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Les années folles

Les années folles

Titel: Les années folles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel David
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les
tréteaux et deux longs cierges avaient été allumés de part et d’autre de la
bière.
    –  Nous reviendrons lundi matin pour les
funérailles, dit Normand Desfossés à Yvette. Il paraît que monsieur le curé a
dit à votre garçon qu’elles vont être célébrées à neuf heures, lundi matin.
    Yvette se contenta
de hocher la tête. Après le départ des deux hommes, Thérèse Tremblay rentra
chez elle en compagnie de Clément qui venait de finir d’aider à soigner les
animaux des Veilleux. Elle promit de venir prier au corps durant la soirée.
    La nouvelle du
malheur qui avait frappé les Veilleux fit rapidement le tour de la paroisse de
telle sorte que dès le début de la soirée, quelques visiteurs se présentèrent à
la maison. Les Tremblay, les Giguère et les Pierri furent les premiers à venir
offrir leurs condoléances à la famille éprouvée. Ils eurent la surprise de
découvrir un Ernest Veilleux, les yeux brillants de fièvre, assis sur une
chaise près du cercueil de son petit, la jambe droite plâtrée déposée sur un
banc. Il avait ordonné à Jérôme et à Céline de venir l’aider à s’installer là. Quand
Eugène lui offrit ses condoléances, il le remercia du bout des lèvres, sans
manifester la moindre reconnaissance à celui qui l’avait secouru le matin même.
    Le voisin ne s’attendait
pas à autre chose d’Ernest Veilleux. Il n’était venu que par courtoisie et pour
montrer sa solidarité face au malheur qui le frappait. Son malaise était
palpable, mais il était normal d’observer une trêve quand la mort frappait, même
son pire ennemi. Il se promit de se limiter à une courte prière et de retourner
le plus tôt possible à la maison. À l’instant où Eugène faisait part à voix
basse de cette décision à son beau-frère Wilfrid, debout près de lui, la porte
de la cuisine s’ouvrit sur Marcelle et une consœur. Sœur Gilbert s’empressa d’aller
embrasser ses parents, ses frères et ses sœurs avant d’aller s’agenouiller
devant le cercueil où reposait son plus jeune frère. Après quelques instants de
recueillement, la religieuse revint dans la cuisine où, avec son dynamisme
habituel, elle se mit à tout diriger avec efficacité pour soulager sa mère.
    – Jérôme, tu
vas aller allumer le poêle dans la cuisine d’été pour que les gens puissent
laisser leur manteau là. On peut pas les déposer dans la chambre de m’man. On
sait pas combien de temps p’ pa va
être capable de rester dans le salon avec son plâtre. En plus, tu laisseras la
porte ouverte entre les deux cuisines de manière à ce que ceux qui veulent
rester un peu pour jaser puisse s’installer là.
    – C’est
correct, dit l’adolescent.
    – Anne, quand
t’auras une minute, tu montreras à ma compagne où on va dormir.
    – Bon. La
mère supérieure est arrivée, murmura Céline à son amoureux qui avait suivi ses
parents et ses frères et sœurs chez les voisins. Avec elle dans la place, ça va
marcher rondement.
    – Est-ce que
t’as pu rejoindre Albert et Maurice ? vint demander Yvette à son aînée.
    – Inquiétez-vous
pas pour eux autres, m’man. J’ai parlé à Maurice au téléphone avant de partir
de Sorel. Il va être ici avec Albert demain avant-midi. Ils vont prendre le
train.
    – Et toi, comment
ça se fait que tu sois arrivée aussi vite ? fît Yvette.
    – Le père de
sœur Sainte-Croix, ma compagne, était en visite au couvent quand Jérôme a
appelé. Il reste à Saint-Zéphirin. Il a accepté de faire le détour par Saint-Jacques
pour m’accommoder.
    – T’es bien
fine d’être venue si vite, dit sa mère en se remettant à pleurer.
    Sa
fille la serra dans ses bras avant de la confier à Anne qui la ramena vers le
curé Lussier, lequel venait d’entrer. Tout le monde s’entassa alors dans le
salon et la cuisine d’hiver pour réciter un chapelet pour le repos de l’âme du
petit Adrien.
    Avant de rentrer
chez elle, Thérèse Tremblay offrit à sa voisine de cuisiner quelque chose chez
elle pour le lendemain, mais sœur Gilbert intervint.
    – C’est bien
charitable de votre part, madame Tremblay, mais à la quantité de femmes qu’il y
a dans la maison, il y a pas de raison qu’on ait pas le temps de préparer ce qu’il
faut.
    – En tout cas,
gêne-toi pas si vous avez besoin de quelque chose, dit Thérèse. T’as juste à
envoyer quelqu’un nous prévenir.
    Les
Tremblay quittèrent la maison des Veilleux, ne laissant

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