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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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cet intrépide gentilhomme français, si fort et si brave, n’était
pas quelque peu dément.
    Sans se soucier de ce qu’on pouvait dire et penser, Pardaillan
s’en fut retrouver le Torero, sous sa tente, ayant résolu de ne pas
réoccuper le siège qu’on lui avait réservé, mais ne voulant pas
cependant abandonner le prince au moment où il aurait besoin de
l’appui de son bras.
    Dans la loge royale, autant que partout ailleurs, on avait suivi
avec un intérêt passionné les phases du combat. Mais alors que
partout ailleurs – ou à peu près – on souhaitait ardemment la
victoire du gentilhomme, dans la loge royale on souhaitait, non
moins ardemment, sa mort. « On » s’applique spécialement
à Fausta, à Philippe II et à d’Espinosa.
    Toutefois si ces deux derniers croyaient fermement que le
chevalier, non armé pour une lutte inégale, devait infailliblement
succomber, victime de sa téméraire générosité, sous l’empire de la
superstition qui lui suggérait la pensée que Pardaillan était
invulnérable, Fausta, tout en souhaitant sa mort, croyait aussi
fermement qu’il serait vainqueur de la brute.
    Lorsque le taureau s’abattit, sans triompher, très simplement,
elle fit :
    – Eh bien ! qu’avais-je dit ?
    – Prodigieux ! fit le roi, non sans admiration.
    – Je crois, madame, dit d’Espinosa, avec son calme
habituel, je crois que vous avez raison : cet homme est
invulnérable. Nous ne pouvons le frapper qu’en utilisant le moyen
que vous nous avez indiqué. Je n’en vois pas d’autre. Je m’en
tiendrai à celui-là, qui me paraît bon.
    – Bien vous ferez, monsieur, dit gravement Fausta.
    Le roi était l’homme des procédés lents et tortueux et des
dissimulations patientes, autant qu’il était tenace dans ses
rancunes.
    – Peut-être, dit-il, après ce qui vient de se passer,
serait-il opportun de remettre à plus tard la mise à exécution de
nos projets.
    D’Espinosa, à qui s’adressaient plus particulièrement ces
paroles, regarda le roi droit dans les yeux, et lentement,
laconiquement, avec un accent de froide résolution et un geste
tranchant comme un coup de hache :
    – Trop tard ! dit-il.
    Fausta respira. Elle, avait craint un instant que le grand
inquisiteur n’acquiesçât à la demande du roi.
    Philippe considéra à son tour un moment son grand inquisiteur en
face, puis il détourna négligemment la tête sans plus insister.
    Ce simple geste du roi, c’était la condamnation de
Pardaillan.

Chapitre 8 LE CHICO REJOINT PARDAILLAN
    La course qui suit ne se rattachant par aucun point à ce récit,
nous laisserons jouter de son mieux le noble hidalgo qui avait
succédé à Barba-Roja – sérieusement endommagé par sa chute,
paraît-il – et nous suivrons le chevalier de Pardaillan.
    Il pénétra dans le couloir circulaire, qui tournait sans
interruption autour de la piste, comme de nos jours.
    Plus que de nos jours ce couloir était occupé par la suite des
seigneurs qui devaient prendre part à une des courses et par une
foule d’aides et d’ouvriers.
    Ceci était juste et légitime et, si nombreux que fût le
personnel, s’il n’y avait eu que lui la circulation eût été assez
aisée. Mais il y avait la multitude des gentilshommes désireux,
comme toujours, de venir parader là où ils pouvaient être le plus
encombrants.
    Il y avait de plus la ruée de tous ceux que l’intervention
imprévue du Français avait enthousiasmés et qui s’étaient
précipités dans le couloir qui les rapprochait du lieu de la lutte
même.
    Ce couloir faisait partie, en quelque sorte, des coulisses de
l’arène et, de tout temps, les coulisses ont exercé un attrait
spécial sur les oisifs. Celui-ci, littéralement pris d’assaut par
une multitude qui voulait être le plus près possible de la piste,
était devenu impraticable ou à peu près.
    La porte de la barrière franchie, la foule acclamant le
vainqueur et s’écartant complaisamment pour lui laisser passage,
Pardaillan se trouva en face de celui qu’il cherchait, c’est-à-dire
du Torero, à moitié déshabillé, tenant sa cape d’une main, son épée
de l’autre, et, qui paraissait tout haletant comme à la suite d’un
grand effort longtemps soutenu.
    Retiré sous sa tente où il procédait à sa toilette avec tout le
soin minutieux qu’on apportait à cette opération jugée alors très
importante, don César avait été un des derniers à avoir
connaissance de l’accident survenu à

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