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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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maîtresse. Là, il a découvert les corps.
    — Dans ces conditions, il aurait dû croiser l’assassin.
    — Ce n’est pas le plus vraisemblable, car il y a, compte tenu des passages et des pièces de service, au moins quatre issues par lesquelles l’assassin a pu s’échapper sans attirer la moindre attention. J’ajoute qu’ayant engagé un nombre important de serviteurs provisoires, il est désormais ici malaisé de mettre un nom ou une occupation sur des visages inconnus. C’est vous dire, monsieur, la difficulté de votre quête.
    — Cela est fort clair et je vous suis reconnaissant de toutes ces informations. Cependant, avez-vous une idée de ce qui s’est déroulé ici ?
    — Il y a apparence qu’on a voulu dérober des bijoux de la princesse. Cependant, à ce que j’ai appris depuis, vous avez retrouvé la broche qui avait disparu. Pourquoi n’a-t-on pris que celle-ci alors que dix autres bijoux plus précieux les uns que les autres pouvaient tenter un voleur ?
    Ce majordome, songeait Nicolas, ne manque pas de bon sens et son raisonnement frappe par son acuité. Reste qu’il ne peut connaître l’arrière-cour de cette affaire.
    Désormais il fallait aller au plus vite et interroger ce secrétaire du prince, principal témoin des deux meurtres ou, du moins, qui avait approché de plus près les actes criminels en train de se commettre.
    — Auriez-vous l’obligeance de m’appeler le secrétaire du prince, sauf s’il est retenu auprès de celui-ci par les devoirs de sa charge.
    — Je ne le pense pas. Son Altesse impériale offre un souper privé auquel est conviée une amie de sa femme. Je vais le faire appeler. Son Excellence a donné ordre que chacun se mette à votre disposition. Il y a là un petit salon pourvu d’un bureau et de quelques sièges où vous pouvez vous installer tout à loisir.
     
    Quelques instants plus tard, Nicolas éprouva le sentiment étrange d’être observé. Il regardait une gravure représentant une vue de Saint-Pétersbourg quand il ressentit une sorte de frémissement dans sa nuque ; une vieille expérience réveillée le poussa à se retourner. Un homme, entré sans se manifester, était là qui le regardait.
    Son apparence frappa le commissaire. Sa tenue d’abord, qui mêlait étrangement la vêture européenne et la russe. Le bas ne choquait en rien, mais le haut, avec sa blouse grège serrée par une ceinture de laine rouge et qui montait jusqu’au col, boutonnée de petits grains de jais, surprenait. L’homme, de taille moyenne, se tenait les bras croisés. Sa figure sortait de l’ordinaire. Les yeux surtout, sombres, brillaient d’un feu sauvage et fixaient sans ciller. La chevelure séparée en son milieu était nouée en boule sur l’arrière. L’homme portait une barbe d’un noir semé de gris. Le nez, fort et busqué, paraissait animé de mouvements, de frémissements, qui faisaient penser à celui de quelque bête fauve à l’affût de sa proie.
    — Je suppose, monsieur, que vous êtes le secrétaire de Son Altesse impériale. Dimitri, je crois ?
    — Oui, monsieur.
    Le ton de la voix était rauque, venue du fond de la poitrine.
    — Il y a longtemps que vous occupez cette fonction ?
    — Vérité, peu de temps. Moi arrivé de Russie très peu et venir ici. Bien lire votre langue et aussi écrire. Difficile plus à parler. Le pardon à vous pour cela.
    — L’on vous comprend très bien. Ainsi donc vous êtes en France depuis peu ? Quand êtes-vous arrivé ?
    — Il y a quelques semaines.
    Il n’en saurait pas davantage.
    — Vous avez été le premier témoin de ce qui s’est passé dans le boudoir de la princesse. Pourriez-vous essayer de me rapporter votre version du drame ?
    — Moi devoir apporter papiers cabinet de Son Altesse quand moi entendre bruits pas habituels…
    — Doucement, je vous prie. À quelle heure ce vacarme ?
    — Vacarme ?
    — Oui, ce bruit inhabituel que vous évoquez.
    — Moi non avoir montre. Maître parti depuis une demi-heure peu près… Alors…
    — Point encore. Pourquoi êtes-vous allé porter ces papiers en l’absence du prince ?
    — Au matin lui entendre à l’Académie un éloge en vers M. La Harpe. Prince souhaitait copie vite à envoyer à amis de Gatéina.
    — Gatéina ?
    — Palais du prince environs de Pétersbourg.
    — Bien. Poursuivez.
    — Arrivé étage, à gauche appartements de Paul Pétrovitch et à droite épouse. Moi entendre bruit.
    — Y

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