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L'énigme des vampires

L'énigme des vampires

Titel: L'énigme des vampires Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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« capitale » du vampirisme qu’il situe
en Serbie, se souvenant sans doute que le mot « vampire » est d’origine
serbe : « Il est un lieu généralement ignoré, le plus extraordinaire
sans doute qui soit au monde. Les gens qui habitent la sauvage campagne de
Belgrade l’appellent tantôt Sélène, tantôt la Ville Vampire, mais les vampires
entre eux le désignent sous le nom du Sépulcre ou du Collège. Ce lieu est
ordinairement invisible aux yeux des mortels. Certains l’ont vu, cependant, mais
il semblerait que chacun de ceux-là s’est trouvé en présence d’une image
différente. » À lire cela, on ne peut que penser au Château du Graal, près
duquel passent de nombreux chevaliers sans le voir, et aussi, selon une
certaine version de la légende, au personnage protéiforme du Roi Pêcheur,
« expert en nigromancie  » et capable
d’ égarer les audacieux qui pénètrent dans le
domaine interdit. De toute évidence, Paul Féval avait saisi le lien étroit qui
unit le thème du Graal (caractérisé par le sang, mais pas forcément celui du
Christ !) au vampirisme. Ce sujet devra être débattu à propos du mythe. Cela
dit, Paul Féval se livre à une curieuse description de la Ville Vampire, et il
en vient à définir celle-ci non pas comme une ville fantôme, mais comme une nécropole , ce qui n’a certes rien de surprenant mais
nous renvoie une nouvelle fois au Château du Graal, nommé parfois Corbénic , c’est-à-dire « cimetière béni »,
ou encore aux grands tertres mégalithiques d’Europe occidentale, qui sont et des tombeaux et des sanctuaires en même temps que les demeures des dieux et des héros disparus.
    « Là sont rangées, dans un ordre mystérieux, les
demeures ou les sépultures de ce peuple prodigieux que la colère de Dieu
attache aux flancs de notre terre, et dont les fils, moitié démons, moitié
fantômes, à la fois vivants et décédés, sont incapables de se reproduire, mais
aussi privés du bienfait de mourir. Ils ont des femmes, pourtant, qui sont les
goules, nommées aussi oupires . Quelques-unes, dit-on,
se sont assises sur des trônes et ont épouvanté l’histoire… Chaque fois qu’un
vampire est frappé profondément et d’une façon qu’on dirait mortelle…, il se
dirige vers le Sépulcre. Leur existence, en effet, peut subir des crises, qui
ne sont jamais la mort, mais qui ressemblent à l’anéantissement. On en a trouvé,
sur divers points du globe, réduits à l’état de cadavres, quoique leur chair
restât fraîche, et que le mécanisme qui leur sert de cœur continuât de sécréter
une liqueur chaude et vermeille. » Et, très curieusement, Paul Féval – qui
est le seul romancier à écrire ainsi – donne la recette capable de réanimer un vampire : il faut, pour cela, le
concours d’un «  prêtre maudit qui détient
la clé unique à l’aide de laquelle le rouage de leur vie apparente peut être
remonté. Pour ce faire, le prêtre introduit la clé dans le trou qu’ils ont tous
au côté gauche de la poitrine, et il la tourne… ».
    De nombreux éléments d’origines très diverses interfèrent
dans le récit de Paul Féval, et que celui-ci, dans une sorte de syncrétisme
habilement monté, masque sous les apparences d’une fiction romanesque justifiant
tout délire de l’imaginaire. Il n’est pas douteux que Féval ait eu connaissance
du Livre d’Abramelin le Mage où il est affirmé
qu’on peut réanimer un corps mort, grâce à une opération de magie sacrée (le
sacré étant par essence ambigu, il s’agit aussi bien de magie noire que de
magie blanche), par la jonction au corps de l’esprit, mais à l’exclusion de l’âme.
Si l’on comprend bien les allégations de Féval, il y aurait donc, disséminés à
travers les êtres humains « normaux », d’autres êtres en apparence humains,
en réalité des non-morts, des vampires, des « corps sans âme » qui
mèneraient une lutte mystérieuse et qui, le cas échéant, pourraient revenir
dans la Ville Vampire pour s’y régénérer. Tout cela conduit au concept du
Royaume mystérieux, généralement souterrain, où règne une sorte de « Roi
du monde », et que, depuis un célèbre ouvrage posthume de Saint-Yves d’Alveydre,
paru en 1910, on désigne par le nom d’Agartha, voire de Shamballa. Et ce Roi du
Monde enverrait sur toute la surface de la terre ses créatures, véritables « supérieurs
inconnus » qui régenteraient l’histoire

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