L'énigme de l'exode
s’exclama Hosni. Il y avait bien quelque chose ici, finalement.
Farouq le fusilla du regard et rejoignit le garde à grandes enjambées.
— Qu’est-ce qui se passe, ici ? vociféra-t-il.
— Accès réservé, répondit le garde. Juridiction du CSA.
— J’enquête sur un meurtre et je suis sur ma juridiction, rétorqua Farouq.
Il poussa le garde et dévala l’escalier, rouge de colère. Des voix le conduisirent jusqu’à une salle où Pascal était en train de photographier une mosaïque, sous le regard du nouveau directeur du CSA et d’une jeune femme blonde.
— Qu’est-ce que c’est que ce cirque ? gronda-t-il.
— À votre avis ? répliqua Augustin.
— Comment avez-vous osé descendre ici sans m’en avertir ? Nous sommes sur le lieu d’un crime. C’est moi qui prends les décisions, ici ! Moi ! Personne n’est autorisé à...
— Vous trouvez que vous n’avez pas créé assez de problèmes ?
— Je vous conseille de changer de ton avec moi !
— À cause de vous, mon meilleur ami est considéré comme un fugitif. Je changerai de ton quand vous aurez réglé ça !
— Où est Peterson ? Où est Griffin ?
La jeune femme recula d’un pas dans l’ombre. Farouq se retourna brusquement vers elle.
— Qui c’est, celle-là ? demanda-t-il.
— Une collègue du CSA, déclara Augustin.
— C’est vrai ? dit-il en interrogeant Mansoor. Elle fait partie de votre personnel ?
— Je... eh bien... c’est-à-dire...
— C’est une des recrues de Peterson ! jubila Farouq. Hosni, arrête-la immédiatement et emmène-la au commissariat. Débrouille-toi pour la faire parler, quelles que soit les méthodes que tu devras employer.
— Ne la touchez pas ! s’interposa Augustin. Laissez-la tranquille !
Farouq dégaina son arme et la braqua avec une telle conviction sur Augustin que celui-ci fit un pas de côté.
— Obstruction à la police ! exulta-t-il pendant que Hosni emmenait Claire. Encore un mot et je vous embarque tous les deux.
IV
— Tu as l’air soucieux, s’inquiéta Yasmine en venant accueillir Naguib à la porte.
— Non, je vais bien, la rassura-t-il.
Après avoir retiré sa veste trempée, il prit Housniya dans ses bras et la porta jusqu’à la cuisine.
— Ça sent bon ! s’exclama-t-il.
Yasmine étendit la veste devant le poêle pour la faire sécher.
— Comment ça s’est passé, aujourd’hui ? demanda-t-elle.
Il ne répondit pas et se contenta de fixer le mur, les yeux dans le vague. Elle posa la main sur son bras.
— Que se passe-t-il ?
Il poussa un long soupir et s’assit sur une chaise.
— Les gars recherchent un certain Daniel Knox à Hermopolis. Un Anglais. J’ai entendu ça sur ma radio.
— Et alors ?
— N’était-il pas présent à cette conférence de presse lors de laquelle la découverte du tombeau d’Alexandre a été annoncée ? Avec le secrétaire général et la fille prise en otage ?
— Oui, Daniel Knox, je crois que c’était lui, en effet.
— Il paraît que c’est un tueur.
— Il n’a pas l’air d’un tueur.
— Non.
— Il a plutôt l’air sympa.
— C’est ce que tu n’as pas arrêté de dire pendant la conférence de presse... Mais ce que je me demande, c’est ce qu’il fait ici.
— Où veux-tu en venir ?
— Un tueur en fuite ne va pas au-devant des problèmes. Pourquoi s’est-il jeté dans la gueule du loup ? À cause de cette femme qui a été prise en otage. Il sait quelque chose, et c’est ce qui l’a amené ici.
— Mange. Tu réfléchiras à tout ça demain.
— Il se passe quelque chose à Amarna, chérie. Je ne sais pas encore quoi, mais cela a un rapport avec la police touristique.
— Oh non... Encore ! Nous venons juste de nous installer. Si tu perds ton travail...
— Si tu me dis d’en rester là, j’en resterai là.
— Tu sais très bien que je ne te demanderai jamais une chose pareille. Mais tes collègues ? Vont-ils te soutenir ?
Naguib secoua la tête.
— J’en ai parlé à Gamal. Il m’a dit de laisser tomber. Mais je n’y arrive pas...
Yasmine garda le silence un instant et inspira profondément.
— Fais ce que tu as à faire, dit-elle. Tu sais que Housniya et moi serons toujours à tes côtés.
Naguib se leva, les yeux brillants.
— Merci, murmura-t-il.
— Sois prudent. C’est tout ce que je te demande. Il hocha la tête et enfila sa veste.
— Je n’en ai pas pour longtemps.
Chapitre 46
I
L’eau dégoulinait toujours le long des parois. Le débit ne
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