Les 4 vies de Steve Jobs
soupirants. Ils ont admiré la promise mais n’ont pas voulu lâcher la dot demandée. À présent, Steve Jobsest en mesure de l’annexer, grâce aux dizaines de millions de dollars récupérés lors de son départ d’Apple. De guerre lasse, George Lucasen est venu à se montrer moins gourmand. En février, Jobs s’approprie le studio pour une miette : 10 millions de dollars, dont il se déleste sans souci.
L’une des premières décisions de Jobsconsiste à renommer le studio d’images de synthèse d’un nom plus évocateur. À partir de l’abréviation de « Pixel » (un point sur un écran) et « art », il le rebaptise Pixar !
Pour réaliser les ordinateurs NeXT, Jobsmet en place à Fremont (Californie) ce qui s’apparente à une usine du futur. L’essentiel de la fabrication de l’ordinateur est confié à des robots, avant tout pour des raisons de précision.
« Je suis aussi fier de l’usine que de l’ordinateur », déclare Jobs.
Le perfectionnisme de Jobsse manifeste jusque dans le choix de la couleur des robots assurant le montage des ordinateurs. Ces automates proviennent d’entreprises diverses et sont donc de couleurs différentes. Jobs exige qu’ils soient peints de la même teinte.
« Pourquoi est-ce si important de peindre ces machines d’une même couleur ? », demandent certains contremaîtres.
Jobss’acharne alors à expliquer son point de vue : en premier lieu, il désire que l’usine soit belle. Il a l’intention d’y faire venir des clients et il faut qu’ils aient la sensation de se trouver dans une fabrique du plus haut niveau. Ce n’est pas la seule raison, comme il le confiera plus tard au magazine Inc 69 :
« La véritable raison, c’est que nous ne voulons pas que les employés considèrent l’usine comme des îlots séparés les uns des autres. Nous voulons qu’ils la considèrent de manière globale. S’il se produit un goulot d’étranglement à un niveau, il n’est possible de rééquilibrer la ligne et de résoudre le problème que si vous pensez de façon globale. »
Il faudra six mois avant que le personnel d’usine intègre ces divers concepts, mais Jobsestime que ce temps a été bien employé.
Un nouveau séminaire réunissant des employés de NeXT est organisé en septembre 1986 dans un hôtel de Sonoma, au nord de San Francisco. Durant deux jours et demi de débats, certains choix majeurs sont opérés. Jobss’est mis en tête de doter l’ordinateur NeXT d’un lecteur de disques optiques 70 .
C’est lors d’une visite chez Canon au Japon, afin d’évoquer l’imprimante devant être associée à NeXT, que Jobsa découvert cette technologie. Sur un disque optique, il est possible de loger 256 Mo de données, soit davantage que les disques durs des PC de l’époque. Tel un gamin devant une vitrine de Noël, Jobs a décidé qu’il en voulait un pour l’ordinateur NeXT !
À Sonoma, Jobsplaide sa cause, expliquant que NeXT se doit d’être à l’avant-garde technologique. Comme il se doit, il ignore superbement les conseils de ceux qui l’exhortent à faire attention aux réalités du marché : la technologie de Canon est encore jeune et loin d’être éprouvée. De plus, elle risque d’alourdir la facture de l’ordinateur.
« Il faut rester en adéquation avec notre clientèle attendue. Nous ne pouvons pas assumer qu’ils seront prêts à payer n’importe quel prix pour obtenir la toute dernière technologie », argue un conseiller.
Peine perdue. Comme à l’accoutumée, le pouvoir de persuasion de Jobsest trop fort. Les cadres de NeXT se rallient peu à peu à l’idée d’intégrer un lecteur de disques optiques, sans même prévoir de solution de rechange au cas où Canon ne serait pas prêt à temps.
Steve Jobscomptait lancer la station NeXT au printemps 1987, mais dès le début de l’année, il apparaît clairement que cet objectif ne pourra être tenu. La carte mère de NeXT dépend de deux puces fabriquées par Fujitsu, et les ingénieurs maison peinent à optimiser leur vitesse. Ils vont tâtonner durant une bonne année. En attendant, l’entreprise commence à manquer de fonds.
Un matin, un célèbre milliardaire américain appelle NeXT. Il s’appelle Ross Perotet a fait fortune en fondant la société Electronic Data Systems (EDS)…
En 1979, Ross Perotaurait pu acquérir Microsoft, une édition de logiciels qui ne comptait alors que 28 employés. À cette époque, Bill
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