Les 4 vies de Steve Jobs
Macintosh, Steve participe à l’éviction de Mike Scott. Le PDG d’Apple est remplacé par Mike Markkula. Jobs, pour sa part, est nommé président du conseil d’administration ( Chairman of the board ).
« Mike Scottavait licencié tous ces gens sans avoir suivi les procédures correctes, commente Wozniak. Cela lui a coûté sa place. Il s’était débarrassé des bonnes personnes, pour l’essentiel ! »
Mike Scottquitte officiellement Apple le 10 juillet 1981 après avoir rédigé une lettre de démission où il laisse transparaître son désenchantement.
Vers le début de l’été, Bill Gatesrencontre Steve Jobs, Jef Raskinet Andy Hertzfeldchez Apple. Il est venu avec trois ingénieurs de Microsoft. Sur un prototype du Macintosh, les quatre hommes de Microsoft assistent à une démonstration éblouissante de l’interface graphique en cours de réalisation tandis que Jobs commente chaque action.
Gatespresse Hertzfeldde questions afin de connaître les tenants et aboutissants de la machine miraculeuse. Steve Jobss’alarme de la trop grande curiosité de Bill Gates et hurle à plusieurs reprises à Hertzfeld : « Boucle-la ! »
Pas question de laisser filtrer les informations relatives aux recherches en cours !
En attendant, Bill Gateset ses lieutenants paraissent excités par le Macintosh. Fin visionnaire, le patron de Microsoft perçoit instantanément quelle est la portée du futur ordinateur et juge qu’il serait avisé d’investir dans le projet. Après tout, répète-t-il, le Macintosh a besoin de logiciels !
Lors du dîner qui s’ensuit, un semblant d’accord est pris. Microsoft pourrait réaliser trois programmes pour le Mac : le traitement de texte Word , le tableur Multiplan et le logiciel graphique Chart . Comme Jobsprévoit alors de lancer le Macintosh en octobre 1982, il impose des délais extrêmement serrés.
Bill Gates, de son côté, songe déjà à développer un programme pour PC, Windows , qui serait inspiré du Mac. À peine de retour chez Microsoft, il prend contact avec Xerox afin d’acquérir une licence des outils graphiques développés au Parc.
Lors de la sortie officielle de l’IBM PC, en août 1981, Jobsse paye le luxe de saluer l’entrée dans l’arène de ce concurrent redoutable en s’offrant une pleine page dans le Wall Street Journal intitulée : « Bienvenue IBM, sérieusement. »
Wall Street Journal , 12 août 1981 :
« Bienvenue IBM.
Sérieusement.
Bienvenue sur le marché le plus excitant et le plus important depuis que la révolution informatique a commencé il y a trente-cinq ans.
Et félicitations pour votre premier ordinateur personnel.
En mettant la puissance d’un ordinateur entre les mains des individus, il est possible d’améliorer la façon dont ils travaillent, pensent, apprennent à communiquer et occupent leur temps de loisir.
Aujourd’hui, l’aptitude à l’informatique devient presque aussi fondamentale que savoir lire ou écrire.
Lorsque nous avons inventé le premier ordinateur personnel, nous estimions que, dans le monde, plus de 140 millions d’individus pourraient en acquérir un s’ils en comprenaient les avantages.
Dès l’année prochaine, nous estimons qu’un bon million d’individus auront eu cette compréhension. Durant la prochaine décennie, la croissance de l’ordinateur personnel se poursuivra de façon exponentielle.
Nous nous attendons à une compétition responsable, dans l’effort massif consistant à distribuer cette technologie américaine au monde. Et nous apprécions l’ampleur de votre engagement.
Ce que nous faisons, c’est accroître le capital social en développant la productivité individuelle.
Bienvenue à la tâche.
Apple »
La tactique de Jobsest avisée. Il martèle le message comme quoi Apple a été le premier à sortir un ordinateur personnel. Et en souhaitant la bienvenue à IBM, Apple joue les grands seigneurs, et laisse entendre que l’entreprise californienne n’a pas peur du numéro 1 de l’informatique. À cette époque, la société de Jobs et Wozniaka déjà vendu 300 000 Apple II, soit un tiers du parc total de micro-ordinateurs.
Pourtant, lorsque l’Apple III ressort dans une version améliorée en novembre 1981, Apple est à la peine. Le nouvel ordinateur est boudé par le public et rien ne semble pouvoir lui faire remonter la pente. L’IBM PC, pour sa part, connaît un démarrage plus qu’honorable pour l’époque : 50
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