Les 4 vies de Steve Jobs
Frustre et primitif, l’Altair est loin de répondre à leurs aspirations. Après avoir décortiqué l’appareil, Wozniak conclut qu’il pourrait aisément faire mieux.
Jobs, pour sa part, veut voir plus loin : pourquoi ne pas créer un beau boîtier pour intégrer les circuits de l’ordinateur, permettre de contrôler l’entrée des informations avec un clavier et afficher les données sur un écran ?
Immédiatement, Wozniakse met à la tâche…
Deuxième vie
La gloire de Steve
Chapitre 4
Ma petite entreprise
C ’est un si bel été… 1975 appelle à la décontraction, à la bonne humeur. Les hippies d’un jour entrent un à un dans la vie active et les quelques liens entretenus avec les années de contestation apparaissent ici et là : costume en toile de jean, cheveux mi-longs mais soigneusement coiffés, petite barbe bien taillée. Bien des rebelles d’hier sont tentés par le farniente. Il est vrai que les combats passés se sont dissous, faute de combattants : l’épisode du Vietnam est achevé, le vil Nixon a donné sa démission de la présidence. L’Amérique entre dans une ère de repli. Et si l’on s’occupait juste de soi, du bien-être au quotidien ?
Steve Jobsa retrouvé son ami Dan Kottke. Si le périple indien s’est soldé par une désillusion, l’attrait pour les expérimentations alternatives demeure présent, quoique bien atténué. À ses heures, Jobs continue d’expérimenter le régime fruitarien vanté par le Docteur Ehret, une alimentation qui se compose de fruits, de graines et de fruits secs.
Sous la chaleur d’un soleil écrasant, Jobset Kottkese sont retrouvés dans une ferme de l’Oregon. Ils passent un moment idyllique, tout en fous rires et bonne humeur, comme s’ils jouaient une ultime prolongation de l’insouciance des jeunes années. Ils savourent pleinement ce dernier entracte et y repenseront parfois avec une douce nostalgie.
Durant une dizaine de jours particulièrement joyeux et sereins, les deux amis ne consomment qu’un seul et même fruit, celui-là même qu’ils cueillent à longueur de journée dans la Robert’s Apple Farm…
Des pommes !
Dès son retour à San Francisco, Steve Jobsconcentre toute son attention sur l’ambitieux projet de Wozniak : développer un micro-ordinateur surpassant l’Altair. Il lui apporte avant tout une aide pratique. Wozniak est invité à s’installer dans la chambre de la sœur de Steve Jobs afin d’effectuer montages et soudures. Il se charge également de dénicher les composants dontWoz pourrait avoir besoin. Si le zélé barbu a un don majeur, c’est celui de la synthèse : il n’a pas son pareil pour simplifier, rationaliser, optimiser les circuits électroniques nécessaires pour accomplir une tâche donnée. Avant tout, il a trouvé une astuce pour connecter sa machine à un écran de télévision. Lors d’un salon informatique de San Francisco, Steve Wozniak déniche un composant essentiel : le fabricant de puces Motorola brade l’un de ses microprocesseurs, le 6502.
Tandis que Wozniakfabrique la machine, Steve Jobsapporte quelques suggestions relatives au design – il a notamment l’idée de doter l’ordinateur d’une alimentation à faible chaleur. Par ailleurs, il se charge de tous les contacts avec l’extérieur.
Vers la fin de l’année 1975, l’ordinateur deWoz fait sa première sortie dans le monde. Ce premier contact est crucial car il doit affronter le regard d’un redoutable public de connaisseurs, des touche-à-tout, des sorciers du même acabit queWoz : les membres du Homebrew Computer Club. Le prototype que présentent Wozniaket Jobspasse son examen haut la main. Là où l’Altair n’est qu’un boîtier conçu à la spartiate, leur modèle est relié à un gros téléviseur Sears sur lequel apparaît ce que l’on programme en Basic. Comme ils pouvaient s’y attendre, les interrogations pleuvent. De par sa nature partageuse,Woz distribue les schémas de sa création à qui le désire. Il accepte même de se rendre au domicile d’autres férus de circuits électroniques afin de les aider à construire leur propre ordinateur.
Une scission se dessine alors entre JobsetWoz : ce dernier ne cherche aucunement à user de ses talents pour faire de l’argent, tandis que Jobs perçoit immédiatement le potentiel de leur création… Wozniakest doté d’un talent digne d’un Edison, à même de faire éclore les chefs-d’œuvre de ce domaine encore
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