Les 4 vies de Steve Jobs
Fernandez, qui met les deux hurluberlus en contact. Son voisin, une sorte de Savant Cosinus, bricole toutes sortes d’appareils étonnants. Or, depuis six mois, ce garçon s’est mis en tête de construire son propre ordinateur. Fernandez s’empresse d’en toucher mot à Stephen : « Il faut que tu voies ça ! »
Ils se sont vus, ils se sont plus, ils se sont reconnus… Entre Jobset Wozniak, c’est le « coup de foudre intellectuel ».
L’allure de Steve Wozniakest ancrée dans la contre-culture ambiante : des cheveux longs et une barbe enlacent son visage. Derrière ses lunettes brillent des yeux pétillants, pleins de malice. Bourré d’humour, Wozniak est jovial, facile à vivre, pourtant, il n’a que peu d’amis – il a du mal à se mêler aux autres. Comme Jobs, il est fasciné par l’électronique et passe donc le plus clair de son temps à l’étude des ordinateurs.
Comme le suggère leur nom, les Wozniaksont originaires de Pologne, un nom d’ailleurs courant dans la région des Balkans.
Né le 11 août 1950 dans la ville de San José, Steve Wozniaka rapidement montré des capacités hors du commun. À 3 ans, il savait déjà lire. Dès l’âge de 9 ans, alors qu’il était encore à l’école élémentaire, son professeur avait détecté en lui un « génie des mathématiques ». Un an plus tard, il avait déjà fabriqué sa propre radio. Par la suite, au lycée, Steve Wozniak va constamment se trouver en tête du classement dans les matières de sciences et de mathématiques.
« J’avais lu un livre qui mettait en scène des radioamateurs à la recherche de kidnappeurs. Cela m’a poussé à obtenir une licence de radioamateur et je l’ai décrochée en un an. Mon père m’a beaucoup aidé pour cela », a raconté Wozniak.
Il est vrai que le jeune Steve Wozniakest à bonne école. Il est le fils d’un ingénieur qui œuvre pour Lockheed, une société californienne d’aéronautique. Wozniak père collabore à des projets militaires enveloppés d’une aura de secret. À la maison, il est courant de le voir s’escrimer au milieu de plans qu’il a déroulés sur les tables du domicile de Palo Alto.
« Il buvait beaucoup de martinis, mais sa célébrité, il la doit aux solutions qu’il a développées et qui ont sauvé de nombreux programmes chez Lockheed. Il lui arrivait de venir à bout d’effroyables équations après de nombreuses semaines ou mois d’acharnement. Son exemple a rejailli fortement sur moi. J’en ai tiré un goût de la précision », poursuit Steve Wozniakà propos de son père.
C’est son père qui a lui-même enseigné à Steve Wozniakl’électronique et l’informatique tout en insistant sur l’importance de l’éducation.
« Avant tout, il m’a parlé de l’importance de l’éthique, de dire la vérité, de tenir parole, d’achever les choses que vous avez commencées. Il était strict sur ces points, bien qu’il ne soit pas religieux. Il a été, de très loin, la plus grande influence de ma vie. »
C’est la lecture d’un article sur l’algèbre booléenne (à base de 0 et 1) qui sert de révélateur à Wozniak. Ce système de calcul le fascine et il se met spontanément à dessiner des circuits informatiques. Par chance, son père dispose de centaines de transistors et Wozniak peut donc passer son temps à transformer ses équations en circuits électroniques.
En 1964, alors que Wozniaka 14 ans, l’un des calculateurs qu’il a conçus décroche plusieurs prix lors d’un salon scientifique de San Francisco. Un représentant de l’Air Force le désigne « meilleur projet de l’exposition ». Captivé, l’un de ses professeurs de lycée intervient auprès d’une société locale, Sylvania, afin que Steve Wozniak puisse s’y rendre une fois par semaine et programmer leur ordinateur. Dès la première semaine, il réalise son premier programme qui simule le déplacement du roi dans un jeu d’échecs.
Obnubilé par l’informatique, Wozniakentreprend bientôt de concevoir son propre ordinateur. Son seul souci est pratique : il ne semble pas envisageable, en cette époque pionnière, d’acheter les composants nécessaires. En attendant, cette adulation l’accapare totalement, l’écartant des tentations en vogue : Wozniak affirmera plus tard qu’il n’a jamais touché à la drogue et n’a même pas bu d’alcool avant d’avoir 30 ans.
« Je détestais le goût de l’alcool et c’est encore le
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