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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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son bureau. Presque instantanément, un assistant apparut.
    « Ah ! Marlow. Le capitaine Weltden est-il encore au port ?
    — Il n'est pas rentré, Votre Excellence.
    — Prévenez-moi quand il sera là. Je veux le voir immédiatement.
    — Très bien, Votre Excellence. » L'assistant salua et partit.
    « Eh bien ! Thomas, tu pourrais bien être le témoin d'un moment historique. Et dans lequel tu as joué un rôle précieux. Viens, allons nous dégourdir un peu les jambes avant que le soleil ne se couche et que les moustiques ne passent à l'attaque. Je veux te parler du capitaine Weltden. Parce qu'Anthony Weltden, j'en suis sûr, est notre homme. »
    23
    Les deux hommes étaient assis en tailleur dans un coin de la salle de réception. Ils avaient renvoyé les serviteurs pour être sûrs d'être tranquilles. Les autres membres du Conseil n'avaient pas été convoqués. Les meubles finement sculptés, les objets d'art oriental et occidental sans prix indiquaient qu'il s'agissait de la résidence d'un homme riche qui avait beaucoup voyagé.
    L'hôte parla le premier. « Comment vont les choses au fort, mon général ? Est-ce que nos soldats deviennent plus habiles au maniement des armes occidentales ?
    — Il y a une amélioration sensible, ambassadeur, et mes hommes ont beaucoup appris, mais l'atmosphère au fort tourne au vilain. Les soldats farangs sont de plus en plus arrogants. »
    Kosa Pan hocha la tête. « Je n'en suis pas surpris. Les Français se considèrent comme le peuple élu de Dieu et la supériorité de leur armement ne doit guère contribuer à dissiper une telle conviction.
    — Je ne suis pourtant pas mécontent de la tournure des événements, observa le général Petraja, car l'attitude des Français fait notre jeu. La population se retourne peu à peu contre eux. Il y a trois semaines, je disais que nous devrions semer la discorde et le chaos. Eh bien ! Les soldats farangs s'en chargent pour nous. Leurs officiers regardent nos hommes de haut, comme des paysans ignorants et attardés qui devraient labourer leurs champs, et ils n'ont même plus l'élégance de déguiser leurs sentiments. Ils se soûlent de plus en plus souvent avec leurs alcools enivrants, et plus ils en avalent, plus ils traitent nos hommes et nos femmes comme leurs domestiques. L'idée de Vichaiyen — distraire les soldats farangs — se retourne contre lui. » Petraja hocha la tête. « A les voir, il est difficile de croire que leur religion leur interdit d'avoir plus d'une femme. »
    Kosa demeura un instant pensif. « Mon général, je me suis assigné la tâche de découvrir qui a été impliqué dans ce projet de se servir de nos femmes comme appâts pour les soldats français. Vous sou-venez-vous des rumeurs à propos d'un officiel du palais responsable du projet — une femme de toute beauté, qui plus est ? »
    Kosa fixa Petraja du regard.
    « Eh bien ! Cette femme n'est autre que Sunida, la concubine de Vichaiyen.
    — Celle qui vit au palais ? demanda Petraja en haussant les sourcils.
    — Précisément. » Kosa marqua un temps. « Comme vous l'avez fait justement remarquer, les catholiques ne sont pas censés avoir de concubines. »
    Les yeux de Petraja s'illuminèrent lentement. « Bien entendu. Voyez-vous, ça ne m'était jamais venu à l'esprit. Tout cela semblait si naturel dans le cas de Vichaiyen... Mais maintenant que vous le mentionnez, je vois... » Il hésita.
    « D'autres occasions de semer la discorde ? » Kosa arbora un large sourire. « C'est une aubaine, le Seigneur Bouddha en soit loué. L'épouse profondément catholique de Vichaiyen doit tout ignorer de cet arrangement, sinon pourquoi Vichaiyen cacherait-il cette fille ? »
    Petraja observa le sourire malicieux de Kosa. On y lisait le triomphe et la revanche, le plaisir anticipé de régler de vieux comptes. Bien qu'ils n'eussent jamais abordé le sujet lors de leurs réunions hebdomadaires, Petraja ne sentait que trop bien combien le Pra Klang avait humilié Kosa. Pensez ! Se voir enlever du jour au lendemain quatre mille marques de dignité ! Etre rétrogradé au mandarinat de deuxième classe et exclu des réunions avec l'élite de la nation !
    « Avez-vous en tête un plan particulier ? demanda Petraja.
    — En effet, et j'aimerais, si vous n'y voyez pas d'objections, être entièrement responsable de sa mise en œuvre.
    — Comment puis-je faire des objections à un plan que je ne connais pas ? Mais il me suffit de voir la ferveur qui

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