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Les Amours qui ont fait la France

Les Amours qui ont fait la France

Titel: Les Amours qui ont fait la France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Guy Breton
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de Fontainebleau : Philippe le Bel venait de mourir brusquement après une partie de chasse.
    Toute poursuite fut aussitôt suspendue.
    Et c’est dans une atmosphère allégée que Louis le Hutin monta sur le trône.
     
    Pourtant, le nouveau roi était tourmenté, car Marguerite, dont il n’avait pu se séparer (l’adultère n’était pas une raison valable pour faire annuler un mariage par le pape), devenait reine de France. Or une reine de France ne pouvait vivre emprisonnée dans un cachot. Alors ? Sachant qu’il lui était impossible de pardonner à sa femme et de la rappeler auprès de lui, Louis le Hutin chercha une solution. Celle qu’il trouva avait le mérite d’être simple. Il appela deux hommes de confiance, leur donna discrètement quelques ordres et, un matin, la malheureuse Marguerite, qui ne cessait de clamer jour et nuit qu’elle méritait ses tourments, fut étranglée dans sa cellule.
    Soulagé, Louis le Hutin se mit immédiatement en quête d’une autre épouse…
    C’est vers cette époque que Jeanne, qui était parvenue à faire achever l’enquête qui la concernait, comparut de nouveau devant le Parlement en présence du comte de Valois et du comte d’Évreux, ses oncles. Malgré tout son courage, elle tremblait un peu en entrant dans la salle où se tenaient les juges, car elle savait que les policiers avaient retrouvé un jeune homme avec qui elle avait commis jadis quelques imprudences au cours des jeux de cache-cache un peu particuliers que Marguerite aimait organiser. Or, avant toute chose, l’ecclésiastique qui présidait la cour parla de ce jeune chevalier ; heureusement, ce fut pour dire que, malgré la torture à laquelle on l’avait soumis, il n’avait rien révélé. Il en conclut que les bruits qui circulaient étaient faux et que Jeanne devait, en conséquence, être tenue pour innocente et tirée de sa prison sans délai.
    Sauvée ainsi par le courage du chevalier, Jeanne fut, en effet, libérée aussitôt et rappelée par son mari, le futur Philippe V, qui lui rendit tous les honneurs dus à son rang. Ce qui fit dire à l’historien Mézeray qu’il était « plus heureux ou plus sage que ses frères… ».
     
    Le jeune roi Louis le Hutin, tout à la recherche d’une nouvelle compagne, délaissait quelque peu la politique… Il écrivait aux cours étrangères pour demander des renseignements sur toutes les princesses d’Europe, il envoyait des amis sur place pour juger de la beauté et du charme des postulantes, il faisait venir des portraits, etc.
    Désirant que son mariage frappât l’esprit du peuple et parvînt à effacer le souvenir du lamentable procès qui venait d’avoir lieu, il envisageait de faire célébrer la cérémonie avec tout le faste possible.
    Mais, quand il parla de ses intentions, les ministres baissèrent la tête.
    — C’est que, dirent-ils, le Trésor est épuisé…
    Cela porta un coup à Louis le Hutin qui demanda des explications.
    Les conseillers eurent quelques scrupules à lui avouer la vérité. Ils ne lui dirent pas que, si les finances étaient mal en point, la faute en était d’abord à Philippe le Bel qui avait organisé des fêtes somptueuses à la fin de son règne, et ensuite à ses trois brus, dont les dépenses avaient été énormes pendant des années ; ils accusèrent de malversation un homme dont ils jalousaient depuis longtemps l’autorité à la cour : Enguerrand de Marigny, le principal ministre du roi défunt.
    Louis X, fâché de voir le Trésor à sec, fit immédiatement emprisonner Enguerrand de Marigny à Vincennes et assembla les prélats et principaux seigneurs du royaume pour le juger. Après un bref débat, l’ancien ministre fut accusé d’avoir altéré les monnaies, détourné les deniers destinés au pape Clément V, saccagé les forêts royales et reçu de l’argent des Flamands pour trahir Philippe le Bel. Certains ajoutèrent même une calomnie plus grave encore en assurant qu’Enguerrand de Marigny se livrait à des pratiques de magie…
    Incapable de répondre à ses accusateurs, car on ne lui avait pas permis de se défendre, le malheureux fut condamné à être pendu à la plus haute traverse du gibet de Montfaucon. L’exécution eut lieu le 30 avril 1315, au point du jour.
    Aussitôt, Louis X s’empara de sa fortune, et certain, dès lors, de pouvoir se payer les noces fastueuses dont il rêvait, il se remit en quête d’une épouse agréable…
     
    Deux mois

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