Les Amazones de la République
palmarès : ici, une brochette de députés, là , quelques ministres, et pas des moindres, et en apothéose, deux présidents de la République qui soupirèrent à ses pieds.
Chapeau bas, sâil vous plaît ! Nous avons affaire, ici, à une femme sûre dâelle, lâune des meilleures dans sa partie, qui a aimé les hommes et la politique de façon gémellaire, mandature après mandature, septennat après quinquennat : des premiers chuintements du Minitel aux crépitements de Facebook ou de Twitter. Même évidence chez celle qui connaît la musique mieux que personne : tout comme les bébés ne pointent pas leur frimousse dans les choux, les hommes politiques forment une meute en rut implacable qui prélève sa dîme, depuis des lustres, dans les rangs dâune armée dâassistantes parlementaires, de secrétaires et de journalistes. Comme on pointe au bureau. « Câest ainsi depuis toujours, ma cocotte. Et gare à tes fesses ! » Car, ils sont tous comme ça, Mitterrand, Chirac, Sarko et les autres⦠Lorsque ça leur prend, ils règnent.
Et quand « Marie » est jalouse dâune consÅur, elle balance ! Celle qui aime beaucoup les potins, surtout quand ils sont vachards et à forte connotation sexuelle, nâa ainsi pas son pareil pour croquer un monde politique, dont elle a marqué de son empreinte ADN quelques-unes des figures. Au point de sâautoriser cette brutalité de langage face à cette plume novice quâelle bizutait.
Passés les premiers mois de griserie et dâapprentissage, dâinconscience et dâinnocence, il avait fallu à cette jeunesse, tout enrubannée dâun statut flambant vierge, se frayer un chemin, à la serpe, dans les jungles dâune gent masculine lancée à ses trousses : des balourds de lâhémicycle ou du Sénat, au foie endommagé par les agapes, dont elle avait dû repousser les assauts, en les menaçant, décapante dâespièglerie, dâune « main courante », pour répondre à la leur. « Sachez une chose, cher monsieur : nous ne coucherons jamais ensemble ! », a-t-elle pris, ainsi, pour habitude depuis ses premiers pas dans la profession, de vriller au burin dans lâoreille de son voisin, député ou ministre, quand celui-ci se mettait à ronronner ou roucouler, alternativement, toutes flatteries dehors, mentalement débraguetté ! Foudroyante, la technique avait, en général, un effet radical : celui dâune lance à incendie jetée sur un barbecueâ¦
« Matos  » ! Que ce mot est laid. Surtout dans la voix dâune femme. Il évoque le regard malsain des hommes sur le gibier. Attention danger ! Comme on nommerait un nouvel animal familier un peu dangereux, notre marquise de Pompadour du journalisme politique ciblait donc lâancien chef de lâÃtat, avec la mine entendue de celle qui évoquerait, provocante, le plus grand « gang bang » sexuel que la classe politique ait connu ! Diantre ! Qui sây frotte sây noie : cette consÅur mettait ainsi au défi quiconque de dénouer ce nÅud de fil barbelé qui vous ligote et vous cisaille, quand « Sarko » â un bel hidalgo doté dâun magnétisme infaillible, à lâentendre â, jetait son dévolu sur « lâune dâentre nous ». Combien de soupirantes éconduites, à lâamour jamais rémunéré, promènent, encore aujourdâhui, et à petits pas, leur spleen, le cÅur en débandade, après avoir franchi un jour le seuil du bureau, puis le vestibule de lâintimité de lâancien maire de Neuilly ? Liées à jamais, tel le nÅud coulant de la potence, à une histoire qui les aura définitivement marquées, après que « Sarko » les eut ferrées, aimées, puis rejetées dans une mer de tristesse.
Prises au piège, certaines dâentre elles â des journalistes de renom auxquelles on accordera une présomption de naïveté â, ont défrayé une chronique non écrite, après avoir succombé aux compliments les plus élégamment ourlés dâun homme qui peut arracher, disent-elles, nâimporte qui hors de sa vie, par la seule
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