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L'enquête russe

L'enquête russe

Titel: L'enquête russe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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rien sur Rovski que nous ne sachions déjà, en revanche la fin de ce papier est édifiante !
    — Certes ! J’ai insisté pour avoir tout le morceau après l’incendie, les bureaux ne comprenant rien à mon insistance.
    — Ne nous précipitons point. Mais tu connais mon sentiment sur les coïncidences. Des filles massacrées à Pétersbourg et à Paris, nous ne pouvons rien conclure à première vue. Reste que nous ne pouvons pas négliger un point aussi intrigant.
    — Si tu lâchais les rênes à ton imagination et la laissais galoper, vers quelle réflexion te conduirait-elle ?
    — Ah ! Si tu m’en crois, la pente est irrésistible. Massacres atroces de filles à Pétersbourg, les mêmes à Paris quelques semaines plus tard…. Un temps de silence… le temps du voyage ? Or nous avons deux Russes qui ont quitté leur pays, il y a quelques semaines. L’un, le comte de Rovski, est mort assassiné et l’autre, secrétaire de l’héritier de l’empire russe, est arrivé simplement il y a peu et les crimes sont commis à quelques minutes de l’Hôtel de Lévi.
    — Ajoute à cela qu’au dire de Sanson, chacun des deux aurait pu commettre les crimes en question.

IX
    PAS À PAS
    « Allez lentement, vous aurez plus tôt fait. »
    Bacon
    — Comment démêler tout cela ? Quelle affaire !
    — Nous en avons connu d’autres qui étaient tout aussi malaisées à pénétrer. Je crains qu’il soit nécessaire de tout reprendre par le début, d’examiner à nouveau les indices dont nous disposons.
    — La chose a été faite, et plutôt deux fois qu’une.
    — L’expérience prouve qu’on n’est jamais assez attentif et que, souvent, des évidences qui crèvent les yeux passent inaperçues.
    Nicolas courut jusqu’à la porte du salon, en ouvrit le battant, examina les extérieurs, revint et referma.
    — La prudence exige que personne n’entende ce que nous avons à nous dire. Malheureusement je ne sais quand j’en aurai fini ici. Je dois visiter le logement du secrétaire du prince et aussi ceux dePavel et du majordome. Tout est envisageable, car tout est possible.
    Ils prirent place dans une causeuse qui leur permettait de se parler d’oreille à oreille sans risque de voir leur conversation traversée.
    — Écoute-moi, Pierre. Pour le meurtre du comte de Rovski, il faut nous pencher sur les maigres indices que nous avons. Le carnet et les pages arrachées tout d’abord. Dans la précipitation, avons-nous observé si des traces étaient utilisables ? Il est nécessaire que je les examine à nouveau avec une lentille grossissante. Du sang, de la poussière, de la poudre, que sais-je ? Tu me diras que pour la poudre cela ne veut rien dire, car tout le monde ou presque en use peu ou prou !
    — Juste !
    — Sanson a-t-il fait un rapport de l’ouverture des corps ?
    — Naguère je dressais moi-même le procès-verbal. Désormais c’est lui qui s’en charge avec les détails anatomiques ad hoc .
    — Dis-lui à l’occasion que je souhaite relire tout cela pour Rovski, Dangeville, Pavel et les deux filles.
    — Aurais-tu une idée derrière la tête ?
    — Tout me paraît conséquent et je cherche les moyens de retrouver les liens.
    — Pour les filles, remarqua Bourdeau, nous n’avons pas l’instrument qui a servi, ni d’ailleurs pour Rovski…
    — Est-ce bien le même ? Doit-on en croire notre ami Sanson ? Et si l’on veut mettre en parallèle les crimes commis à Saint-Pétersbourg et ceux de la rue Basse-du-Rempart, impossible d’enquêter là-bas.
    — Et sur ce point, y aura-t-il de nouveaux meurtres similaires ?
    — Auquel cas, le lieu et l’éventuelle proximité avec l’Hôtel de Lévi seront essentiels.
    Bourdeau avait enlevé sa perruque et se grattait la tête.
    — Autre chose me vient à l’esprit. Il demeure capital que nous parvenions à comprendre clairement la question des clés et le rôle dans tout ceci de Piquadieu et d’Harmand. Avec qui pouvaient-ils être de connivence ?
    — Toujours aucune nouvelle de Smith ?
    — Rien. On a diffusé un avertissement dans nos ports. Mais on est de plus en plus assuré qu’il n’est plus à Chaillot chez le ministre américain.
    — Quant à la prétendue princesse de Kesseoren et ses sbires, je suis persuadé qu’elle s’est introduite ici sous le fallacieux déguisement d’une marchande de rubans. Elle s’évanouit dans la nature avec une maestria qui me surprend. Il la faut

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