Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
Vom Netzwerk:
sofa et un autre sur le ventre devant la croisée.
    — Vous êtes formel sur ce point. Étendu face contre terre ?
    — Je vous le confirme.
    — Bien. Autre point. Est-il possible selon vous qu’une troisième personne ait pu se dissimuler dans les appartements de la grande-duchesse ?
    Il pouvait être fructueux de répéter des questionnements précédents.
    — Rien ne le prouve et rien ne l’infirme. Le dédale des cabinets offre nombre de cachettes éventuelles.
    — Ainsi vous n’avez vu personne ?
    — Personne. J’étais très bouleversé par le spectacle affreux que j’avais sous les yeux. J’ai veillé au plus urgent.
    — Soit. Imaginons que cette troisième personne se soit trouvée là, aurait-elle pu s’échapper sans attirer l’attention et sortir de l’hôtel ?
    — Je crois vous avoir déjà répondu. La résidence est une sorte de labyrinthe dont les corridors de service et les issues sont innombrables.
    — Dernière question. Avez-vous retourné l’un des corps ?
    Nikita secoua la tête.
    — Certainement pas. Je n’ai touché à rien.
    — C’est bien. Je vous libère et vous remercie.
    Le majordome se retirait quand une idée traversa Nicolas.
    — Une question cependant. Comment se fait-il que le secrétaire du prince ne l’ait pas accompagné depuis le début de son périple européen ?
    — À vrai dire, monsieur, je l’ignore. Il a surgi de nulle part avec des plis pour Son Altesse impériale.
    — Puis-je vous demander comment le prince le traite ?
    — Avec beaucoup de confiance, autant que je puisse en juger et autant que j’ai licence d’en parler avec vous. Ceci dit avec tout mon respect, monsieur.
    Nicolas accusa le coup. Il s’était mis en mauvaise position. Il ne lui restait qu’à faire bonne figure.
    — Vous êtes un fidèle serviteur. J’en ai fini.
    Nicolas demeura un long moment pensif. Il circula ensuite dans l’Hôtel de Lévi avec la discrétion et la circonspection de celui qui n’en connaissait pas les détours et le souci de ne point troubler la réception en cours. Il rencontra d’autres serviteurs dont certains, il s’en aperçut, étaient des agents semés par Sartine. Il ragea de constater une nouvelle fois que l’ancien ministre avait doublé, sinon triplé, la surveillance dont la responsabilité revenait à Le Noir et à lui-même, chargé de cette opération extraordinaire.
    De ce mal naquit un bien. L’un des faux serviteurs lui révéla avoir surpris le curieux manège de l’une des marchandes, la même apparemment que celle déjà signalée comme vendant des rubans, accompagnée par deux aides à la mine patibulaire. Cette femme lui avait paru découdre l’ourlet d’un jupon pour en extraire quelque chose qu’il n’avait pas distingué. Il n’avait pas été à même d’observer la suite du manège, ayant été appelé pour le service. Il ne lui était pas possible non plus de fixer l’heure approximative de ce comportement intrigant.
     
    Revenant à l’hôtel de police, le commissaire répertoriait les éléments glanés tout au long de ses interrogatoires. À l’Hôtel de Lévi déjà tout était possible, car rien n’était vraiment contrôlé. Cette constatation multipliait les occurrences et les hypothèses. D’abord la présence de cette marchande et de ses acolytes, leurs manigances, l’intriguaient au plus haut point. Ensuite il s’avérait que le corps de Pavel avait été retourné. Dans la mesure où l’on avaittrouvé des papiers dans sa poche, il était loisible de supposer qu’une main inconnue les y avait placés. Cela renforçait encore l’intérêt des traductions que Bourdeau, il l’espérait, avait pu obtenir à Versailles. Était-ce le fait de l’assassin, de Dimitri, de Pavel, ou d’une quatrième personne ? Qui était réellement ce secrétaire du prince récemment arrivé et qui semblait bénéficier des égards du tsarévitch ? Quel était enfin le lien entre les drames successifs liés au crime de l’hôtel de Vauban, rue de Richelieu ? Ces faits étaient-ils enchaînés à la personnalité du comte de Rovski et la conséquence de son ancienne position auprès de la tsarine ? Et outre cela, demeurait la méfiance de Paul à l’égard de Pavel, représenté par lui comme un traître et un agent placé auprès de lui par sa mère Catherine II. Pourquoi et dans quelles conditions s’était-il trouvé dans le boudoir et avait-il été tué en même temps que

Weitere Kostenlose Bücher