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L'envol du faucon

L'envol du faucon

Titel: L'envol du faucon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Axel Aylwen
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les principaux lieutenants de Phaulkon les remerciaient de bonne grâce et poursuivaient leur chemin, expliquant que Son Excellence était pressée d'arriver à Mergui. Même les lions et les éléphants sauvages semblaient impressionnés par le faste du cortège et s'abstenaient d'attaquer : ils se contentaient d'émettre des rugissements et des barrissements inquiétants en rôdant la nuit aux alentours des immenses campements.
    Le quatrième jour, au lever du soleil, les hommes montèrent à bord d'une flottille de cent cinquante pirogues qui avaient été réquisitionnées par un groupe de reconnaissance. Ce fut là qu'hommes et bêtes se séparèrent : les premiers prirent l'itinéraire sur le fleuve, plus court et plus facile ; les éléphants et leurs mahouts continuèrent par la voie de terre sur une piste semée d'embûches et rarement utilisée à travers la jungle. Bien que Phaulkon les eût mis en garde contre les difficultés d'un tel voyage, Dularic et ses hommes insistèrent pour continuer également à dos d'éléphant afin de veiller au bon transport des canons. Le courageux Dularic paraissait presque euphorique à l'idée d'être le premier Européen à entreprendre la traversée de cette portion de jungle. Ils mettraient peut-être deux ou trois jours de plus pour se frayer un chemin à travers la forêt vierge, mais ils finiraient par rejoindre le reste de l'expédition à Tenasserim. C'était le point de rencontre, fixé d'avance, à partir duquel, dans une semaine environ si tout allait bien, le Grand Barcalon et sa suite feraient leur entrée à Mergui en grande pompe.
    Le lendemain soir de la signature de la proclamation, le capitaine Weltden se rendit seul au domicile de White pour aborder en privé avec lui la question de l'avenir de Mergui. Il faudrait de toute évidence quelques jours de plus pour persuader le reste des Anglais d'ajouter leur nom à la proclamation, mais White avait donné des signes de bonne foi suffisants. Il était temps maintenant de s'assurer de sa position exacte sur la question de Mergui.
    Weltden s'installa sur une chaise de la terrasse et accepta un verre d'arak. Il lança un regard à l'océan miroitant. Dans quelques instants, il y aurait un autre coucher de soleil splendide.
    « Mon cher Samuel, dit Weltden, j'ai une requête à vous présenter.
    — Je vous en prie. Vous n'avez qu'à demander.
    — Mes officiers et moi-même sommes inquiets que la présence du Curtana, si près du rivage, avec ses batteries dirigées sur Mergui, puisse donner naissance à quelque malentendu chez les indigènes. Je remarque également que vos trois sloops, qui ne sont rentrés que récemment, sont déjà repartis. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir donner l'ordre au Résolution de jeter l'ancre à côté du Curtana, en gage de solidarité. Cela constituerait un signe évident de notre amitié que tout Mergui pourrait voir. »
    Weltden crut voir une ombre traverser le visage de White, mais l'instant d'après elle avait disparu.
    « Ce sera un privilège, Anthony, pour le Résolution de mouiller à côté du Curtana. Après tout, nous sommes maintenant des navires jumeaux. Vous pouvez considérer que c'est déjà fait. Je m'en occupe dès que j'ai un moment.
    — Merci. Je vous en suis reconnaissant. Je dois dire que vous vous êtes montré des plus coopératif du début jusqu'à la fin. » Il examina attentivement White. « Ce qui m'amène à un autre point. Je devrais tout d'abord vous avouer que certains de mes officiers ont émis des doutes quant à vos intentions. Inutile de dire que je ne les partage pas. En fait, je leur ai déclaré que j'apporterai la preuve de votre intégrité une bonne fois pour toutes. »
    White parut surpris d'apprendre les soupçons des officiers. « Vous pouvez être assuré que je ferai tout ce que vous me direz pour les tranquilliser. On ne doit pas laisser de si fâcheux malentendus tourner au vinaigre ! »
    Weltden attendit que les serviteurs aient fini de verser une autre boisson. Puis il se pencha en avant d'un air confidentiel.
    « Samuel, je vais vous demander quelque chose. » Il marqua un temps pendant que White l'observait aimablement. « Au nom de Sa Majesté le roi Jacques d'Angleterre, je vous prie de livrer Mergui aux Anglais. »
    Le sourire de White s'altéra, puis disparut complètement. « Je crois que vous devriez vous expliquer.
    — Bien sûr. La Compagnie anglaise des Indes orientales s'inquiète de l'essor

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