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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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au matin. Il fit disparaître le vin pour corriger la crudité de la bière ; envoya la liqueur après le vin pour calmer le tout, et puis déclara que probablement il ne boirait plus jusqu’après l’heure de midi, à moins que ce ne fût pour plaire à quelque ami particulier. Finalement il fit entendre qu’il était prêt à parler de l’affaire qui l’amenait de si bon matin ; proposition que Nigel accueillit très volontiers, quoiqu’il ne pût s’empêcher de soupçonner que la plus importante affaire du duc Hildebrod venait d’être terminée.
    En ceci néanmoins lord Glenvarloch se trompait ; Hildebrod avant de commencer fit une revue exacte de la chambre, mettant de temps en temps le doigt sur le nez, et lorgnant Nigel de son œil unique, tandis qu’il ouvrait et fermait les portes, qu’il levait la tapisserie qui servait de rideau aux ravages du temps sur la boiserie, qu’il allongeait le cou dans les cabinets, et regardait sous le lit pour s’assurer qu’il n’y avait nulle part de curieux indiscrets. Il reprit ensuite son siège, et fit un signe mystérieux à Nigel, pour lui dire de s’approcher de lui.
    – Je suis bien où je suis, monsieur Hildebrod, répondit le jeune homme, peu disposé à encourager la familiarité que cet homme voulait prendre avec lui. Mais l’imperturbable duc continua en ces termes :
    – Vous me pardonnerez, milord, et je vous donne maintenant ce titre sérieusement ; vous me pardonnerez si je vous avertis que nous pouvons être écoutés. Le vieux Trapbois est aussi sourd qu’un banc, mais sa fille a l’oreille fine et l’œil exercé. Or c’est d’eux que j’ai à vous parler.
    – Parlez donc, monsieur, répondit Nigel en approchant tant soit peu sa chaise du duc ; mais je ne saurais concevoir ce que je puis avoir de commun avec mon hôte et sa fille.
    – Vous le verrez avant le temps nécessaire pour vider un quart de pot, répondit le gracieux duc ; mais d’abord je dois vous dire qu’il ne faut pas croire que vous puissiez danser comme un poisson dans un filet devant le vieux Jack Hildebrod, qui a trois fois vos années sur le dos, et qui naquit, comme le roi Richard, avec toutes ses dents déjà poussées.
    – Eh bien ! monsieur, continuez.
    – Eh bien ! milord, j’oserai dire que si vous êtes, comme je le crois, ce lord Glenvarloch dont tout le monde parle, ce lord écossais qui a mangé tout son bien… – Patience, milord, c’est le bruit qui court ; on vous appelle le lord épervier qui fond sur tout le monde, même dans le parc. Calmez-vous, milord.
    – Je suis honteux, faquin, reprit lord Glenvarloch, d’être irrité de votre insolence ; mais prenez-y garde ; et si vous devinez réellement qui je suis, songez que je ne saurais supporter plus long-temps ce ton d’impudence et de familiarité.
    – Je vous demande pardon, milord, dit Hildebrod avec un air boudeur, mais plus humble ; je ne voulais point vous offenser en parlant avec franchise. Je ne sais quel honneur il peut y avoir à se rendre familier avec Votre Seigneurie, mais ce n’est pas du reste un honneur des plus sûrs, car Lowestoffe est privé de la liberté rien que pour vous avoir montré le chemin de l’Alsace. Qu’arrivera-t-il donc à ceux qui vous protègent ici ? leur en reviendra-t-il de l’honneur ou de l’embarras ? c’est ce que je laisse à juger au bon sens de Votre Seigneurie.
    – Personne ne sera dans l’embarras pour moi, dit lord Glenvarloch ; je quitterai Whitefriars demain. Non, de par le ciel ! je partirai aujourd’hui même.
    – Vous serez plus sage après la colère, j’espère, dit le duc Hildebrod. Écoutez d’abord ce que j’ai à vous dire, et si l’honnête Jack Hildebrod ne vous met pas à même de vous tirer d’affaire, puisse-t-il ne plus toucher de cartes de sa vie ! Enfin, milord, pour parler clairement, il vous faut filer la carte pour gagner.
    – Parlez plus clairement, si vous voulez que je vous comprenne, dit Nigel.
    – Que diable ! un joueur n’entend pas ce français-là ; il faut donc vous parler anglais, qui est la langue des nigauds.
    – Surtout, monsieur, soyez bref, car je n’ai guère de temps à vous donner.
    – Eh bien donc, milord, pour être bref, comme vous le dites en termes d’avocat, j’ai su que vous aviez dans le Nord une terre qui change de maître par manque d’espèces sonnantes de votre part. Oui. Vous tressaillez, mais vous ne pouvez danser dans le filet

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