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L'ennemi de Dieu

L'ennemi de Dieu

Titel: L'ennemi de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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Les lanciers qu’il avait amenés de Caer Sws seraient placés
sous les ordres de Culhwch et iraient épauler les hommes de Sagramor. Culhwch
jura qu’il ne ferait rien pour aider à remettre Mordred sur son trône, mais il
n’avait aucun scrupule à combattre les guerriers de Cerdic : or telle
était encore la mission de Sagramor. Dès que le Numide aurait reçu ses
renforts, il pousserait dans le sud pour isoler les Saxons qui assiégeaient
Corinium et entraînerait les hommes de Cerdic dans une campagne qui les
empêcherait d’aider Lancelot au cœur de la Dumnonie. Cuneglas nous promit toute
l’aide possible, mais déclara qu’il lui faudrait au moins deux semaines pour
rassembler toutes ses forces et les conduire au sud jusqu’à Glevum.
    Arthur avait
sur place quelques hommes précieux. Il avait les trente hommes partis dans le
nord arrêter Ligessac, qui croupissait maintenant dans sa geôle, et il pouvait
y ajouter les soixante-dix lanciers de la petite garnison de la ville. Leurs effectifs
étaient renforcés de jour en jour par les réfugiés parvenus à échapper aux
bandes de chrétiens déchaînés qui continuaient de traquer les païens de
Dumnonie. Nous apprîmes qu’ils étaient encore nombreux en Dumnonie et que
certains tenaient d’anciens forts de terre ou s’étaient enfoncés dans les bois.
Mais d’autres affluaient à Glevum : ainsi de Morfans l’Affreux, rescapé du
massacre dans les tavernes de Durnovarie. Arthur lui confia les forces de
Glevum, avec ordre de les conduire dans le sud à Aquae Sulis. Galahad les
accompagnerait. « N’acceptez pas la bataille, les avertit Arthur.
Contentez-vous d’aiguillonner l’ennemi, de le harceler, de le gêner. Ne quittez
pas les collines, restez sur le qui-vive et ne le perdez pas de vue. Lorsque
mon seigneur roi arrivera  – il voulait dire Cuneglas  – vous pourrez
rejoindre son armée et marcher avec lui sur Caer Cadarn. »
    Quant à
Arthur, il déclara qu’il ne combattrait ni avec Sagramor ni avec Morfans, mais
qu’il irait plutôt demander l’aide d’Aelle. Il savait mieux que quiconque que
le bruit de ses plans se répandrait dans le sud. Il ne manquait pas de
chrétiens à Glevum, qui étaient convaincus qu’Arthur était l’Ennemi de Dieu et
voyaient en Lancelot un envoyé du ciel venu annoncer le retour du Christ sur
terre. Arthur comptait sur eux pour porter son message en Dumnonie, et il
voulait faire croire ainsi à Lancelot qu’il n’osait pas risquer la vie de
Guenièvre en marchant contre lui. Arthur allait plutôt prier Aelle de porter
ses haches et ses lances contre les hommes de Cerdic. « Derfel viendra
avec moi », annonça-t-il.
    Je n’avais
aucune envie d’accompagner Arthur. Il y avait d’autres interprètes,
protestai-je, et mon seul vœu était d’accompagner Morfans en Dumnonie. Je ne
voulais pas me retrouver en face de mon père, Aelle. Je voulais me battre, non
pas pour remettre Mordred sur son trône, mais en chasser Lancelot et retrouver
Dinas et Lavaine. Mais Arthur ne voulut rien entendre : « Tu viens
avec moi, Derfel, et nous emmenons quarante hommes avec nous.
    — Quarante ? »
objecta Morfans. Quarante, ça faisait autant d’hommes en moins dans sa petite
bande chargée de détourner l’attention de Lancelot.
    Arthur haussa
les épaules : « Je ne veux pas paraître faible à Aelle. En vérité, je
devrais en prendre plus, mais quarante hommes suffiront à le convaincre que je
ne suis pas aux abois. » Il s’arrêta, puis reprit d’une voix grave qui
retint l’attention des hommes qui s’apprêtaient à quitter les bains : « Certains
d’entre vous ne sont pas disposés à se battre pour Mordred, admit Arthur.
Culhwch a déjà quitté la Dumnonie, Derfel s’en ira sans doute lorsque cette
guerre sera terminée, et qui sait combien d’autres en feront autant ? La
Dumnonie ne peut se permettre de perdre des hommes pareils. »
    Il marqua un
temps de pause. La pluie avait commencé à tomber et l’eau gouttait des briques
qu’on apercevait entre les coins de plafond peint.
    « J’ai
parlé à Cuneglas, reprit Arthur, inclinant la tête en direction du roi du
Powys, et je me suis entretenu avec Merlin. Nous avons discuté des anciennes
lois et coutumes de notre peuple. Ce que je fais, je le ferais dans le cadre de
la loi, et je ne saurais vous libérer de Mordred, car mon serment l’interdit et
l’ancienne loi de notre peuple ne saurait le justifier. »
    Il

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