fischer accompagne alors un groupe de jeunes émigrants vers Marseille puis jusqu’à Toronto. Elle poursuivra sa carrière de travailleuse sociale à Montréal. Elle est décédée en Israël, au tournant des années 1990. À Dachau, une école porte aujourd’hui son nom.
    1 - Theresienstadt, la fausse « colonie juive modèle », fut un véritable camp de concentration, ouvert en novembre 1941 par la Gestapo, à une soixantaine de kilomètres au nord de Prague.
     
    2 - De retour à la vie. Le centre international pour enfants du couvent d’Indersdorf, 1945-1946 (Antogo, 2011). Ce livre n’est actuellement disponible qu’en allemand.
     
    3 - Aujourd’hui, ces clichés sont consultables sur le site internet de l’USHMM, de Washington. Parmi eux ne subsistent que quatre portraits d’enfants nés à Lamorlaye et Wégimont : Ingrid de Fouw, Édith de V., Songard B. et Heidrun de B.
     

 
    XII
    Tübingen-Commercy en wagon spécial
    Parmi la vingtaine d’enfants français et belges découverts par les Américains à Steinhöring, seuls quelques-uns vont rapidement retrouver leur mère ; la plupart des gosses de Wégimont et de Lamorlaye n’auront pas cette chance… En juillet 1946, ils sont donc transférés à la pouponnière de Tübingen, dirigée par la Croix-Rouge française. Quelques autres transiteront quelques semaines après par la nursery de Bad Durkheim, une station thermale dans le Palatinat 1 .
    Les petits ne resteront pas longtemps dans ces pouponnières. Car, au mois de mai précédent, le gouvernement français a décidé de « rapatrier dans le plus bref délai possible les enfants d’origine française ». Le 10 mai 1946, Emmanuel Rain, directeur général du Peuplement et de la Famille au ministère de la Santé publique et de la Population, adresse un courrier à tous les préfets de France : « Ces enfants, dont l’âge varie entre 1 et 5 ans, n’ont pas encore été entièrement recensés, mais leur nombre atteindra vraisemblablement plusieurs milliers, écrit le haut fonctionnaire. Dès leur arrivée en France, ils seront répartis entre les différents départements, où toutes mesures devront être prises par le service de l’Assistance à l’Enfance, pour les recevoir. » Le directeur général du Peuplement et de la Famille poursuit : « Vous voudrez bien me faire connaître de toute urgence 2 le nombre d’enfants que votre département serait en mesure d’accueillir immédiatement au foyer des pupilles, ou de préférence, en placement nourricier. »
    Pourquoi les enfants de Lamorlaye et de Wégimont ont-ils été rapatriés à Commercy ? J’ai longtemps pensé qu’il ne s’agissait que d’une question de proximité géographique. Il y a environ 330 kilomètres entre Tübingen et la sous-préfecture de la Meuse. Mais, alors, pourquoi ne pas avoir plutôt choisi Strasbourg, ville-frontière à 130 kilomètres, ou Nancy, capitale de la Lorraine ?
    La réponse se trouvait quelque part dans les archives de la zone française d’occupation en Allemagne 3 . Cette masse

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