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L'Église de Satan

L'Église de Satan

Titel: L'Église de Satan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arnaud Delalande
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avons pas le droit. La
chose est trop folle, trop importante. Si folle que l’Histoire l’oubliera comme
un conte, une légende de plus. Et pourtant…
    Il étendit devant lui une main longue et
décharnée.
    — Et pourtant, nous sommes ici, cinquante
mille hommes assurés du pouvoir de l’Église.
    Il ferma les yeux.
    — Des armées entières pour vaincre ces
cathares et empêcher que leur secret ne se répande. Des hommes de toutes les
nations voisines se lèvent sans savoir même pour quelle cause ils se battent, hors
les privilèges que nous pouvons leur accorder. Les cathares ont-ils raison ?
Ont-ils tort ? Peut-on vraiment croire à ce qu’ils pensent avoir trouvé ?
Croyez-moi, Aguilah, la question n’est pas là. La question est à la dimension
de cette guerre : insensée, démesurée. Pierre de Castelnau lui-même ne
pouvait soupçonner ce que nous savons aujourd’hui. Alors, il faut qu’ils
meurent. Il en va de notre propre survie et de celle de toute la chrétienté. Ils
sont bien peu, ceux qui peuvent le comprendre. Je gage que vous en faites
partie – n’est-ce pas ?
    Aguilah, le visage sombre, redressa le menton.
Il se caressa la gorge un moment, avant de dire :
    — Ainsi soit-il, sire légat. Ainsi
soit-il.

9 Exégèse ________________________ Juillet 2000
    Lettre d’Antoine Desclaibes à Philippe Poussin
    Paris, le 16 juillet 2000.
    « Cher Philippe,
    Cela est désormais certain : il y a
là une énigme dans laquelle j’engage désormais tout ce qui en moi respire. C’est
comme si ce troubadour m’entraînait dans son tourbillon. Le manuscrit manifeste
à plusieurs reprises que quelque chose fut dissimulé à Montségur dès le début
de la guerre. L’Église le savait et cette raison, ainsi que tu le pensais, était
suffisamment puissante pour mettre en mouvement des milliers d’hommes, durant
quarante années de combats. Certes, il y eut des flux et des reflux : mais
quelle constance dans cette quête inlassable et sanguinaire, dont l’objet même
se dérobe encore à nous ! Suivant notre intuition, j’ai poussé ma
recherche un peu plus loin. Je me suis souvenu de ce que tu me disais au sujet
des légendes gravitant autour du site ; je me suis renseigné, en
particulier, sur celle de l’abbé Saunière, que tu avais évoquée. Tu vas
comprendre bientôt pourquoi elle a attiré mon attention plus que les autres.
    En 1885, un prêtre âgé de trente-trois ans, Bérenger
Saunière, arriva dans la paroisse de Rennes-le-Château. Quelques années plus
tard, il entreprit des travaux de rénovation dans l’église locale, Sainte-Marie-Madeleine.
Lorsque les ouvriers soulevèrent la partie supérieure de l’autel, ils s’aperçurent
que l’une des deux colonnes sculptées de l’époque wisigothique était creuse, et
contenait plusieurs tubes de bois renfermant des rouleaux de parchemin. Deux d’entre
eux étaient des arbres généalogiques du XII e et du XIII e siècle ; les autres étaient des documents codés, rédigés au XVIII e siècle par l’abbé Antoine Bigou, l’un des prédécesseurs de l’abbé Saunière. Celui-ci
avait été l’aumônier de la famille Blanchefort dont le château, paraît-il, avait
longtemps abrité un “grand secret” transmis de génération en génération.
    L’abbé Saunière, incapable de déchiffrer ces
parchemins, apporta son manuscrit à son supérieur direct, l’évêque de
Carcassonne, qui l’envoya aussitôt à Paris consulter des experts. Il y passa
trois semaines et, lorsqu’il revint, il était devenu mystérieusement riche. Au
cours des années suivantes, il continua d’effectuer des fouilles en secret sous
l’église et dans le cimetière. Menant grand train, il se fit bâtir une maison
de style Renaissance, la villa Béthania, et une tour de style néogothique qu’il
baptisa tour Magdala. Il restaura l’église et la décora de tableaux
représentant le Chemin de Croix. Il y installa aussi d’étranges statues et fit
placer sous l’autel un bas-relief qui était la réplique exacte d’une église des
environs. Sculptures et peintures comportaient toutes des différences insolites
avec la vision dogmatique traditionnelle… Était-ce là un autre code secret qu’il
restait à déchiffrer ? Au fronton de l’église, on pouvait lire une inscription
en latin : Terribilis est locus iste. Ce lieu est effrayant. Les
fonts baptismaux étaient posés sur la statue d’un affreux démon, Asmodeus, le
gardien

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