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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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nouvelle laissa Nicolas un moment silencieux. Il en évaluait la portée et les conséquences.
    — Les détails ?
    — Un corps retrouvé hier soir, repêché et porté à la basse-geôle. Le cadavre correspondait à un signalement donné par sa famille qui s’était inquiétée hier de sa disparition. Le meurtre est avéré. Pieds et mains liés et bâillon dans la bouche. Il n’avait aucune chance de s’en sortir, si toutefois il a été jeté vivant dans le fleuve.
    Nicolas, en amateur, apprécia la concision de l’inspecteur, puis plongea dans sa réflexion.
    — L’ordre de marche ? demanda Bourdeau.
    — Ma conviction, c’est qu’une partie de la solution réside dans ce problème de clés. Avant que de selancer à l’aveuglette, nous devons avoir clairement les faits à l’esprit.
    — Et il y a difficulté à saisir l’imbroglio, même pour nous !
    — Il faut donc approfondir la compréhension de ce point particulier, mais capital.
    Il sortit de sa poche le petit carnet noir, en feuilleta lentement les pages.
    — Refaisons nos comptes et dressons une petite liste pour y voir plus clair. L’hôtel possède trois clés, des passes, qui permettent l’accès rue de Richelieu. Lachère en dispose d’une, qu’il prétend avoir oubliée chez lui. À vérifier. Celle à la passementerie rouge et or avait été confiée au comte de Rovski. La troisième, à l’usage du commis Harmand, ornée d’un pompon jaune et bleu, a été retrouvée en possession de Piquadieu.
    Bourdeau semblait la proie d’une vive agitation.
    — Piquadieu se moque de nous ! Il n’a pu prendre le passe du commis. Celui-ci ne l’aurait pas laissé à l’hôtel. Comment serait-il rentré dans l’établissement le lendemain matin ? Et d’ailleurs Piquadieu nous a lui-même affirmé qu’il avait projeté d’arriver tôt le matin pour remettre le passe dans le tiroir du commis avant son retour.
    — Tu as raison. Il nous ment. Il nous faut absolument découvrir ce qui s’est produit avec ces clés. Cela éclairera la suite.
    — Et qu’est devenue la clé de la chambre du comte, disparue elle aussi !
    — Nous n’interrogerons pas Piquadieu. Il faut le laisser rassir au secret, il n’en sera que plus tendre !
    — Cela réduira ses défenses.
    — En revanche, il convient de se pencher sur le cas Harmand, voir la Paulet et rechercher la dameau portrait. Je vais envoyer un mot à Corberon dans le cas où il connaîtrait le comte de Rovski. Si l’homme a été l’amant de l’impératrice, il y a de grandes chances qu’on soit en mesure d’en apprendre davantage à son sujet.
    Poitevin apparut.
    — Nicolas, il y a à la porte un exempt qui vous attend avec une voiture. Et il m’a chargé de vous remettre ce mot.
    Nicolas prit le pli.
    — Sans doute des ennuis avec l’ambassade de Russie. Les nouvelles ont mené leur train plus vite que prévu. J’appréhende le pire.
    Il lut le message et l’expression de son visage intrigua l’inspecteur.
    — Ce n’est pas cela ?
    Nicolas soupira.
    — Non, je me suis trompé d’ambassade. M. Le Noir me convie… Enfin, écoute.
    Mon cher Nicolas,
    Vous m’obligeriez en passant sur l’heure à mon cabinet dès réception de ce billet. Pour des raisons inconnues, Benjamin Franklin, ambassadeur des Insurgents américains, souhaite me rencontrer ce matin à dix heures, pour affaire de police confidentielle. Sachant que vous le connaissez, j’apprécierais que vous fussiez présent. Je vous envoie ma voiture.
    Le Noir
    — Bigre. As-tu idée de ce qui se trame ?
    — C’est la seconde fois que les Américains paraissent en deux jours, c’est beaucoup !
    — Tu veux dire que cela peut avoir une relation avec l’affaire de la rue de Richelieu ?
    — Tu sais ce que je pense des coïncidences. Ce sont des faits qui se rencontrent et cela ne se produirait pas s’il n’existait pas un lien entre eux ! Enfin… je cours, je vole. Pendant ce temps, retourne au Châtelet, tâche de déterminer avec Sanson si les premières observations concernant la mort du commis se confirment. Je te retrouve et nous appliquerons le programme prévu.
     
    Quand il arriva à l’hôtel de police, Nicolas constata un branle-bas inhabituel dans ce lieu si calme en temps ordinaire. Plusieurs carrosses stationnaient devant les degrés qu’il escalada quatre à quatre. Le vieil huissier qui l’attendait le salua et lui dit l’air affairé qu’on n’attendait

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