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L'énigme des vampires

L'énigme des vampires

Titel: L'énigme des vampires Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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partager. Depuis, sous la forme d’un dragon ,
Fafnir veille sur l’Or maudit. Et Regin se plaint au jeune Sigurd, qu’il a
élevé, d’avoir été frustré de sa part, espérant ainsi susciter la convoitise du
futur héros et le décider à lutter contre Fafnir.
    Honnêtement, Regin prévient Sigurd que Fafnir est invincible.
Il lui révèle que le « Dragon » est couché non loin de là et qu’il
possède un « casque d’épouvante » qui inspire la terreur à tout être
humain. Sigurd déclare qu’il ira combattre le monstre. Regin lui forge alors
une épée, mais Sigurd la brise en frappant l’enclume. Regin en forge une
seconde, mais elle subit le même sort. Alors Sigurd va trouver sa mère et
celle-ci lui remet les tronçons de l’épée de Siegmund, son père. Avec ces
débris, Regin, très habile forgeron, confectionne une nouvelle épée à laquelle
est donné le nom de Bram. C’est une épée invincible et qui ne peut se briser. Après
une série d’aventures initiatiques compliquées, Sigurd suit Regin jusqu’au
repaire de Fafnir. Il conseille à son fils adoptif de creuser une fosse, de s’y
cacher, d’attendre le passage du monstre et de le frapper par en dessous avec
son épée. Puis Regin, transi de peur, s’esquive en toute hâte. Sigurd, bien
décidé à aller jusqu’au bout de son « meurtre rituel », creuse une
fosse. C’est alors qu’un vieillard, coiffé d’un large chapeau et muni d’une
longue barbe, lui apparaît et lui demande ce qu’il fait. Sigurd le lui explique.
Le vieillard – on s’aperçoit qu’il s’agit d’Odin, l’éternel voyageur – lui
déclare que c’est une très mauvaise idée : « Creuse plusieurs fosses
dans lesquelles tu laisseras couler le sang et place-toi dans l’une d’elles
pour frapper le monstre au cœur [116] . » L’intervention
d’Odin est justifiée, et Sigurd comprend que, s’il avait suivi le conseil
perfide de Regin, il eût été noyé entièrement dans le sang du Dragon.
    Sigurd agit donc selon les conseils d’Odin. Il creuse plusieurs
fosses et se cache dans l’une d’elles, attendant le passage de Fafnir. Il
enfonce alors son épée dans le cœur du monstre, et celui-ci remplit les fosses
de son sang. Mais avant de mourir, Fafnir engage avec Sigurd un dialogue qui
est le sujet d’un des chants de l’ Edda , sans
doute l’un des plus beaux et des plus étranges. Fafnir dit : « Ô
garçon, mon garçon, de qui es-tu l’enfant ? À quelle famille appartiens-tu ?
Tu as rougi ton glaive étincelant dans le sang de Fafnir : la lame est
fixée dans mon cœur [117] . Sigurd refuse de
donner son nom, car, en ce temps-là, on croyait que la parole d’un mourant
avait un pouvoir magique quand il maudissait son ennemi en le nommant. Il se contente
de répondre : « Je m’appelle être
merveilleusement doué . Mais j’ai erré, enfant sans mère ; je n’ai
pas de père, comme les autres mortels ; je vis seul et solitaire [118] . »
Fafnir n’est pas dupe de son mensonge et, insidieusement, il oblige Sigurd à
révéler son nom. Le dialogue se poursuit. Et Fafnir prophétise que « cet or
sonnant, ce métal aux reflets rouges, ces bagues » entraîneront Sigurd à
la mort.
    Fafnir meurt après cette affirmation qui est davantage une
prédiction qu’une menace. C’est alors que Regin réapparaît, quelque peu rassuré.
Il félicite Sigurd pour son exploit, boit le sang du
Dragon , arrache le cœur du monstre et demande à Sigurd de le lui faire
rôtir pendant que lui-même dormira. Sigurd obéit. Il fait cuire le cœur de
Fafnir à la broche, et pour vérifier s’il est à point, il y met le doigt. Mais
il se brûle et porte son doigt à la bouche, et, « dès que le sang qui
sortait du cœur du Dragon eut touché sa langue, il comprit le langage des oiseaux [119] . »
En somme, en absorbant, en suçant même, le sang de Fafnir, le héros se trouve
immédiatement sur un autre plan de conscience : c’est déjà une introduction dans l’Autre Monde puisque la
compréhension du « Langage des Oiseaux » permet l’accès à une
connaissance intuitive et sensible supérieure, divine et qu’on ne peut traduire en termes rationnels.
    Mais le « Langage des Oiseaux » est traité à la
lettre dans le récit scandinave. Immédiatement après avoir porté le doigt à sa
bouche, Sigurd entend des « croque-noisettes » bavarder près de lui
dans les broussailles :
     
    « Voilà Sigurd assis,

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