Les 4 vies de Steve Jobs
employés d’Apple. Sans compromis possible. Si nécessaire, il n’hésite pas à se montrer cassant.
« Je le trouvais dangereux. Calme, énigmatique, presque menaçant, le regard brillant. Sa puissance de persuasion était extraordinaire. J’avais toujours l’impression qu’il voulait me façonner à son idée », a confié Chris Espinosa.
Jobsse révèle intraitable sur une foule de petits détails, sans prendre en compte les problèmes de conception qui pourraient en découler. Son souci de l’esthétique est tel qu’il insiste pour que chaque ligne de la carte mère de l’Apple II – qui loge les circuits imprimés – soit parfaitement rectiligne. Il faut qu’à l’intérieur de la machine, cela soit beau, même si l’immense majorité des propriétaires d’Apple II ne l’ouvriront jamais !
« Le style de management de Steve a laissé beaucoup de mauvaises impressions, concède Steve Wozniak. Je n’ai jamais eu personnellement à le subir et ce que l’on m’a dit différait fortement du Jobsque j’ai connu. Je ne sais pas ce qui détermine son comportement. Ce qui l’influence est secret. Dans le même temps, il semble toujours penser correctement et simplement vouloir faire des choses qui, la plupart du temps, tombent sous le sens. »
Peu avant la fin février 1977, Jobset Wozniakreçoivent un jour par la poste un document qui les électrise : le premier salon des amateurs de micro-informatique se prépare à ouvrir ses portes !
La West Coast Computer Faire (Foire de l’informatique sur la Côte Ouest) va se tenir à la mi-avril au Civic Auditorium de San Francisco. Les hommes d’Apple pressentent immédiatement qu’il faut saisir la balle au bond : l’occasion est rêvée de faire passer le message que l’Apple II est la révolution tant attendue de la micro-informatique. Jobsinsiste immédiatement pour obtenir le stand principal du salon. Dès cet instant, toute la société est focalisée sur cet événement.
Pour attirer le plus de visiteurs possible, Jobsse démène pour louer un projecteur vidéo, à une époque où ce type d’appareil est très rare. De son côté, pour faire la démonstration des capacités de l’Apple II, Wozniakcrée un programme humoristique. L’utilisateur se voit demander de taper son nom. Il voit alors s’afficher une mention : « Seriez-vous italien ? », « Seriez-vous français ? »… Une fois la réponse trouvée, le programme affiche des blagues en relation avec la nationalité en question !
Wozniaken profite malicieusement pour jouer un tour à ses propres collègues d’Apple, à commencer par Steve Jobs. En prévision de la West Coast Computer Faire , il crée une fausse publicité pour un produit imaginaire qu’il nomme le Zaltair. Pour l’argumentaire,Woz se fait aider par Adam, un lycéen de Los Angeles.
Le descriptif du Zaltair est élogieux à l’excès et certaines déclarations sont grossièrement humoristiques : « Imaginez un ordinateur qui pourrait résoudre tous les problèmes du monde !
Imaginez une automobile qui aurait cinq roues ! »
Le prospectus se termine par un comparatif du Zaltair avec d’autres micro-ordinateurs, y compris l’Apple II. Dans le plus grand secret, Wozniakfait imprimer 8 000 prospectus à Los Angeles.
Seuls deux autres employés d’Apple sont au courant de cette fausse pub : Randy Wiggintonet Chris Espinosa. Du haut de ses 15 ans, Espinosa est particulièrement intimidé par Steve Jobset il se réjouit de cette farce.
Au cours de la première West Coast Computer Faire qui se tient les 16 et 17 avril 1977 à San Francisco, trois constructeurs émergent nettement du lot : Apple, Tandy, et Commodore. Aucun visiteur ne peut rater le stand d’Apple qui se trouve juste à l’entrée du salon. Jobsen a supervisé la décoration dans le moindre détail pour avoir le plus bel espace de toute l’exposition. Les employés d’Apple sont tous venus afin de présenter le bel ordinateur aux visiteurs.
Jerry Manocka préparé vingt-deux boîtiers en plastique en prévision de cette manifestation. Comme seuls trois circuits d’Apple II sont achevés peu avant le show, Steve Jobsa placé ces trois ordinateurs en état de marche sur le devant du stand, les autres étant en retrait. Le but est de donner l’impression qu’Apple est une société mûre, avec une production conséquente.
Tandis que Steve Jobsfait la démonstration de l’Apple II, Mike
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