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Les 186 marches

Titel: Les 186 marches Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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S. kommandoführer qui devait assurer la surveillance…
    – Parmi les douze détenus occupés à la section politique, il y avait journellement, ou plutôt à toute heure, trois détenus qui, pendant les heures de travail, organisaient quelque chose pour les S. S. Il n’est nullement exagéré de prétendre que 3 tous les jours, les S. S. donnaient dix à vingt ordres aux détenus afin que ceux-ci « organisent » – et ce dans la section politique seulement.
    – La situation était semblable dans la cuisine des S. S., dans la cuisine des détenus, à la cantine, au lavoir, à la chambre des vêtements, au service postal qui distribuait les colis. Dans tous ces services, les kapos étaient des criminels professionnels. Ils étaient donc des détenus d’un certain rang. Il en était de même de tous les « Blockälteste » (chef de block). Ceux-ci abordaient rarement les nouveaux arrivants avant qu’on ne les ait dépouillés. La tâche des chefs de block était autre. Ils devaient décimer l’effectif de leur block.
    – Jusqu’en 1942, chaque nuit et dans chaque Mock, mouraient des détenus. Ceux-ci se pendaient ou
    touchaient la clôture électrifiée. Ils mouraient électrocutés ; mais, dans la majeure partie des cas, les détenus étaient battus, pendus ou jetés et chassés contre la clôture électrifiée. Celui qui avait des dents en or ou qui exerçait une profession élevée dans la vie civile, celui qui était magistrat était irrémédiablement perdu.
    – Au camp des malades, il y avait moins de criminels professionnels allemands. Il y avait surtout des Polonais. Le chef de block, l’infirmier, le préposé aux écritures, le personnel de la cuisine et les autres étaient presque tous des Polonais. Seul le « Lagerälteste » du camp des malades était un Allemand, ou plutôt un Autrichien, naturellement criminel professionnel.
    – Un jour, cet homme « craqua ». Il s’appelait Schmidt. Lors d’une perquisition effectuée dans ses objets personnels, on trouva vingt mille cigarettes, dix kilos de margarine ainsi que du sucre. Les vivres avaient naturellement été volés dans les stocks destinés aux malades. Schmidt avait fait des échanges pour obtenir des cigarettes. Comme ce Lagerälteste en savait beaucoup, c’est-à-dire avait fourni pendant des années des vivres volés aux S. S., il devait disparaître. On ne choisit pas le « suicide par pendaison », mais Schmidt fut tué « alors qu’il s’évadait ». Qu’il nous suffise de remarquer que ce détenu était devenu tellement gras qu’il ne pouvait être question pour lui de « courir ».
    – Les détenus occupant un certain rang dans la hiérarchie du camp ne mangeaient pas la nourriture du camp. Souvent, ils ne savaient même pas de quoi était constitué le repas de midi des autres détenus. Ils n’allaient même pas chercher leur repas de midi. Ils préparaient eux-mêmes leur repas. Ils rôtissaient de la viande qui avait été volée dans la cuisine des détenus ou dans la cuisine des S. S. Ils employaient rarement de la margarine, mais plus souvent du beurre. Très souvent, ils mangeaient du rôti de chevreuil, du poulet, de l’oie ou du lièvre et les légumes appropriés qui provenaient, soit des conserves volées, soit de livraisons de légumes frais. Comme dessert, ils mangeaient des fruits. Ils étaient les premiers à manger les fraises des bois et les fraises du potager ainsi que les premières salades, etc. Au petit déjeuner, ils mangeaient des œufs et du lard, le soir du pain blanc, des petits pains avec du saucisson. Ils buvaient du thé et du vin. Il y a lieu de faire remarquer ici que non-seulement les objets dérobés aux arrivants étaient prêts à être fraudés, mais il en était de même des objets appartenant aux détenus décédés et du contenu des colis destinés à ceux-ci.
    – Ces mêmes détenus occupant un certain rang au camp avaient la passion du jeu de cartes. Ils jouaient à tous les jeux de hasard que l’on pouvait imaginer ; les mises variaient. Certains détenus perdaient quelquefois, de 8 à 10000 RM. Il y a lieu de mentionner, encore une fois, qu’il était défendu de posséder de l’argent.
    – Un jour, on fit savoir que l’on pouvait obtenir des cigarettes à la cantine des détenus pour de l’argent en espèces. Cette nouvelle passa de bouche en bouche. En l’espace de quelques heures, 41000 RM furent payés pour l’achat de cigarettes. Le

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