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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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brille dans vos yeux. Pourtant cette ferveur même m'amène à vous mettre en garde. Ne sous-estimez jamais ce chien de Vichaiyen. Le sang de Tosakan coule dans ses veines.
    — Il n'a pas tout a fait le pouvoir de cette divinité du Mal, mon général. Il est faillible. Mais je vous remercie de votre confiance. Mon plan est simple : j'ai l'intention de rendre visite à dame Maria. »
    Petraja sourit d'un air entendu. « Cela servirait bien notre cause si ces hypocrites jésuites commençaient à mettre en doute la sincérité des croyances de Vichaiyen. J'entends par là que sa réputation à leurs yeux, et par leur intermédiaire aux yeux de la délégation française, en prendrait sûrement un coup.
    — Certes, mon général. Et quelle meilleure façon de toucher les jésuites que dame Maria ? Mais, dites-moi, quelles sont les nouvelles de Selim ?
    — Bonnes. Une dépêche est arrivée hier. Les excès du Shahbandar farang ont fini par persuader les membres du conseil des Cinq de prendre des mesures. Les Maures pusillanimes n'entendent plus rester les bras croisés pendant que le Shahbandar agit à sa guise. Ils ont à l'unanimité décidé de permettre à Selim Yussuf de prendre toute mesure qu'il jugera nécessaire. »
    Kosa fut impressionné. « C'est à coup sûr un pas dans la bonne direction. Je pense que les morceaux du puzzle sont en train de se mettre en place. »
    Petraja sourit. « Nos efforts et notre patience ont fini par être récompensés. Procédez donc avec précaution lors de votre visite chez dame Maria.
    — Elle est la pièce maîtresse de mon puzzle, mon général. Je saurai où la placer.
    — Que le Seigneur Bouddha vous guide. »
    24
    Samuel White s'en donnait à cœur joie. C'était la fin de la mousson, et comme la piraterie était difficile pendant la saison des pluies il avait décidé de prendre des vacances et de pêcher sur une des îles au large. C'était un de ses passe-temps préférés. Pourtant, sous cette satisfaction de surface, se dissimulait une profonde anxiété. Il n'avait toujours pas de nouvelles d'Ayuthia. Cela faisait maintenant trois semaines et demie qu'il avait envoyé Coates là-bas, et Phaulkon aurait dû avoir pris note de son arrivée. Il aurait peut-être des nouvelles bientôt. Etait-il possible que Coates sût quelque chose qu'il aurait laissé échapper ? Pourtant, songea White, il avait à maintes reprises passé en revue le moindre détail. Il n'y avait rien, à moins que Coates n'eût d'une façon ou d'une autre découvert les matelots fictifs sur le registre du personnel. Au diable ce fier-à-bras imbécile ! Comment avait-il pu être idiot au point de s'emparer de La Nouvelle-Jérusalem ? Sans cela, tout aurait marché comme sur des roulettes.
    Au moins, dans le cadre paisible et serein de l'île, il pouvait mieux se détendre. Même pendant les pluies, l'eau était transparente et les blanches étendues de sable fin exquises sous les pieds. Il s'était fait construire une petite cabane en bambou derrière la magnifique plage qui était devenue sa cachette favorite. C'était la seule cabane à des milles à la ronde. Elle avait un toit de chaume pour l'abriter de la pluie et une seule pièce : ses domestiques dormaient à la belle étoile sous des couvertures. Il l'apercevait distinctement de sa barque que la brise faisait danser gentiment sur l'eau.
    White jeta sa ligne. C'est alors qu'il vit une embarcation doubler le promontoire rocheux qui abritait l'anse. Etrange. Il était rare de voir un bateau dans ces eaux. Il avait dit à Davenport qu'il ne voulait pas être dérangé, sauf en cas d'urgence. White plissa les yeux. A mesure que la petite embarcation s'approchait, il reconnut la silhouette de son secrétaire, le cheveu en bataille comme d'habitude. Il était accompagné de deux Siamois en plus des deux rameurs. Bon sang ! Que lui voulaient-ils ?
    « On ne peut donc plus pêcher en paix ? » demanda-t-il d'un ton bourru au moment où le bateau se rangeait à côté du sien. « Je croyais avoir dit pas d'interruption, Francis.
    — Je suis désolé, mon Seigneur. Mais le monsieur que voici » — il indiquait le plus grand des deux Siamois, un homme basané dont le visage montrait, en bas et d'un côté, des marques de petite vérole — « a beaucoup insisté. Il a déclaré qu'il ne partirait pas avant de vous avoir vu. C'est un émissaire de Son Excellence le Barcalon. Je me suis permis d'amener aussi un interprète. »

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