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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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a-t-il d’autres escaliers pour gagner cet étage ?
    — Quatre petits en plus du grand. Alors bruits forts comme piétinements et meubles remués. Étrange trouvé le fait. Moi aller voir. Après salons, chambre, moi entendre plus rien. Pensé femmes de chambres querelles. Souvent ici. Russes, Français, eux pas toujours faciles à s’entendre. Silence rassurer moi parti cabinet Altesse pour poser copie et mettre ordre à courrier et documents avant retour du Théâtre français. Quand moi reparti, arrivé palier, j’entends grand cri. J’écoute. Cela venait appartement Maria Féodorovna. J’attends encore, rien sinon silence. Je décide aller voir, reprends chemin jusqu’au boudoir. Alors là, voir deux corps étendus.
    — Permettez-moi de vous interrompre. Pourriez-vous m’indiquer précisément la disposition des victimes lorsque vous les avez découvertes ?
    — Oui, monsieur. Personne inconnue couchée sur le dos, sur sofa, et l’autre à plat ventre devant fenêtre.
    — À plat ventre, vous voulez dire la face contre terre ?
    — Oui, monsieur.
    — Et ensuite ?
    — Moi prier pour les morts, ensuite descendre prévenir majordome que pas trouvé de suite. Enfin dans cuisines, lui ai dit. Nous sommes remontés pour aller seul puis revenir. Il m’a dit alors de rester en dehors, pour prévenir ambassadeur enfin faire porter courrier prévenir lui de quoi passer à la résidence.
    — Ainsi vous n’êtes pas retourné dans le boudoir de la grande-duchesse ?
    — Non, jamais.
    — Entre le moment où vous avez découvert les corps et celui où le majordome les a vus, combien de temps selon vous a-t-il pu s’écouler ?
    — Peu plus du quart de montre.
    — Vous voulez sans doute dire un peu plus d’un quart d’heure ?
    — Oui, comme vous dire.
    — Toujours selon ce que vous avez vécu, estimez-vous possible qu’une personne soit demeurée dans les appartements après que vous avez reconnu les cadavres ?
    — Moi reconnaître seul Pavel.
    — Vous ne comprenez pas. Je veux dire, quelqu’un pouvait-il être caché dans les appartements après votre passage ?
    L’homme caressait sa barbe et fermait les yeux.
    — Possible, cela peut. Beaucoup réduits, portes, tentures, armoires profondes. Cacher là très facile.
    — Et si cette personne, après vous avoir vu, avait souhaité s’échapper, estimez-vous cela possible ?
    — Oui, et elle pas difficile sortir maison. Trop de monde divers ici.
    — Je vous remercie de votre témoignage.
    L’homme allait se retirer quand Nicolas d’un geste le retint.
    — Encore une chose. Pouvez-vous me présenter vos avant-bras ?
    Le secrétaire regardait Nicolas l’air incrédule. Il sembla à Nicolas qu’il pâlissait. Pourtant il s’exécuta sans broncher et retroussa les larges manches de sa blouse. La vision de ce qui apparut ne laissa pas de surprendre le commissaire. Les bras de Dimitri étaient striés de cicatrices blanchâtres entrecroisées, d’évidence anciennes, et il ne voyait pas par quelmiracle elles eussent pu provenir de blessures reçues le jour même.
    — Monsieur pas étonné. Punitions, péchés imposent sang coulé. Gospodi, pomiloï… Gospodi pomiloï 52 …
    Il répétait cette formule en se frappant la poitrine de plus en plus fort.
    — C’est bien, je vous laisse. Sachez que j’aurai sans doute à vous interroger à nouveau. Veuillez dire au majordome d’avoir à me rejoindre.
    Le majordome revint l’air affairé.
    — Il y a un détail, dit Nicolas, que je souhaiterais vous entendre préciser. Répondez en réfléchissant à vos paroles, elles pourraient être décisives dans le dénouement de cette affaire.
    — Monsieur, je vous écoute.
    — Lorsque Dimitri est venu vous trouver et vous a informé du drame découvert dans le boudoir, que s’est-il passé ?
    — Nous sommes montés tous les deux jusqu’à l’antichambre du premier étage. Là, l’idée m’a frappé du retour imminent du prince et du saisissement prévisible de la grande-duchesse. Il fallait au plus vite prévenir ce scandale et, pour cela, informer au plus vite son excellence le prince Bariatinski. J’ai donc chargé, ou plutôt prié le secrétaire Dimitri d’envoyer un coursier jusqu’au Théâtre français. Je me suis dirigé seul vers les appartements où j’ai découvert la scène qu’il m’avait précédemment décrite.
    — Justement, qu’avez-vous vu ?
    — Un corps sur le dos gisant sur le

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