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L'énigme de l'exode

L'énigme de l'exode

Titel: L'énigme de l'exode Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Will Adams
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Assiout, mais ici.
    — Je m’appelle Naguib Hussein. Ma femme et moi, on vous a vu à la télévision un soir. C’est vous, avec cette femme, Gaëlle, et le secrétaire général, qui avez annoncé la découverte du tombeau d’Alexandre, n’est-ce pas ?
    — Oui.
    — Ma femme a dit que vous aviez l’air sympa. Ça me fait toujours quelque chose quand ma femme dit ça à propos d’un homme. Je crois que c’est pour ça qu’elle le dit. C’est pour cette raison que j’ai retenu votre nom. Alors quand j’ai entendu sur ma radio que mes collègues vous recherchaient, je me suis dit que vous vous inquiétiez pour votre amie et que vous étiez venu pour essayer de l’aider.
    — Et vous les avez prévenus ?
    — Même si je l’avais fait, personne ne m’aurait écouté. Mon chef ne m’a pas en grande estime. Et il m’a déjà dit d’arrêter de le harceler avec mes lubies sur ce qui pourrait se passer à Amarna.
    — Qu’est-ce qui se passe à Amarna ?
    — Je pensais bien que ça vous intéresserait, lança Naguib en souriant et en baissant son arme. Ma voiture est tout près d’ici. Peut-être pourrions-nous aller nous abriter et échanger nos informations ?

    III
    Du plus loin qu’il lui en souvienne, Lily avait toujours lutté contre le désir d’en finir avec elle-même. La plupart du temps, ce n’étaient que des moments d’égarement qui ne duraient pas, mais parfois, ses envies de suicide la hantaient pendant des heures, des jours et même des semaines. Elle avait le sentiment qu’elle ne remonterait jamais la pente. Quand elle n’en pouvait plus, elle se cloîtrait quelque part, s’isolait du monde et se mettait à pleurer en répétant : « Je voudrais être morte ! » Et elle était sincère, ou du moins, sa volonté de s’abandonner au néant l’était-elle. Mais elle n’avait jamais fait grand-chose pour concrétiser ce désir, à part se tenir au bord d’un quai à l’approche d’un train ou fixer avec convoitise les balcons en haut des tours.
    L’eau coulait inexorablement le long des murs. Lily était à genoux sur l’îlot. Immergée jusqu’au cou, elle tenait Gaëlle dans ses bras et lui maintenait la tête sur son épaule, tandis que le reste de son corps flottait. Le froid la pénétrait jusqu’aux os, et par moments, elle était secouée de tremblements incontrôlables.
    D’étranges souvenirs d’enfance lui revinrent en mémoire. Elle était devant la porte d’une maison où avait lieu une fête, et s’efforçait de trouver le courage de frapper, tandis que ses camarades murmuraient des remarques désobligeantes à son sujet. Un jour, elle avait vu un chien errant, que deux gamins sans cœur avaient enfermé dans un jardin pour lui jeter des pierres. Elle avait baissé la tête et passé son chemin, effrayée à l’idée de ce qu’ils lui auraient dit si elle avait essayé d’intervenir. Les gémissements et les cris de l’animal l’avaient poursuivie pendant des jours pour lui rappeler la lâcheté dont elle avait fait preuve. Toute sa vie avait été conditionnée par sa tache de naissance, cette tache qui n’existait même plus.
    — Je ne suis pas comme ça ! cria-t-elle dans l’obscurité. Je ne suis pas comme ça, nom de Dieu ! Ce n’est pas comme ça que j’ai été faite.
    Songer à mourir, dans l’absolu, était à la fois noble, romantique et même valorisant, d’un certain côté. Mais la réalité de la mort était tout autre et ne suscitait que de la terreur. De nouveau parcourue de frissons, Lily ferma les yeux pour ne pas pleurer et serra Gaëlle contre elle. Elle n’avait jamais cru en Dieu. Elle était trop amère pour ça. Mais des personnes pour qui elle avait beaucoup d’estime étaient croyantes. Peut-être avaient-elles raison. Elle joignit les mains sous l’eau. « Laissez-moi vivre », implora-t-elle en silence. « Je veux vivre. Mon Dieu, je vous en prie, je veux vivre. »

    IV
    Un policier poussa Claire dans les couloirs du commissariat jusqu’à une petite salle d’interrogatoire aux murs jaunis, où régnait une odeur âcre. Farouq fit asseoir la jeune femme sur une chaise en bois, qu’il plaça délibérément au milieu de la pièce. Puis il tourna autour d’elle sans relâche, en pointant sa cigarette vers elle, en approchant brusquement son visage du sien, et en l’aspergeant de postillons, qu’elle n’osait pas essuyer. Elle découvrit rapidement qu’il avait un don pour les langues. Il s’en servait pour

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